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Le charivari — 49.1880

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Janvier
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https://doi.org/10.11588/diglit.26450#0016
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LE CHAKIVAKi

ou autre? Si même il était arrivé trop tard et seule-
ment après le jugement de l’affaire en cour d’as-
ises ?... »

M. Charles Bigot en conclut que faire déposer les
enfants devant la justice est odieux.

« L’entant, dit-il, invente naturellement, car il est
un être imaginatif, et quand il a deux ou trois fois
raconté ses rêves, il les tient pour des réalités. Est-
ce qu’il sait ce que c’est qu’un meurtre ou un as-
sassinat? Est-ce qu’il sait les conséquences que
peuvent avoir les récits et comprend qu’ils peuvent
avoir pour effet de (aire tomber une tête, celle de
son père ou de sa mère? Il raconte une scène de
tuerie comme il raconterait une partie de marelle
ou une glissade dans la rue... Qui donc pourrait
avoir pour lui le sentiment qu’il peut avoir de sa
responsabilité, sinon ceux qui le font intervenir et
font de lui l’auteur inconséquent des plrns terribles
drames? Je voudrais, pour ma part, que jamais
accusateur public n’invoquât le témoignage d’un
enfant, lorsqu’un entant est le témoin unique. »

Oui, j’approuve cette conclusion.

Oui, mais il en est une autre qui s’impose.

Une autre de portée bien plus haute.

Comment, après un pareil exemple, peut-il y avoir
encore un seul partisan de la peine de mort?

Voilà des innocents à qui on a failli couper le cou.

Qui aurait douté de la justice du châtiment?

C’était leur enfant qui les avait vus commettre le
crime.

Leur enfaut ! C’est-à-dire un être qui avait toute
raison de les aimer et non de les calomnier !

Qu’on parle ensuite de la valeur des témoigna-
ges humains !

Et si les témoignages humains sont tous sujets à
suspicion, tous, entendez-vous, comment admettre
la possibilité d’un châtiment irréparable en face
d’une possibilité permanente d’erreur?

UN ÉLECTEUR.

----♦-

THÉÂTRES

OPÉRA-POPULAIRE : Le Farfadet.

C’était un charmant fantaisiste qu’Adolphe Adam

— et qui a ciselé, en Benvenuto musical, quelques
bijoux exquis.

C’est surtout dans les œuvres de proportions mi-
gnonnes qu’il excellait : le Chalet en est la preuve.

La Poupée de Nuremberg; et aussi le Toréador.

Le Farfadet appartient, —bien qu’avec de moin-
dres qualités, — à celte heureuse série.

Mais un acte de dimensions si exiguës est-il à sa
place sur la vaste scène de l’Opéra-Populaire?

C’est un peu comme si l’on voulait exhiber un
Meissonnier dans le cadre de la Smala, d’Horace
Vernet.

La chose a d’ailleurs peu d’importance.

Le Farfadet ne peut jouer là que le rôle de lever
de rideau. Cela ne tire pas autrement à consé-
quence.

M. Raoult et MUc Legault font de leur mieux pour
émoustiller leur auditoire, que le livret tant soit
peu somnolent et vieilli du Farfadet risquerait
d’engourdir par instants.

Mais la grosse partie de l'Opéra-Populaire est
ailleurs.

Il la gagnera — nous l’espérons et le souhaitons

— avec le Pétrarque de M. Duprat, une partition
qui, pour la j emière fois, nous montrera la pro-
vince approvisionnant Papis au point de vue ly-
rique.

Ne sera-ce pas le comble de la décentralisation?

Pierre Véron.

-----♦--

Une jeune princesse vivait heureuse dans sa famille;
un roi fait demander sa main. Le mariage est célébré,
et, un mois après, cette reine manque d’ètre tuée dans
un attentat dirigé contre son mati.

Je ne m’explique pas qu’il y ait encore des jeunes
filles qui consentent à s’asseoir sur un trône royal.
C’est vouloir s’exposer aux plus cruels tourments

Quand ce ne sont pas les jours du roi qui sont expo-
sés, c’est son gouvernement, et l’homme et la femme,
chassés par leurs sujets, sont obligés d’aller vivre à
l’étranger comme de malheureux exilés.

Si cela continue, les souverains ne trouveront plus
de compagnes.

Deux réactionnaires regardent les opérations faites
sur la Seine pour rompre les glaçons.

-La dynamite, quelle belle invention ! dit l’un.

- Ah! répond l’autre, en levant les bras au ciel si
on pouvait s en servir pour faire sauter la République.

J’ai lu, l’autre jour, en tête d’un grand journal poli-
tique, que le nouveau ministère avait fait baisser la
Bourse.

La Revue financière du même journal m’apprenait,
à la troisième page, que le changement de Cabinet n’a
eu aucune influence sur les fonds publics.

Ce sont les spéculateur qui doivent être perplexes!

A qui les chevaux du Maroc?

L’ambassadeur de cette contrée, en arrivant à Paris
il y a quinze jours, a amené de magnifiques chevaux
pour les offrir à des personnages politiques et à quel-
ques ministres qui, aujourd’hui sont changés.

Les anciens membres du cabinet réclameront-ils leur
cadeau du souverain marocain, ou le laisseront-ils à
leurs successeurs?

Grosse question qui peut soulever de graves diffi-
cultés.

On reproche souvent au chef de l’Etat d’appeler aux
affaires des hommes politiques qui ne connaissent
rien à l’administration.

U est difficile, en effet, de connaître tous les services
qui dépendent d’un ministère. II faudrait pour cela
faire des études spéciales.

Un ancien ministre, très apte sur toutes les ques-
tions se rattachant à tous les services de chaque minis-
tère, a l’intention d’ouvrir un cours pour tous ceux qui
aspirent à un portefeuille.

Voilà un professeur qui aurait beaucoup d’élèves.

Le froid a cessé, c'est malheureux pour certaines
agences de théâtres qut avaient trouvé une nouvelle
industrie. Ne pouvant plus vendre beaucoup de places
pour aller au théâtre par les froids horribles que nous
avons subis, elles débitaient du bois de chauffage et
du coke.

Si bien que quand un gommeux entrait par hasard
dans une de ces agences avec une petite dame, celle-ci
disait au beau jeune homme :

— Mon chéri, en prenant cette loge 'profitons donc de
l’occasion. Achète-moi trois mille kilos de bois, et tu
seras bien aimable d’en envoyer autant à ma pauvre
vieille mère.

A cent francs les mille kilos, cela faisait une somme.

Depuis le le!? janvier, on ne cesse de se quereller avec
les fournisseurs et surtout les cochers.

C’est le retrait de la monnaie qui produit toutes ces
disputes.

— Je vous dis que les pièces de vingt et cinquante
centimes qui portent le millésime de 1864 ne passent
plus.

— Pardmr, ce sont celles antérieures à cette année
qui n’ont plus cours.

— Entrons chez ce changeur pour le consulter.

(Ils entrent.)

le changeur (avec impatience). — Allez au diable!

Il y a des gens qui se donnent un mal terrible polir
retenir les millésimes des pièces refusées, et aussi
leur nationalité, car la chose est compliquée.

Je connais un monsieur qui, tous les math s, fait
suivre un cours à sa cuisinière.

— Catherine, lui dit-il, cette pièce belge de 1870 est-
elle bonne ?

— Non, monsieur.

— Vous vous trompez; car elles sont, bonnes jusqu’en
1866. Si on vous rendait cette pièce de deux francs de
l’année 1865, qu’en feriez-vous?

— Je la mettrais dans ma poche.

— Malheureuse!... Mais vous ne ferez donc jamais
aucun progrès. Ali! vous avez dû en recevoir de mau-
vaises pièce s depuis trois jours.

— Ru voici soixante-trois qu’on m’a données depuis
le 1er janvier et qu’on ne veut plus recevoir.

— Faites vos paquets. Je vous chasse.

Guibollard, qui est reçu pendant toute l’année dans
de nombreuses maisons”, voit arriver avec inquiétude
le 1er janvier.

Le 31 décemb-.e, il envoie aux personnes qu’jl connaît
la circulaire suivante :

Madame,

J’avais la ferme intention de vous apporter des bon-
bons, mais comme je suis très souffrant en ce moment,
mon médecin m’a dit que si je sortais , cela porterait
grand préjudice à ma santé. Je ne puis donc que vous
envoyer tous mes souhaits.

Que de gens auraient voulu s’en tirer à si bon
compte 1

Dans un ménage économe.

— Bébé, je te défends de prendre des marrons glacés
de ce sac, nous le mettrons de côté piur le donner, l’an
trochain, à ta grande cousine.

La marquise de Calinalit dans son jounal :

« Le ministre de l’intérieur recevra le vendredi 2 ian-
vier. » J

— Quel tels de quémandeurs que tous ces républi-
cains 1 Merci ! ce n’est pas moi qui lui enverrai quelque
chose a ce monsieur Lepère!...

André Laroche.

CARILLON

Une annonce :

Capsules. — N° 78,597. — Je déclare avoir fait usage
de ces capsules pendant vingt-trois ans, et en avoir
éprouvé un léger soulagement.

Dictée courante :

Le Seigneur, virgule, a dit l’Evangile, virgule, n
veut pas la mort du pécheur, à la ligne,.

*

* #

Sculpiure :

Une Vénus dans l’eau, c’est impossible; une Vénus
assise, c’est ridicule

X X

Une affiche :

v Apprenez tous le piano ! »

Jamais de la vie, par exemple.

Dans les feuilletons :

« Je lui parlai du regard, car nos bras étaient gar-
rottés. »

« Il relisait son La Fontaine, édition elzévir. »

Vers de Guillaume Tell, opéra de M. de Jovy :

Ses jours, qu'ils ont osé 'proscrire,

Je ne les ai pas défendus I

Couplet d’une chanson populaire:

Pour faire ce beau nid de mousse,

Tl faut butiner tout le jour.

T! faut de la laine bien douce,

Beaucoup de soin, beaucoup d’amour.

Comment de la laine, de la laine et de l’amour, peu-
vent-ils constituerieséléments d’un nid de mousse?

■*

* *

Classiques :

COMMENTAIRES DE CÉSAR I
César in pmmis dédit operamut...
traduction : César donna aux imprimeurs son opéra
en ut.

DISCOURS FRANÇAIS !

Comme un torrent dévastateur, mettant tout à feu et
à sang sur son passage...
histoire :

Un déluge deCimbres et de Teutons, chassés par une
inondation de la mer Baltique...

Feuilleton religieux, Chronique musicale :

De la musique, depuis adam jusqu’au christ.

« Adam, seigneur et poète, donnait à tous les animaux
» venant l’un apiès l’autre faire acte de gracieux vas-
» selagc, leur nom juste et élégant ; toutefois il n’avait
» pas encore chanté, sa voix n’était pas poétique. Ce
» n’<si qu’un peu plus tard qu’il chanta des duos avec
» Eve dans le Paradis terrestre.... La musique parut
» ensevelie dans le déluge ! »

* ,

&

Fait divers du Moniteur de la charité chrétienne :

« Des pasteurs protestants missionnyires envoient
» aux sauvages anthropophages des poules; des rnou-
» tons et des pourceaux, dans le but de les déshabituer
» de la chair humaine.

v C’est ce qu’on peut appeler une « spécialité de con-
:,) version culinaire par voie d'ambassadeurs. »

Charles Jolict.

Le gérant : Aatàrochb.
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