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LES PREMIERS MONUMENTS PHARAONIQUES 55
chapitre precedent. C est autre chose, c’est une autre civilisation. On
est par la ramene a ce problème historique déjà entrevu : d’où vient le
courant civilisateur qui transforma la physionomie des objets décou-
verts dans la Haute-Égypte dès la seconde période de l’époque pri-
mitive?
La civilisation complète, qui nous apparaît maintenant en possession
d’un art très développé, est caractérisée de plus par une écriture qui
est entièrement constituée. Voici à cet égard quelques affirmations de
savants compétents : le professeur Steindorfï 1 dit : « La formation de
l’écriture hiéroglyphique remonte aux temps préhistoriques; déjà sur
les inscriptions des tombes royales d’Abydos, c’est-à-dire sur les plus
anciens monuments historiques, nous rencontrons l’écriture égyptienne
comme un tout complet qui n’aura plus à subir, au cours des siècles
postérieurs, que de minimes modifications. Le professeur Sethe, de
Gôttingen 2, s’exprime de la manière suivante : « Sous Ménès et ses
successeurs, les rois de la Ire dynastie historique, nous rencontrons la
civilisation égyptienne complètement évoluée et même parvenue déjà,
en quelque sorte, à un point culminant. Spécialement l’écriture est
développée d’une manière complète et pour qu’elle ait pu, d’écriture
pictographique qu’elle était à ses débuts, s’être transformée dès lors
en écriture phonétique, elle a dû certainement être en usage pendant
des siècles. » D’autre part c’est en Égypte même que se sont constitués
les hiéroglyphes. Voici ce qu’en pense le professeur Griffith d’Oxford :
« L’ancien système d’écriture des Égyptiens, autant que nous le
sachions, est né, s’est développé et expira strictement dans les limites
de la vallée du Nil. Le germe de son existence peut être venu du dehors,
mais, pour ce que nous en savons, il est essentiellement égyptien et
destiné à exprimer la langue égyptienne 3. »
Il faut donc bien admettre l’existence d’une période historique anté-
rieure à la Ire dynastie. Les Égyptiens en avaient d’ailleurs conservé
le souvenir, et pour eux la Ire dynastie ne commençait pas leur histoire,
mais seulement l’histoire d’un royaume qui réunissait sous un même
sceptre la Haute et la Basse-Égypte. Quand ils racontaient les débuts
de leur existence, ils dépeignaient le règne des dieux sur la terre. Puis,
1. Meyers’Lexikon, s. v. Hieroglyphen, p. 315- .
2. Sethe, K., Beitràge zur dltesten Geschichte Ægyptens, I : die « Horusdiener »,
dans les Untersuchungen zw Geschichte und Altertumskunde Ægyptens, t. III. Leipzig,
9/.Encyclopaedia Britannica, i Ie édition, 1910, s. v. Egypt, p. 61 ; voir aussi Breasted,
J.-H., the Origins of Civilization, dans the Scientipc monthly, décembre 1919. PP-
562-563. (Williams.)
 
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