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Le charivari — 49.1880

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Avril
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https://doi.org/10.11588/diglit.26450#0359
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QUARANTE-NEUVIÈME ANNÉE

Prix du Numéro : 25 centimes

JEUDI l9r AVRIL 1880

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PARIS

Trois mois «.*. »... 18 fr.

Six mois.»... > s. n ... 36 —

Un an. 72 —

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DIRECTION

Politique, Littéraire et Artistique
PIERRE VÉRON

Rédacteur en Chef.

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DË La rédaction et de l’administration

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DIRECTION

Politique, Littéraire et Artistique
PIERRE VÉRON

Rédacteur e n € la e if.

ANNONCES

ADOLPHE EWIG, FERMIER DE LA PUBLICIT®

Bue Fléchier, 2„


Que de flots d’encre vont couler, mon Dieu!

Il nous a semblé utile d’attendre les premiers
effets de l’inondation, avant d’apprécier la situation
que créent les deux décrets de mardi.

Jusqu’à présent, — il faut bien le dire, — on en
est encore aux déclamations vagues , aux banales
récriminations. Pas un argument nouveau ne s’est
produit.

Le refrain qui revient généralement au bout de
tout cela est :

— Le gouvernement obéit aux sommations du
radicalisme.

Où prend-on ce radicalisme-là?

La sommation a été formulée par la majorité lé-
gale et modérée de la Chambre des députés.

Le centre gauche, tout comme la gauche, a voté
l’ordre du jour Devès, et les voix extrêmes n’ont
formé, bien au contraire, qu’un appoint minime.

C’est, par conséquent, la représentation natio-
nale qui, en vertu du mandat délégué par le suf-
frage universel, a invité le ministère à appliquer
les lois.

C’est la France qui l’a mis en demeure.

Nous voudrions bien savoir quelle conduite autre
aurait pu suivre le cabinet.

S’il n’avait pas obéi à l’opinion publique, il était
renversé. Qui aurait osé prendre sa place? Est-ce
M. Dufaure?... On l’aurait pu défier de tenter pa-
reille aventure.

Un autre Seize-Mai fait par le remplaçant de M. de
Broglie !... C’eût été un comble.

Que si l’on met de côté la politique et qu’on s’en
tienne à la légalité, les déclamations tombent de-
vant l’évidence.

Parlons d’abord du second décret.

Il impose aux congrégations non autorisées l’obli-
gation de solliciter l’autorisation. Ici ce n’est même
plus affaire de jurisprudence , mais affaire de sens
commun.

S’il y a des congrégations autorisées et des con-
grégations non autorisées, cette désignation seule
atteste que l’autorisation est une formalité inscrite
dans les textes.

Le gouvernement a donc toujours le droit d’invo-
quer cette formalité-là. Sa tolérance antérieure
n’entraîne nullement la prescription à ce sujet.

Si l’autorisation, pour être obtenue, doit être sol-
licitée, l’alternative contraire est affirmée ipso facto},

Et le refus possible est une conséquence de toute
demande.

En vérité, La Palisse lui-même suffirait à démêler
l’écheveau qu’on essaie vainement d’embrouiller.

Quant aux jésuites, ils sont visés par des mesu-
res dont les gouvernements les plus divers ont ad-
mis l’urgence.

Quand on pense que Charles X le très chrétien,
Charles Xle fanatique, reconnut la nécessité de les
expulser, etque cette’nécessité est niée lorsque c’est
la République qui l’invoque !...

Mais à quoi bon disserter !

Tout a été dit.

Ou entre dans le domaine du fait.

Les jésuites résisteront-ils ?

Et sous quelle forme?

Si c’est sous la forme factieuse, le devoir de
l’autorité est tout tracé, et, eu cherchant à allumer
la guerre civile, ils n’auront fait que prouver mieux
encore l’urgence et la légitimité des mesures
prises.

Si c’est la forme judiciaire qu’ils adoptent, ils
provoqueront encore ainsi une intéressante
épreuve.

On verra, grâce à eux, lu \ lagistrature soumise à
une expérience qui ne sera pas dépourvue d’op-
portunité, au moment où la question de l’inamo-
vibilité est sur le tapis.

On saura si la justice actuelle marche avec ou
contre la loi.

Et les conclusions se tireront toutes seules de
l’attitude prise par les tribunaux de la part desquels
les jésuites auront espéré une complicité qui n’est
pas de leur compétence.

Grandes protestations de pacificitè dans la presse
officieuse d’Allemagne.

Elle s’évertue principalement à réfuter les asser-
tions des candidats de l’opposition qui, en Angle-
terre, déclarent, dans les comices électoraux, que
te cabinet Beaconsfield se ferait le très humble
coopérateur d’une Sainte-Alliance,

D’autre part, ou parle d’une entrevue politique
entre l’empereur de Russie et l’empereur d’Alle-
magne.

Si subtil que soit M. de Bismark, il ne saurait
caresser le fol espoir d’unir dans un même traité
les intérêts russes et les intérêts anglais.

Si Pétersbourg tope là, Londres tournera le dos.
Et vice versa.

La vérité, croyons - nous, est que toutes ces
alliances sur papier s’émietteraient au premier
choc.

S’il s’agit d’une Sainte-Alliance politique, l’An-
gleterre, qui est l’asile inviolé de tous les réfugiés
serait, il faut eu convenir, assez mal en point pour
donner des gages à ses augustes alliés.

La voyez-vous tendre une main au czar et éten-
dre l’autre sur la tête d’Hartmann avec un geste de
protestation ?

Au fond de tous ces commérages, une démons-
tration de plus à l’appui de la formule : « Vouloir et
pouvoir sont deux. »

Les Saiuts-Aliiés doivent commencer à le sentir
eux-mêmes.

Pierre Véron.

»----

NOUVELLE PROPAGANDE JÉROMISTE

Le prince Jérôme-Napoléon ne doute plus de
rien. Il fait poser à présent sa candidature dans les
réunions privées.

Mais, nous le disons, ces réunions sont seule-
ment privées. On choisit les plus zélés du parti, et
ou les invite à venir entendre faire l’éloge de celui
qui doit sauver la France.

Souvent on reste sourd à cet appel, et un de ceux
qui ont été convoqués et qui ne sont pas venus,
s’excuse ainsi de sou absence :

Pourquoi voulez-vous que je me dérange pour
écouter les louanges que vous adresserez à celui
qui un jour devra être notre souverain ? J’approu-
verai tout ce que vous direz, cher monsieur Cunéo-
d’Ornano.

— Mais si je n’ai pas d’auditeurs, nos ennemis
prétendront que j’ai fait un four. Il me faut du pu-
blic, beaucoup de public même ; et si la salle du
théâtre des Nations n’était pas louée un prix trop
élevé, j’y organiserais mes réunions.

Oh ! non, pas dans ce théâtre ; il poite mal-
heur. Aucune pièce n’y réussit. Nous y ferions
échouer le prince Jérôme.

— Vous êtes superstitieux.

— Comme tous les bonapartistes.

— Venez alors dans uue modeste salle que j’ai
choisie pour la circonstance. Deux cents bonapar-
tistes y seront serrés. Les journaux républicains
ne pourront donc pas dire que les amis ne répon-
dent pas à notre appel.

Mais deux cents personnes ne peuvent ren-
verser un gouvernement pour faire monter sur le
trône un prétendant.

— Nous multiplierons les réunions, nous en
1 organiserons non seulement dans tout Paris, mais
aussi dans la France entière.

— En province ces petites fêtes sont fort usées.
Les habitants aiment mieux aller faire leur partie
de domino au café.

— Mais vous nous suivrez dans nos pérégrina-
tions.

— Nous serons comme une troupe en représenta-
tions.

— Pourquoi pas?... Seulement nous n’annoncc-
rons pas notre arrivée en masse. Vous viendrez
séparément, en amateurs.

— Perte de temps et voy age coûteux.

— Vous serez dédommagé quand notre parti
triomphera. Vous prendrez toutes les fonctions lu-
cratives occupées par les républicains.

— Hum ! hum !...

— Vous ne pouvez refuser, sinon, je vous dénonce
à notre comité comme partisan très mou.

— Je vous suivrai partout.

—Voilà comment M. Cunéo-d’Ornano organisera sa
campagne en faveur de M. Jérôme-Napoléon. Pour
attirer les amateurs, il pourra emmener avec lui
quelques artistes chantant la chansonnette comi-
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