VOYAGE EN ESPAGNE, NAVARRE. 273
fragment, appartient au commencement du xn° siècle et se lit sur les arcs de la porte
occidentale :
a Virginis ecclesiam* præsul sanctissimus olim,
Hanc rexit; sede[m?] Petrus in istafecit et ædem.
Ex quo sancta piæ domus est incepta Mariæ
Tcmpus protentum (?) fert annos milleque centum
Ex incarnati de virgine tempore Cliristi. 8
C'est ce dernier vers que l'on voit (p. 272) au-dessus du profil d'une tète de lion ou à peu
près, et l'X du premier mot y est exprimée à l'intérieur de l'E par une forme de mono-
gramme que nous avons vue précédem-
ment (p. 212-236). Le souvenir du chris-
me, comme l'indiquait mon article sur
ce sujet, aura survécu dans les pays do-
minés jadis par les Visigoths, comme une
protestation de foi nationale contre l'aria-
nisme des anciens vainqueurs.
Puisque nous sommes réduit à ne don-
ner que des indications un peu disjointes
sur cette église, faisons remarquer en
passant qu'elle porte trace historique de
travail français, au moins dans son cloître.
Ainsi, sous les pieds d'un des rois mages
qui apportent leurs présents à l'enfant Jé-
sus, on lit cette signature : « Jacques Pérut
ht cest estoire. o On a pu hésiter à cause
des points qui coupent malencontreuse-
ment deux mots"; mais il n'y a pas moyen
de se méprendre quand on rassemble le
tout, sans se casser la tête à des acces-
soires.
A l'autel du crucifix (si ce n'est, peut-
être, dans la petite chapelle de la croix,
attenante au cloître), on a rassemblé di-
verses prophéties de la Passion ou de ses
résultats, avec les personnages qui les ont
énoncés. Ces textes pouvant être utilisés en pareil cas, il est bon de les citer au moins en
note h Ce sera un complément à ce que j'ai indiqué de semblable au sujet des dans
les Lcrcc/é/'A/zyMCS' eAv AtAn/v (p. 711-710), et que j'augmenterais sans peine aujourd'hui.
1. La cathédrale est dédiée à la sainte Vierge et porte le
nom de Santa-Maria.
2. Ce n'est pas chose inouïe qu'une inscription embrouil-
lée par des points ou des abréviations, on le rencontre tous
les jours; et des hommes capables y bronchent parfois, ayant
besoin de recourir à des notions un peu compliqués pour
sortir d'embarras. Les cpigraphi.stes seraient trop heureux
de ne jamais rencontrer plus grande peine que n'en donne
la signature de Pérut à Pampelunc, où il faudrait tout au
plus restituer ceste... si l'on veut que le sculpteur ait été
fort en orthographe de la langue d'oil qui pouvait bien
n'avoir pas été l'objet spécial de ses études.
3. Voici les textes dans l'ordre des livres saints, qui ne
semble pas avoir préoccupé l'artiste. Il y cherchait plutôt
n. — 33
fragment, appartient au commencement du xn° siècle et se lit sur les arcs de la porte
occidentale :
a Virginis ecclesiam* præsul sanctissimus olim,
Hanc rexit; sede[m?] Petrus in istafecit et ædem.
Ex quo sancta piæ domus est incepta Mariæ
Tcmpus protentum (?) fert annos milleque centum
Ex incarnati de virgine tempore Cliristi. 8
C'est ce dernier vers que l'on voit (p. 272) au-dessus du profil d'une tète de lion ou à peu
près, et l'X du premier mot y est exprimée à l'intérieur de l'E par une forme de mono-
gramme que nous avons vue précédem-
ment (p. 212-236). Le souvenir du chris-
me, comme l'indiquait mon article sur
ce sujet, aura survécu dans les pays do-
minés jadis par les Visigoths, comme une
protestation de foi nationale contre l'aria-
nisme des anciens vainqueurs.
Puisque nous sommes réduit à ne don-
ner que des indications un peu disjointes
sur cette église, faisons remarquer en
passant qu'elle porte trace historique de
travail français, au moins dans son cloître.
Ainsi, sous les pieds d'un des rois mages
qui apportent leurs présents à l'enfant Jé-
sus, on lit cette signature : « Jacques Pérut
ht cest estoire. o On a pu hésiter à cause
des points qui coupent malencontreuse-
ment deux mots"; mais il n'y a pas moyen
de se méprendre quand on rassemble le
tout, sans se casser la tête à des acces-
soires.
A l'autel du crucifix (si ce n'est, peut-
être, dans la petite chapelle de la croix,
attenante au cloître), on a rassemblé di-
verses prophéties de la Passion ou de ses
résultats, avec les personnages qui les ont
énoncés. Ces textes pouvant être utilisés en pareil cas, il est bon de les citer au moins en
note h Ce sera un complément à ce que j'ai indiqué de semblable au sujet des dans
les Lcrcc/é/'A/zyMCS' eAv AtAn/v (p. 711-710), et que j'augmenterais sans peine aujourd'hui.
1. La cathédrale est dédiée à la sainte Vierge et porte le
nom de Santa-Maria.
2. Ce n'est pas chose inouïe qu'une inscription embrouil-
lée par des points ou des abréviations, on le rencontre tous
les jours; et des hommes capables y bronchent parfois, ayant
besoin de recourir à des notions un peu compliqués pour
sortir d'embarras. Les cpigraphi.stes seraient trop heureux
de ne jamais rencontrer plus grande peine que n'en donne
la signature de Pérut à Pampelunc, où il faudrait tout au
plus restituer ceste... si l'on veut que le sculpteur ait été
fort en orthographe de la langue d'oil qui pouvait bien
n'avoir pas été l'objet spécial de ses études.
3. Voici les textes dans l'ordre des livres saints, qui ne
semble pas avoir préoccupé l'artiste. Il y cherchait plutôt
n. — 33