Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Cahier, Charles; Martin, Arthur
Mélanges d'archéologie, d'histoire et de littérature (Band 3,3): Nouveaux mélanges ... sur l'moyen âge : décoration d'églises — Paris, 1875

DOI Page / Citation link:
https://doi.org/10.11588/diglit.33622#0098
Overview
Facsimile
0.5
1 cm
facsimile
Scroll
OCR fulltext
70

MÉLANGES ÜARCHÉOLOGIE.

Alors par les clieveux le happe,
Contre terre le gette et frappe,
Les pieds sur le col mis luy a.

Quand il eut la vierge laissë,
Tantost ie tyran* a pensé
De faire le peuple assambler.
Si a faict la vierge arnener
Devant luy rigoureusement;
Si luy a dit publiquement :
K Pense en ton cas, entens à moy,
Laisse ton Dieu et prens ma loy ;
Autrement te feray mourir
Et en tourmens tes jours tinir. a

Adonc quand si ferme il l'a veue,
L'a fait despouiller toute nue,
Et brandons ardens apporter
Dont les costez luy feit brusler.

Aiors se print à forcener.
Un vaissel a faict amener
D'eau bouiilante qu'a faict empiir,
Pour dedans la faire bouiliir.

Mais luy a faict premierement
Lier pieds et rnains fermement.

Quand eut iini son oraison,
La terre trembia environ ;
Le ciel s'ouvrit soudainement,
Duquel un ange clairement
Une couronne a apportée
Qu'il luy a sur le chef posée.

Adonc rompirent les iiens.
Dont ceux qu'estoient à i'environ
Furent convertiz par raison ;
Le nom de Jesus-Christ louerent,
En iuy creurent, leur ioy laisserent ;
Et y en eut bien quatre milie,
Qui furent menez bors la viile
D'Antioche, où par le prevost etc.)
Executez furent là tost
A grand douieur et grief tourment.
Puis commanda que prestement
Marguerite fust amenée,
Et que tantost fust décollée.
Etc.L .

Moyennant ce texte (fort rédnit), on aura pu suivre sans trop de peine ia marche des
faits dans notre verrière; sauf à reconnaître que parfois une seule scène historique occupe
deux ou même trois méciaillons de la même iigne horizontale. Geia n'est pas rare au moyen
àg^e, et s'explique surtout dans ie système du xiv' sièie ou du xv' qui mesurait fort étroi-
tement l'espace au peintre de vitraux. Une autre cause de queique erreur pourrait être attri-
buée non-seuiement à la perte d'un ou deux médaiiions, mais au dépiacement probable de
piusieursautres (vers ie sommet, surtout). On vavoir tout-à-i heure quei estbendroitoüje
soupçonne ce remaniement moderne qui peut être ie fait d'un rajusteur malavisé. Car ii
semble utiie de revenir sur ies explications déjà données, avec un nouveau g*uide.
Au cas, donc, oü des amateurs sévères jug*eraient que nous avons cité une versification
de la décacience, nous remonterons cie nouveau à maistre Wace ciont nous avons déjà cité
ies vers anciens sur le céièbre évêc^ue de Myre. Quanci nous inciicjuerons ies numéros
des diverses scènes cians ie vitraii d'Auxerre, on fera bien de se rappeier ce que nous ciisions
précéciemment sur la marche des faits à partir d'en bas, et suivant l'ordre b

1. On voit que cemot tyran signibe, nd b&ÙMw, ceiui qui
exécute les cruautës ou celui qui ies commande.
2. Nui besoin de dire, sans doute, qu'au sonnnet de l'ogive,
on voit l'àme de la martyre portée au ciet dans une auréoie
(en amande), par deux anges.

3. En consëquence ia prenùère bgne de inédaidons (a ia
base) va de gauche à droite connne notre écriture latine ;
la seconde, de droite à gauche (connne i'écriture bébraique);
et ainsi de suite alternativement. Ceia est d un usage trcs-
prat.ique au moyen âge.
 
Annotationen