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Le charivari — 49.1880

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https://doi.org/10.11588/diglit.26450#1320
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Lii CHARIVARI

fît faux bond à son séducteur; du moins il était en
droit de le croire.

Le soir, cette conversation eut lieu :

— En voilà une lâcheuse 1

— En voila un drôle de pistolet, qui part avant
qu’on lui dise feu l

— Moi ?

—- Oui, vous !

On s’expliqua, et il fut facile aux amoureux de
reconnaître là un chien de la chienne du père Su-
crier.

Une scène terrible en résulta.

Marpion jura, menaça. Rien n’y fit. Fort de l’ap-
pui de son propriétaire, le concierge déclara que
jamais, lui vivant, une femme de mauvaise vie ne
souillerait ses excalliers... Ah! si l’on avait signé
la pétition, on aurait vu.

Le zoliste, entêté comme une mule, se butait,
bien qu’Ànita ne cessât de lui répéter qu’une si-
gnature déplus ou de moins ne valait pas le plaisir
d’un homme.

Les choses en étaient là lorsqu’un jour le vieux
cerbère, vit entrer dans sa loge la touchante Eury-
dice.

— Le papier, dit-elle d’une voix haletante, vite le
papier !

Si portier qu’on soit, il est des circonstances dou-
loureuses où l’humanité reconquiert ses droits;
aussi s’empressa-t-il de lui tendre, uu morceau de j
journal avec une petite clef rouillée eu lui jetant
précipitamment ces mots : — Au fond du coilidor,
la dernière porte à gauche dans la courcede.

— Gomment?... Est-ce que le locataire du cin- !
quième est descendu au rez-de-chaussée?

— Mais non... Je croyais que vous me deman-
diez...

Eurydice, souriant du quiproquo, dit : — Je vous
demande la pétition pour la faire signer à M. Mar-
pion. Il la parafera, ou sinon... zut !

— C’est très bien; mais.,, si vous me la faites à
l’oseille ?

— Qu’elle retombe sur vous et sur toute votre
génération si je manque à ma parole la plus sacrée!

— J’ai confiance. La voilà. Mais songez que, du
fond de cette loge, le marquis de Plœuc vous con-
temple I

— Alors il va en voir de drôles !

Trois heures après, Auita un peu décoiffée, re-
mettait au concierge la pétition au grand complet.
Ses entrées dans la maison lui étaient désormais
acquises à perpétuité, chapelle ouverte on non.

L’homme s’agite et la femme agit.

Louis Leroy.

Maison du PONT-NEUF. Enfants costume 6

rnnPUAII RUets de chasse tricot en laine n f.rn
uUUbnAU très chauds et très solides.U OU

BACCARAT TOURNANT

Palsambleu 1 quel jeu d’enfer on jouait cette année-là
au Cercle des Touristes, en la bonne ville de Douchon-
les Bains

Uue par lie à tout casser, mes enfants 1

Quand je dis Cercle clés Touristes, je me conforme à
l’intitulé présomptueux arboré par cet établissement
qui, en réalité, n'était qu’un vulgaire tripot où le plu-
mage des pigeons se pratiquait avec une méthodique
frénésie.

Simple spectateur — on ne sait où passer ses soirées
à Douchon-les Bains et ceci est encore un raffinement
de la spéculation — simple spectateur, le soir, de temps
en temps, quand j’étais las du tête-à tête avec la bou-
gie ae la chambre d’auberge, j’allais jetequn coup d’œil
sur le tapis vert.

Et surtout sur les ama'eurs qui grimaçaient autour.

Par un privilège spécial le Cercle des Touristes —
qui, décidément, ne connaît pas d’obstacles — laissait
entrer pêle-mêle le masculin et le féminin.

Amalgame étrange 1

Olla-podrida, cosmopolite.

Les souscripteur» «tout l’abonnement expire
le 30 novembre sont priés de le renouvcitr
immédiatements’ils ne veulent pas éprouver
d’interruption dans l’envol dn jonrnal.

(Les mandats télégraphiques ne sont pas

!

I

reçus.)

CHRONIQUE DU JOUR

Les légitimistes manifestent toujours l’espoir de voir
refleurir tes beaux temps de sûnt Louis.

Il n’est pas sans intérêt de faire remarquer que ce
retour au temps de saint Louis serait le triomphe des
belles-mères.

Blanche de Castille qui, d’une part, faisait, acheter à
prix d’or par son fils la couronne d’épines, œuvre de
quelques farceuis intelligents, emoloyait d’autre part
une parue de ses journées à empêcher tout rapproche-
ment du pauvre roi avec sa femme.

« Les duiétés que la reine Blanche fit à la reine
Marguerite, dit Joinville, furent telles que la reine
Blanche ne voulait souffrir a son pouvoir que son fils
fût en la compagnie de sa femme, sinon le soir, quand
il allait coucher avec elle. (Cédait, ma foi, bien heu-
reux 1 )

» Les hôtels où il plaisait mieux au roi de demeurer,
c’était Pontoise, parce que la chambre du roi était des-
sus et la chambre de la reine dessous ; et avaient ain- i
accorde leurbesoigne qu’ils tenaient leur parlement en
un escalier à vis qui descendait de l’une chambre dans
l’autre. »

Heureux roi ! Réduit par sa pieuse mère à voir sa
femme dans un escalier à vis 1

« Et avaient ordonné que quand les huissiers voyaient
venir la reine Blanche en la chambre du roi son fils, ils
battaient les portes de leurs verges, et le roi venait
couraœ en sa chambre pour que sa mère l’y trouvât;
et ainsi se faisaient les huissiers de la reine Marguerite,
quand la reine Blanche y venait, pour qu’elle y trouvât
la reine Marguerite.

» Uue fois était le roi près de la reine, sa femme, est
était en trop grand péril de mort pour ce qu’elle était
blessée d’un enfant qu’elle av b eu. Là vint la reine
Blanche et prit son fils par la main et lui dit : « Venez-
» vous-eo, vous ne faites rien ici. t> Quand la reine
Marguerite vit que sa mère emmenait le roi, elle s’é-
cria : « Hélas ! vous ne me laissez voir mon seigneur ni
» morte, ni vive. » Et lors elle se pâma et ou cuida
qu’elle fut morte, et le roi .qui cuida qu’elle se mourait,
retourna; et à grand’peine ie remit ou en poir t. »

Admirable Blanche de Castille, prototype des belles-
mères nées ou a naître, salut!

Ah! ce n’est pas un règle insignifiant que celui qui
vit un pareil crampon attache à la personne du mo-
narque 1

Le grand succès de la retraite aux flambeaux de Mi-

Ou voyait là des échantillons de la cocoterie en tou t
genre, de tout pays et de tout âge.

A côté des vieilles gardes auxquelles leur date ne per-
mettait plus de dépouiller l’homme que de la main à la
main, les novices, qui faisaient leurs dents, débutant
comme les actrices, en province, avant d’affronter le
public parisien.

Oa grivoisait dans tous les tons. On parlait dans
toutes les langues, le grec compris 1

C’éiait un spectacle de décadence instructif, par ma
foi, dans sou écœurement.

Les explorateurs ne doivent pas avoir peur de la
boue.

*

* *

Parmi les habituées du lieu, une grande brune, qu’on
api élût Coralie.

J’entendais ces messieurs, causant entre eux dans
une douce familiarité, lui donner un sobriquet sans
ceremonie.

On l’appelait : le Chien du régiment.

Le sobriquet me parut pittoresque d’abord.

Je ne tardai pas à constater qu’il était juste.

La première fois que je remarquai Coralie, elle était
installée derrière un gros rougeaud qui faisait les plus
téméraires banquo avec la plus insolente des veines.

Quelles effluves de tendresse le regard de Coralie ver-
sait sur ce gros rougeaud, assis à côté du banquier,
première place à droite 1

Comme elle se suspendait amoureusement à son bras,
lorsqu’ils partirent 1

j chel Strogoff, avec les fanfares des chevaliers-guides,
j m’a rappelé une fanfare rusœ u’un caractère asœz ori-
s gi al.

Plus original qu’ingrénieux, j’en conviens. Pour l'exé-
cution ne cette musique, cinquante cornistes Sont ras-
semblés. Chacun dVux ue doit donner qu’un son et at-
tend, en comptant les mesures, le moment, de souffler à
son tour dam un tube de cuivre.

C’est donc c nquaute individus se donnant beaucoup
de mal pour imiter le jeu d’un seul.

« Outre, dit. M. de Lagarde, dans son voyage de
Mo-c u à Vienne, qu'il ne faut pas un grand eff >rt de
génie pour obtenir de cinquante petsonnes ce qu’une
seule peut faire, l’effet de cette dispendieuse musique
est nul dès qu’un ut diêze ou uu la bémol est malade. 11
faut avouer cependant que le soir, sur Peau, elle est
d’un effet admirable. »

Rectifions.

M. le vicomte de Chambrun, député légitimiste,
qui vient de mourir, a été hier confondu avec son
frère.

Le défnn était moins célèbre nar lui même que dans
la personne de ce frère, Joseph Duminique-ALdebert,
présentement sénateur delà Lozère.

Au Gurps lég slatif. dont il faisait partie sous l’Em-
pire, c est le comte Aldebert qui se signala par un al-
bum de trente lithographies qu’il avait fait dessiner
en vue de ses é ecteurs.

Ou le voyait là soignant des cholériques en compa-
gnie de madame la comtesse, recevant des solliciteurs,
distribuant d s secours aux nécessiteux, dînant avec
des ouvriers, posant la première pierre d’une église,
assistant cumme parrain au baptê ne d une cloche et
réprimant, le pistolet au poing, des insurrections dé-
magogiques.

Ce fut lajoie de toute une session.

Pour soigner sa candidature sénatoriale en 1876,
M. le comte de Chambrun, toujours ingénieux, s’avisa
d’un expédient nouveau.

Le Courrier de la Lozère. rédigé par ses amis, publia
un tableau lécapitulant par années, par cantons et par
administrations le noixœre des lettres écrites pour le
service de ses commettants par M de Chambrun, pen-
dant qu’il était députe.

| . Le total de ses lettres s’élevait à 12,443.

Admir ble comptabilité 1

« A la vue de ces trois tableaux, s’écria t le Courrier
de la Lozère, à la vue de ce Lbeur incessant, infatigable
et de iaut de détails intim s, nou-i éprouvons quelque
orgueil de notre représentant, et nous pouvons d re
dans toute la force des termes et avec toute 1 autorité
du langage, qu'a l’accomplissement d une pareille œu-
vre il a fallu un homme de bien. »

Pendant que 1 excellent journal s’épatait ainsi sur le
nombre des lettres écrites par sou candidat endix-sept
ans de législature, M. de Chambrun, modestement, fai-
sait distribuer sa carte, ainsi conçue :

Comte de CHAMBRUN
député en 1857, en 1863, en 1869,
sénateur en 1876...
si vous le voulez bien.

La chose était si galamment demandée, que les élec-
teurs de la Lozère n’y résistèrent pas.

Ils Ont bien voulu...

Paul Parfait

Le gerant : altakochk

Je ne savais pas, moi.

Je ensai :

— Si ça continue, ça finira par un mariage.

Huit jours après, en revenant, je cherchai tout de
suite mon couple indissoluble.

Il était là. Elle y était aussi.

Seulement lui duo côté. Elle de l’autre.

Coralie siégeait à présent— seconde place à droite du
banquier — derrière un petit blondinet, pâle d’emo-
tiou toutes les fuis qu’on lui allongeait un billet de
mille ou un rouleau.

C’était d’ailleurs les mêmes effluves que la veille.

Avec uue autie destination, par exemple.

Le petit blondinet gagnait toujours, le gros rou-
geaud était ratis: é con furore.

Coralie était magnétique.

Préveuances, regaids, mots chuchottés à l’oreille...

Uue lune de miel radieuse, quoi!

Quand ils levèrent la séance, je pensai :

— Décidément, si elle en épouse un, ce ne sera pas
le gros rougeaud, ce sera le petit blondinet.

La semaine suivante, je revins en flâneur.
Où en sont les amours de Coralie et du..,?
Hein !...
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