DES D I E V X.
Elle commence à parler quetyuesfoù)
Et luy défaut, au beau milieu, la voix.
Il a puis après des ailles, pour monftrer la légère-
té des amans, qui font prefts à changer de volon-
kcord1'' té, comme l'on peut voir en la mefme Didon, la-
deo^? quelle dedans Virgile, penfe défaire mourir ce-
. luy qu'elle aymoit tant du commencement., Te-
rence a bien monftré le peu de confiance, & fer-
meté des amoureux, quand il dit : Ces maux font
jy*8* tous en Amour, iniures, foupçons, inimitiez,tref-
'2". ne, guerre, & puis après la paix. Parquoy Pétrar-
que , après auoir raconté plulîeurs ôc diuers effets
amoureux, conclut en cefte manière,
' ■ ": Brieft ie fçay bien comment ej} àes amans U vie
«»»tt,ai inconftante, légère, ejr craintifue, & hardie.
Sentant beaucoup d'amer auec vn peu de doux.
phairsdnaf" Amour porte des flefches, ou pource qu'elles font
ttcacb.îp pareillement légères, & ne vont touliours frapper
où elles font dreifees, comme nous auons di£t des
Doofeckffc amoureux,qui font fort prompts à changer de vo-
r.Lc$auae{i lonté,&: ne peuuent toufiours arriuer à ce que
;béoantijt plus ils défirent, ou bien pource que,comme elles
V font aiguës & poignantes, aiiîfi les pointures de la
; . conicience, après le péché, nous tranfpercent l'a-
0:;;: me, laquelle après le fait, eognoift qu'elle a mal
fait. Ou bien, par les lagettes d'Amour, eft en-
tendue la promptitude de laquelle il defcend au
cœur des hommes : car l'homme d'vn regard feu-
lement , fans quali s'en apperceuoir, demeure au-
cunesfois tant enflammé de la beauté d'autruy>
RR 5
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Elle commence à parler quetyuesfoù)
Et luy défaut, au beau milieu, la voix.
Il a puis après des ailles, pour monftrer la légère-
té des amans, qui font prefts à changer de volon-
kcord1'' té, comme l'on peut voir en la mefme Didon, la-
deo^? quelle dedans Virgile, penfe défaire mourir ce-
. luy qu'elle aymoit tant du commencement., Te-
rence a bien monftré le peu de confiance, & fer-
meté des amoureux, quand il dit : Ces maux font
jy*8* tous en Amour, iniures, foupçons, inimitiez,tref-
'2". ne, guerre, & puis après la paix. Parquoy Pétrar-
que , après auoir raconté plulîeurs ôc diuers effets
amoureux, conclut en cefte manière,
' ■ ": Brieft ie fçay bien comment ej} àes amans U vie
«»»tt,ai inconftante, légère, ejr craintifue, & hardie.
Sentant beaucoup d'amer auec vn peu de doux.
phairsdnaf" Amour porte des flefches, ou pource qu'elles font
ttcacb.îp pareillement légères, & ne vont touliours frapper
où elles font dreifees, comme nous auons di£t des
Doofeckffc amoureux,qui font fort prompts à changer de vo-
r.Lc$auae{i lonté,&: ne peuuent toufiours arriuer à ce que
;béoantijt plus ils défirent, ou bien pource que,comme elles
V font aiguës & poignantes, aiiîfi les pointures de la
; . conicience, après le péché, nous tranfpercent l'a-
0:;;: me, laquelle après le fait, eognoift qu'elle a mal
fait. Ou bien, par les lagettes d'Amour, eft en-
tendue la promptitude de laquelle il defcend au
cœur des hommes : car l'homme d'vn regard feu-
lement , fans quali s'en apperceuoir, demeure au-
cunesfois tant enflammé de la beauté d'autruy>
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