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Chapuy, Nicolas-Marie-Joseph [Ill.]
Cathédrales françaises: Vues pittoresques de la cathédrale de Paris: et détails remarquables de ce monument — Paris, 1826

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https://doi.org/10.11588/diglit.1580#0009
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( 5)
elle fut réellement bâtie, puisque, malgré l'emploi des arcs ogives,
elle rappelle plutôt dans son ensemble la force et la majesté de l'archi-
tecture lombarde, que l'élégance et la légèreté de celle en usage au
treizième siècle. Celte façade, flanquée de quatre grands contre-forts
et divisée en plusieurs étages par d'élégantes galeries (6), a cent vingt-
huit pieds de largeur sur deux cent quatre d'élévation y compris les
tours, et présente, selon l'usage , trois grandes portes dont les vous-
sures, les timpans , les parois latéraux et les trumaux sont ornés de
sculptures très-curieuses (7) décrites dans quelques ouvrages, et qui
ont été l'objet de plusieurs dissertations scientifiques.

(6) Ces galeries sont au nombre de trois: la première, dite la galerie des Rois, placée immé-
diatement au-dessus des portes, était décorée, avant 1793, de vingt-huit statues des Rois de France,
depuis Chiklebertl." jusqu'à Philippe-Auguste. Ces statues de i4 pieds de proportion, dataient du
treizième siècle, et étaient fort curieuses sous le rapport de l'art. On a le projet de les rétablir; mais
des stables modernes ne pourront avoir ce caractère respectable, imprimé par les siècles, et si
précieux pour ces sortes de monumens.

La deuxième, qui n'est, à proprement parler, que le couronnement de la précédente, est appelée
galerie de la Vierge, parce qu'on y voyait une statue de la Vierge, accompagnée de deux Anges
tenant des flambeaux, sur lesquels le Clievecier plaçait deux cierges allumés pendant que le Clergé,
la nuit du jeudi après le dimanche de la sexagésime, venait faire station devant cette image sur la
place du Parvis, li paraît que cette cérémonie fut abolie à la suite d'une scène scandaleuse excitée
par des gens masqués, qui insultèrent les Chanoines dans leurs fonctions.

La troisième enfin, nommée galerie des colonnes _, parce qu'elle est en effet composée d'une
suite de petites colonnes très-sveltes, forme entre les deux tours une sorte de péristyle d'un effet
très-heureux.

{7) Le bas-relief qui surmonte la porte du milieu, représente plusieurs scènes du Jugement
dernier : les Anges sonnent de la trompette; les Morts ressuscitent, le Élus sont partagés d'avec les
Réprouves, et la figure de Nôtre-Seigneur placée sur un trône élevé, entouré d'Anges , de la Sainte-
Vierge et de Saint-Jean , termine cette composition. La partie supprimée par l'arc ogive construit
par Soufplox, représentait, au-dessus du champ oii ressuscitaient les morts, l'Archange Saint
Michel pesant les âmes dans la balance de la Justice divine : on Démon, placé en face, posait le
doigt sur un côté de la balance pour faire pencher de son côté.

Cette idée de peser les âmes et les destinées des humains se trouve dans quelques monumens de
la plus haute antiquité.

A gauche, dans les co m parti mens inférieurs des voussures, les Saints sont représentés jouissant
de la béatitude céleste, tandis que du côté opposé, les Damnés sont entraînés dans l'Enfer par des
Démons , dont la figure hideuse et les attitudes grotesques ne pourraient qu'être faiblement décrites.

L'Enfer y est représenté sous la forme d'un énorme dragon, dont le ventre ouvert laisse voir une
chaudière flamboyante, où les Diables entassent, à coups de fourches, les Réprouvés qui y sont
précipités, la tête en bas, par la gueule du monstre. Mais ce qu'on remarque plus particulièrement
dans ce tableau bizarre, c'est le Démon delà luxure, caractérisé d'une manière si énergique , qu'on
 
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