Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Caumont, Arcisse de
Abécédaire ou rudiment d'archéologie (Band 1) — Caen, 1851

DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.14800#0489
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
474 DR CAUMONT. ABÉCÉDAIRE d'aRCHÉOLOGIE.

une apparence de grandeur à des édifices réellement petits et destinés
à être vus de près ; mais en même temps, le relief mal accusé des
différents membres, l'absence totale de cette hardiesse de dessin, de
ces saillies vigoureuses, de ces oppositions d'ombre et de lumière né-
cessaires pour produire de l'effet à distance, donnaient aux construc-
tions vraiment grandes quelque chose de plat et d'insipide; et comme
on suppléait souvent aux contrastes vigoureux des ombres et de la
lumière, par la juxta-position des matériaux de couleurs singulièrement
variées, le tout se rapprochait souvent plutôt de la peinture que de
l'architecture.

Malgré les défauts qui viennent d'être signalés avec un peu de
sévérité, les monuments de la renaissance se font généralement re-
marquer par la grâce de leurs proportions ; ils plaisent par la richesse
et la délicatesse de leurs ornements.

Mais l'architecture dite de la renaissance n'a pas été généralement
employée dans les constructions religieuses du XVIe. siècle. L'ogive
avait reçu pour ces édifices une sorte de consécration; long-temps
après l'adoption du style classique pour les constructions civiles, nous
^ la voyons préférée pour les édifices religieux : le XVIIe. siècle lui-
même nous fournirait de nombreux exemples de l'emploi de l'ogive ;
il est vrai qu'alors le style ogival est dépouillé le plus souvent de
ses ornements et d'une grande pauvreté, ce n'est plus que le sque-
lette de l'ancien style, mais l'ogive est toujours employée pour les
fenêtres et les arcades.

A tout prendre, les productions de la renaissance ont été plutôt
civiles que religieuses ; c'est-à-dire qu'on a construit dans ce style
beaucoup moins d'églises que de palais, de châteaux et de mai-
sons.

Nous nous bornerons donc à une simple indication des principaux
caractères de l'architecture dite de la renaissance.

()ucls furent les ornements de cette architecture?

Les panneaux et les frises, les pilastres et les autres membres ar-
chitectoniques, furent couverts d'une très-grande quantité d'imitations
du règne animal et du règne végétal. Des amours, des figures di-
verses, souvent imaginaires, s'enlaçaient dans des dessins capricieux,
mais toujours conduits avec grâce, qui ont été appelés arabesques,
dénomination singulière, puisque les Arabes ont proscrit la nature
animée de leurs ouvrages d'imitation.
 
Annotationen