LE PILIER ET LA COLONNE
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l’extérieur. La présence de ces petites fleurs pourrait bien indiquer qu’il
s’agit dans la réalité d’une colonne fasciculée plutôt que d’une colonne
simple. En effet, deux types se rencontrent : la colonne simple, consti-
tuée d’une seule tige terminée par une seule fleur, et la colonne fasci-
culée, qui comporte plusieurs tiges, liées en un faisceau et terminées
naturellement par plusieurs fleurs. Sur un bas-relief du Musée de
Berlin 1 on voit des valets de basse-cour s’occupant des bêtes confiées
à leurs soins; ils sont abrités sous un léger édicule, supporté par des
colonnes lotiformes simples, à chapiteau fermé. Il est manifeste que la
colonne qui pose sur une base peu élevée est formée d’une seule tige
et d’une seule fleur. Sous la fleur on n’a pas indiqué de liens, ni de fleu-
rettes. C’est absolument comme si la toiture reposait sur un certain
nombre de fleurs de lotus, fichées debout en terre. Dans une représen-
tation analogue du tombeau de Ti 2 un plafond est supporté par une
rangées de colonnes du même type, mais ici le fût est composé de trois
tiges maintenues au sommet par des liens qui retiennent des fleurettes.
Il est donc à peu près sûr que nous avons affaire à une colonne loti-
forme fasciculée, terminée en réalité à la partie supérieure par plusieurs
fleurs entr’ouvertes. Les conventions graphiques égyptiennes suffisent
à expliquer que l’on ait jugé suffisant de dessiner une seule fleur.
La plus ancienne colonne lotiforme retrouvée en original, est au
Musée du Caire ; elle provient du mastaba de Ptah-Shepses, à Abousir,
et date de la Ve dynastie3. C’est une colonne fasciculée, composée de
six tiges et d’un nombre égal de boutons entr’ouverts. Entre les tiges
principales et passant en dessous des liens qui les maintiennent,
se trouvent de petites fleurs de lotus qui, nécessairement, dans la
pierre, ont été rabattues sur la masse du chapiteau. On voit nettement
que les sépales et les pétales des fleurs montent jusqu’à la même
hauteur et viennent buter contre la plaque qui forme abaque. On ne
connaît pas d’autres exemples de colonnes lotiformes dans les monu-
ments de l’Ancien Empire. Au Moyen Empire, on en trouve dans les
tombeaux de Béni-Hasan. L’exemple du tombeau de Khety (n° 17)
permet d’analyser toutes les particularités du type 4. La colonne repose
sur une large base circulaire; le fût est constitué de quatre tiges qui
1. Klebs, L., die Reliefs des alten Reiches. Heidelberg, 1915, fig. 53, p. 65.
2. Mariette, A., Voyage dans la Haute-Égypte. Le Caire, 1878, t. I, pl. 10; Archi-
tecture, pl. 50.
3. Jéquier, G., les Temples memphites et tkébains. Paris, 1920, pl. 7, n° 3; Archi-
tecture,-pl. 51. Voir un fragment dans Borchardt, L., das Grabdenkmal des Kônigs
Ne-User-Re. Leipzig, 1907, p. 136.
4. Newberry, P.-E., Béni Hasan. Part II, Londres, 1894, pl. X.
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l’extérieur. La présence de ces petites fleurs pourrait bien indiquer qu’il
s’agit dans la réalité d’une colonne fasciculée plutôt que d’une colonne
simple. En effet, deux types se rencontrent : la colonne simple, consti-
tuée d’une seule tige terminée par une seule fleur, et la colonne fasci-
culée, qui comporte plusieurs tiges, liées en un faisceau et terminées
naturellement par plusieurs fleurs. Sur un bas-relief du Musée de
Berlin 1 on voit des valets de basse-cour s’occupant des bêtes confiées
à leurs soins; ils sont abrités sous un léger édicule, supporté par des
colonnes lotiformes simples, à chapiteau fermé. Il est manifeste que la
colonne qui pose sur une base peu élevée est formée d’une seule tige
et d’une seule fleur. Sous la fleur on n’a pas indiqué de liens, ni de fleu-
rettes. C’est absolument comme si la toiture reposait sur un certain
nombre de fleurs de lotus, fichées debout en terre. Dans une représen-
tation analogue du tombeau de Ti 2 un plafond est supporté par une
rangées de colonnes du même type, mais ici le fût est composé de trois
tiges maintenues au sommet par des liens qui retiennent des fleurettes.
Il est donc à peu près sûr que nous avons affaire à une colonne loti-
forme fasciculée, terminée en réalité à la partie supérieure par plusieurs
fleurs entr’ouvertes. Les conventions graphiques égyptiennes suffisent
à expliquer que l’on ait jugé suffisant de dessiner une seule fleur.
La plus ancienne colonne lotiforme retrouvée en original, est au
Musée du Caire ; elle provient du mastaba de Ptah-Shepses, à Abousir,
et date de la Ve dynastie3. C’est une colonne fasciculée, composée de
six tiges et d’un nombre égal de boutons entr’ouverts. Entre les tiges
principales et passant en dessous des liens qui les maintiennent,
se trouvent de petites fleurs de lotus qui, nécessairement, dans la
pierre, ont été rabattues sur la masse du chapiteau. On voit nettement
que les sépales et les pétales des fleurs montent jusqu’à la même
hauteur et viennent buter contre la plaque qui forme abaque. On ne
connaît pas d’autres exemples de colonnes lotiformes dans les monu-
ments de l’Ancien Empire. Au Moyen Empire, on en trouve dans les
tombeaux de Béni-Hasan. L’exemple du tombeau de Khety (n° 17)
permet d’analyser toutes les particularités du type 4. La colonne repose
sur une large base circulaire; le fût est constitué de quatre tiges qui
1. Klebs, L., die Reliefs des alten Reiches. Heidelberg, 1915, fig. 53, p. 65.
2. Mariette, A., Voyage dans la Haute-Égypte. Le Caire, 1878, t. I, pl. 10; Archi-
tecture, pl. 50.
3. Jéquier, G., les Temples memphites et tkébains. Paris, 1920, pl. 7, n° 3; Archi-
tecture,-pl. 51. Voir un fragment dans Borchardt, L., das Grabdenkmal des Kônigs
Ne-User-Re. Leipzig, 1907, p. 136.
4. Newberry, P.-E., Béni Hasan. Part II, Londres, 1894, pl. X.