Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Caumont, Arcisse de
Abécédaire ou rudiment d'archéologie (Band 1) — Caen, 1851

DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.14800#0073
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
60 DE CAUMONT. ABÉCÉDAIRE D-ARCHÉOLOGIE.

mêmes sculptures que les pierres homogènes et d'une dureté moyenne,
comme celles que Ton possède dans le Calvados, dans le Berri et dans
plusieurs autres contrées. Lecalcaire grossier, lardé de coquilles, ne pou-
vait être travaillé delà même manière que la pierre dontje viens de parler;
enfin, le granité, si rebelle au ciseau, ne pouvait recevoir les mêmes
moulures que les matériaux plus tendres. Ainsi, Ton conçoit que le
même système d'ornementation, je dirai plus, que le même ornement
sera quelquefois rendu tout différemment suivant la pierre que l'archi-
tecte aura mise en œuvre. Sur des matériaux à grain fin, d'une dureté
moyenne, on a pu tracer des moulures dont les contours et les détails
offraient une pureté de trait que l'on ne pouvait obtenir sur la pierre
à gros grain ; sur celle-ci, il fallait s'attacher moins à la pureté du
trait qu'au relief et à l'effet général des moulures vues à dislance. Ce
peu de mots suffit pour exprimer ma pensée; le fait est d'ailleurs tel-
lement palpable qu'il n'a pas besoin de démonstration.

Il faut donc, dans la géographie des styles architectoniques et dans
l'appréciation des dissemblances que présentent, sous ce rapport, les
diverses provinces de France, tenir, avant tout, compte de l'influence
des matériaux sur le choix des moulures et sur la manière de les traiter.
Mais après avoir accordé à cette influence toute l'importance qu'elle a
eue sur l'état de l'art, il faut aussi reconnaître des écoles diverses, des
différences de goût et d'habileté, qui ne peuvent provenir d'aucune
autre cause que des traditions d'école.

Enumérez les caractères principaux de Varchitecture religieuse ,
durant la période romane secondaire ?

Je vais le faire en très-peu de mots, et renvoyer pour plus de détails
à mon Cours d'antiquités et à mon Histoire de l'architecture.. Il est bon
de savoir, avant tout, que j'embrasserai d'un seul coup-d'œil le XIe.
et le XIIe. siècles, sauf à indiquer ensuite ce qui distingue les produc-
tions de ces deux siècles. On ne saurait effectivement les séparer ,
puisque les mêmes formes se sont présentées aux deux époques. Le
XIIe. siècle nous offre des contours plus corrects, une ornementation
beaucoup plus riche, une exécution infiniment supérieure; on peut
dire que l'architecture romane n'est arrivée à la perfection que dans
le XII". siècle.

Mais ce style si gracieux, dont les fleurs s'épanouissaient au XIIe.
siècle, grandissait au XIe. ; l'arbre poussait alors les branches et
les boutons qui devaient produire les llcurs. Ne séparons donc pas
deux époques d'une même vie; il est plus rationnel, plus philoso-
 
Annotationen