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COURS
réunir les restes de cette malheureuse armée(i).
A la vérité, Virgile parle dans son Enéide (liv.
XI, v. 207) d'un tertre élevé sur les cendres de
Pallas ; mais évidemment il a voulu imiter Ho-
mère dans la description qu'il donne du tombeau
de Patrocle ; et d'ailleurs en supposant que ce
passage du poème latin pût faire autorité, ce que
je suis loin d'admettre, il ne prouverait encore
rien, puisqu'il s'agit de temps antérieurs à la
fondation de Rome.
Quoi qu'il en soit, il me reste toujours à ré-
pondre à cette question : A quelle époque a-
t-on cessé cl'élever des tumulus dans la Gaule?
J'avoue, Messieurs, que je n'ai pas la prétention
de la résoudre d'une manière absolue. Il est
probable et j'aurais bien des motifs à citer à
l'appui de cette assertion, que dès le second
siècle de l'ère chrétienne on éleva peu de tu-
mulus ; mais en même-temps on a des raisons
pour croire que quelques-uns sont d'une date
postérieure ; on trouve même après l'introduc-
(1) Igitur Romanus qai aderat esercitus , seitnm post clndis
annum , tritim legionura ossa, nullo noscente aliénas rcliquias
an suorum liumo fegerct , om nes; ut conjunctos , ut ccnsangui-
neos , auctâ in hostem ira, inresti simul et ini'ensi condebant.
Primum exttuendo tuniulo cespitem Ga;sar posuit, gratissimâ
nmnere in deluoctos, et prxscntibus duluris socius. Tuciti Annal.
Ub. 1, § 61.
COURS
réunir les restes de cette malheureuse armée(i).
A la vérité, Virgile parle dans son Enéide (liv.
XI, v. 207) d'un tertre élevé sur les cendres de
Pallas ; mais évidemment il a voulu imiter Ho-
mère dans la description qu'il donne du tombeau
de Patrocle ; et d'ailleurs en supposant que ce
passage du poème latin pût faire autorité, ce que
je suis loin d'admettre, il ne prouverait encore
rien, puisqu'il s'agit de temps antérieurs à la
fondation de Rome.
Quoi qu'il en soit, il me reste toujours à ré-
pondre à cette question : A quelle époque a-
t-on cessé cl'élever des tumulus dans la Gaule?
J'avoue, Messieurs, que je n'ai pas la prétention
de la résoudre d'une manière absolue. Il est
probable et j'aurais bien des motifs à citer à
l'appui de cette assertion, que dès le second
siècle de l'ère chrétienne on éleva peu de tu-
mulus ; mais en même-temps on a des raisons
pour croire que quelques-uns sont d'une date
postérieure ; on trouve même après l'introduc-
(1) Igitur Romanus qai aderat esercitus , seitnm post clndis
annum , tritim legionura ossa, nullo noscente aliénas rcliquias
an suorum liumo fegerct , om nes; ut conjunctos , ut ccnsangui-
neos , auctâ in hostem ira, inresti simul et ini'ensi condebant.
Primum exttuendo tuniulo cespitem Ga;sar posuit, gratissimâ
nmnere in deluoctos, et prxscntibus duluris socius. Tuciti Annal.
Ub. 1, § 61.