FERRONNERIE NON-ESPAGNOLE. 343
puis on devait travailler pour bien des parvenus visant au faste, plus qu'au beau qui n'était
pas entré dans les habitudes de leur éducation.
A ces nouveaux personnages de la finance hâtée ou des grandeurs subites, l'usine et la
mécanique perfectionnée rapidement livrèrent mainte œuvre assez apparente sans trop de
frais; et toutefois broderie, orfèvrerie, serrurerie, etc., ne se relevaient que bien lentement
de l'échec qui leur était commun avec celui du malheureux Louis XVI '. Combien de situa-
tions avaient croulé en compagnie du trône de ce bon mais faible roi, qu'à notre honte,
nous avons laissé appeler tyran ; et qui rêvait peut-être de ne sacrifier que lui et les siens !
Des commentateurs de l'Évangile auraient à nous éclairer utilement sur un sens trop peu
mis en lumière pour nos âges de troubles politiques. Quand Notre-Seigneur se voit épier par
les Pharisiens et les partisans d'Hérode qui le consultent insidieusement sur la légitimité
du tribut (Matth. XXII, 15-21), il demande avec un air de Galiléen ignare ce que dit l'em-
preinte des monnaies. Comme on lui répond qu'elles portent l'effigie et le nom de l'empe-
reur, il prononce des paroles souvent répétées depuis lors contre l'Église dans des intentions
de taquinerie, mais qui signifient réellement, si je ne me fais grande illusion: « Gardez-
vous bien de toucher à l'autorité qui est pivot central du bien-être commun car Dieu
veut l'ordre et la paix dans le monde, or c'est à Dieu qu'il faut obéir avant tout. n C'est
donc à la dernière partie de sa phrase qu'on aurait dû faire attention dans la théorie
comme en pratique journalière, si l'on avait bien voulu y apporter bon sens et bonne foi ;
aussi est-ce précisément celle qu'on cite fort peu. Sur cette voie on éviterait du moins l'anar-
chie, bien pire qu'un gouvernement imparfait; et qui compromet par coup de tête folle
bon nombre d'existences, pour résultat premier le plus certain. Après quoi on sort du dé-
sordre subversif comme on peut, guère comme on veut, ni surtout comme on avait voulu
d'abord; au contraire! et la responsabilité primitive n'en pèse pas moins, devant les hommes
aussi bien que devant Dieu, sur les écervelés ou enragés qui s'étaient fait meneurs de si
cruelles aventures. Mais, cela étant, il importe aussi de ne pas déguiser aux pouvoirs ces
autres mots de l'Évangile qui valent pour l'État comme pour l'individu ou le père de famille
(Matth. VI, 33) : « Cherchez d'abord le règne et le droit de Dieu, le reste viendra sans
que vous ayez à en prendre souci. H Or Louis XVI n'en avait pas tenu grand compte
lorsqu'il signait la eûû/r tû/ c/rryë, après avoir bel et bien vu l'avis du souverain
pontife à cet égard. Saint Paul avait donc profondément raison de dire (ITim., iv, 8):
qu'obéir à la conscience chrétienne est utile en tout cas.
Mais c'en est assez pour un épisode final et probablement inattendu à quelques lecteurs.
Quoique venues à propos de ferronnerie \ ces dernières considérations peuvent avoir leur
et durables, généralement advenus parce que tes boute-en-
train s'étaient assez peu enquis de l'intention divine avant
de donner le branle aux émeutes ?
3. Notez pourtant, comme excuse à mon écart (si c'en est
un), que Louis XV! était amateur et praticien de serrurerie;
ce dont son royaume ni l'industrie ne se sont pas mieux trou-
vés, attendu que Dieu lui avait destiné besogne plus sérieuse
qui importait davantage à tous les métiers w Mais :
« Rois et dieux mettent, quoi qu'on ieur die,
Tout en même catégorie. "
Tenons donc surtout à celui dont l'Église dit clairement :
t< Cujus regni non efit finis, n Là, l'enthousiasme ne saurait
faire fausse route.
1. Abdiquer pour soi tout seul, peut absolument être action
magnanime. Mais si des milliers d'autres doivent sombrer
avec vous, qui autorisait à les sacrifier en cédant, pour votre
compte,ce vous semble? Voilà, sous ombre de débonnaireté
ou de libéralisme, une vraie autocratie dont le titulaire se
tient pour irresponsable (sauf peut-être envers Dieu, et en-
core!). Les souverainetés de droit divin se croient volontiers
affranchies de ce droit même, quand il ne va pas à leur con-
venance; système bon pour elles, mais à condition qu'il ne
tourne jamais contre elles. Dieu ne paraît pas en avoir jugé
ainsi, même dès ce monde.
2. Les quatre-vingts ans derniers auraient pu nous faire
comprendre ce qu'une révolution coûte au peuple qui la fait
ou la subit. Dieu avait-il voulu tous ces malaises profonds
puis on devait travailler pour bien des parvenus visant au faste, plus qu'au beau qui n'était
pas entré dans les habitudes de leur éducation.
A ces nouveaux personnages de la finance hâtée ou des grandeurs subites, l'usine et la
mécanique perfectionnée rapidement livrèrent mainte œuvre assez apparente sans trop de
frais; et toutefois broderie, orfèvrerie, serrurerie, etc., ne se relevaient que bien lentement
de l'échec qui leur était commun avec celui du malheureux Louis XVI '. Combien de situa-
tions avaient croulé en compagnie du trône de ce bon mais faible roi, qu'à notre honte,
nous avons laissé appeler tyran ; et qui rêvait peut-être de ne sacrifier que lui et les siens !
Des commentateurs de l'Évangile auraient à nous éclairer utilement sur un sens trop peu
mis en lumière pour nos âges de troubles politiques. Quand Notre-Seigneur se voit épier par
les Pharisiens et les partisans d'Hérode qui le consultent insidieusement sur la légitimité
du tribut (Matth. XXII, 15-21), il demande avec un air de Galiléen ignare ce que dit l'em-
preinte des monnaies. Comme on lui répond qu'elles portent l'effigie et le nom de l'empe-
reur, il prononce des paroles souvent répétées depuis lors contre l'Église dans des intentions
de taquinerie, mais qui signifient réellement, si je ne me fais grande illusion: « Gardez-
vous bien de toucher à l'autorité qui est pivot central du bien-être commun car Dieu
veut l'ordre et la paix dans le monde, or c'est à Dieu qu'il faut obéir avant tout. n C'est
donc à la dernière partie de sa phrase qu'on aurait dû faire attention dans la théorie
comme en pratique journalière, si l'on avait bien voulu y apporter bon sens et bonne foi ;
aussi est-ce précisément celle qu'on cite fort peu. Sur cette voie on éviterait du moins l'anar-
chie, bien pire qu'un gouvernement imparfait; et qui compromet par coup de tête folle
bon nombre d'existences, pour résultat premier le plus certain. Après quoi on sort du dé-
sordre subversif comme on peut, guère comme on veut, ni surtout comme on avait voulu
d'abord; au contraire! et la responsabilité primitive n'en pèse pas moins, devant les hommes
aussi bien que devant Dieu, sur les écervelés ou enragés qui s'étaient fait meneurs de si
cruelles aventures. Mais, cela étant, il importe aussi de ne pas déguiser aux pouvoirs ces
autres mots de l'Évangile qui valent pour l'État comme pour l'individu ou le père de famille
(Matth. VI, 33) : « Cherchez d'abord le règne et le droit de Dieu, le reste viendra sans
que vous ayez à en prendre souci. H Or Louis XVI n'en avait pas tenu grand compte
lorsqu'il signait la eûû/r tû/ c/rryë, après avoir bel et bien vu l'avis du souverain
pontife à cet égard. Saint Paul avait donc profondément raison de dire (ITim., iv, 8):
qu'obéir à la conscience chrétienne est utile en tout cas.
Mais c'en est assez pour un épisode final et probablement inattendu à quelques lecteurs.
Quoique venues à propos de ferronnerie \ ces dernières considérations peuvent avoir leur
et durables, généralement advenus parce que tes boute-en-
train s'étaient assez peu enquis de l'intention divine avant
de donner le branle aux émeutes ?
3. Notez pourtant, comme excuse à mon écart (si c'en est
un), que Louis XV! était amateur et praticien de serrurerie;
ce dont son royaume ni l'industrie ne se sont pas mieux trou-
vés, attendu que Dieu lui avait destiné besogne plus sérieuse
qui importait davantage à tous les métiers w Mais :
« Rois et dieux mettent, quoi qu'on ieur die,
Tout en même catégorie. "
Tenons donc surtout à celui dont l'Église dit clairement :
t< Cujus regni non efit finis, n Là, l'enthousiasme ne saurait
faire fausse route.
1. Abdiquer pour soi tout seul, peut absolument être action
magnanime. Mais si des milliers d'autres doivent sombrer
avec vous, qui autorisait à les sacrifier en cédant, pour votre
compte,ce vous semble? Voilà, sous ombre de débonnaireté
ou de libéralisme, une vraie autocratie dont le titulaire se
tient pour irresponsable (sauf peut-être envers Dieu, et en-
core!). Les souverainetés de droit divin se croient volontiers
affranchies de ce droit même, quand il ne va pas à leur con-
venance; système bon pour elles, mais à condition qu'il ne
tourne jamais contre elles. Dieu ne paraît pas en avoir jugé
ainsi, même dès ce monde.
2. Les quatre-vingts ans derniers auraient pu nous faire
comprendre ce qu'une révolution coûte au peuple qui la fait
ou la subit. Dieu avait-il voulu tous ces malaises profonds