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186

MÉLANGES D'ARCHÉOLOGIE.

Je ne la présente pas, d'ailleurs, comme décisive ; laissant plaider ceux auxquels il appar-
tiendra aw car je n'y ai. nul intérêt engagé, mais n'en suis que plus impartial
précisément, quoique non pas infaillible. Peut-être toutefois que si les papes eussent profité
de cet insigne spécial dans les temps modernes, quand ils voulurent distinguer un siège
épiscopal sans paraître l'égaler aux chaires métropolitaines, ils auraient blessé moins vive-
ment des susceptibilités fort aigres (surtout en Allemagne où l'on se pique sans remède dès
qu'on s'y est abandonné au point d'honneur plus ou moins bien entendu*).
Ce qui pourrait envenimer un peu le débat, du côté de la Lorraine ou des TlroA .ÉrécAé?,
c'est que les évêques de Toul prétendaient bien avoir dans leur province un droit exclusif
à cet ornement. Saint Mansuy le porte sur son tombeau remarquable (mais quelque peu
moderne) qui existe dans un faubourg de cette ville, et je ne me charge pas d'affirmer ou
de prouver qu'il le revêtît jamais de son vivant ; mais un bref de Pie IX en a autorisé la
reprise désormais pour le siège occupé jadis par saint Mansuy. Évitons soigneusement de
nous créer de mauvaises affaires avec les Trois Évêchés. Mais M. Ch. Abel ne voit pas du
tout qu'il faille prendre comme parole d'Évangile ce que dit le P. Benoît dans son
<A /a td/A et A/ diocèse de ToedL Citons pourtant ce qu'expose cet ouvrage, sans prétendre le
moins du monde trancher la controverse, a L'histoire ecclésiastique nous apprend que les
papes ont souvent accordé... certaines prérogatives à des églises particulières comme une
marque de distinction et une récompense des services que ceux qui les ont fondées avaient
rendu à celles qui est la maîtresse de toutes les autres. Ces prérogatives n'étaient quel-
quefois données qu'à quelques-uns des évêques de ces églises et elles ne passaient point à
leurs successeurs ; d'autres.fois elles étaient absolument attachées à ces églises, qui les com-
muniquaient à ceux qui en devenaient les pasteurs. L'église de Toul a cet avantage qu'elle
donne à ses évêques le droit de se revêtir d'un ornement presque semblable au paZ/mw, et
que nous appelons lequel on ne peut mieux décrire que par ce qui en est dit dans
notre cérémonial : K cyAs'copM.S' Mtdar et dr Aoc pr Adryiaâo.' a b ..
... AdL/ar a b Aaaaya, /tamara.y paadar jw/ ca.S'a/a?a. .Lh/ .sta/a /anya /da-
bn'ata, dasMper cam daobiM maaüptdA dra?d^M a?dc r? ra?ro„* cxTca .ycapadM ar
'aù'ayaapaf/a m a?adaa? fa/Mwdd a
K Si on a perdu à présent le souvenir de l'orig'ine de ce privilège, on sait du moins que
les évêques en jouissaient déjà dès le x° siècle. Dreux de France ^ et saint Gauzelin, qui gou-
vernaient alors notre Église, le portent l'un dans le sceau de la donation qu'il fait au chapitre de
l'abbaye de Saint-Martin, et l'autre dans la charte de la fondation de l'abbaye de Bouxières.
Peut-être que ce privilège est aussi ancien dans l'église de Toul, que son établissement; et
ce sera sans doute sur une tradition qui s'y est conservée que l'on a revêtu saint Mansuy
de cet ornement, dans l'effigie qui couvre son tombeau, pour marquer à la postérité que les
papes l'ont accordé à sa considération peu de temps après sa mort.

1. Puisque M. l'abbé Auber (EisfoM... du sywèoKsme re-
MQWMa?..., etc., t. IV, p. 165, sv.) en a parlé d'une manière
un peu vague, n'ayons pas l'air de l'étouffer sous la conspi-
ration du silence. Mais il n'avance pas beaucoup la question.
2. Toul, 1707, in-4; chap. xn. L'érudition de l'auteur
marche de pair avec son style; et quoiqu'il puisse être ac-
cepté comme témoin des faits locaux, les citations qu'il ap-
porte en preuve (surtout pour des temps anciens), sont à
prendre sous bénéfice d'inventaire. Je les donne telles quelles

sans les faire passer au creuset, parce qu'elles montrent du
moins ce qui était accepté dans le pays au xvnr siècle.
M. Fr. Bock (GescMcMe der KfurgMcAew Getoœwde?-, A J,
p. 381, sa.), dit quelque chose de plus sans se borner à un
seul siège. En somme, la question demeure encore à l'étude
'pour la consolation de ceux qui viendront après nous.
3. Celui-ci était parent de Charles le Simple, et n'a rien
de commun avec Drogon de Metz qui était fils de Charle-
magne.
 
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