DE LA GRECE. 397
de Troie, puisqu'elle devoit un jour renaître si florissante(i). Le consul
monta dans la citadelle, offrit un sacrifice à Minerve, et, à son départ,
assura les habitans de sa bienveillance particulière et de la puissante
protection des Romains (y,). Les Ilîéens ne tardèrent pas à en recevoir
des témoignages marquans. Lors de la paix avec Antiochus, les commis-
saires, nommés par le sénat pour régler les affaires de l'Asie, ajoutèrent
au territoire d'Uium ceux de Rhœtium et de Gergithe, non pas tant,
dit Tite-Live, en reconnoissauce des services que la République avoit
reçus des Iliéens dans la guerre contre le roi de Syrie , que parce
qu'Ilium étoit regardée comme le berceau du peuple romain (3).
Cette faveur fut très-avantageuse pour la ville, qui, malgré l'étendue
de son enceinte, n'étoit que d'une bien faible importance; car, si l'on
s'en rapporte à Démétrius de Scepsis, qui la visitoit alors, son entretien
paroissoit tellement négligé, que les maisons n'étoient pas encore cou-
vertes de tuiles. Depuis, son état s'améliora sensiblement (4); environnée
des possessions du roi dePcrgamc,clle jouit d'une tranquillité parfaite,
sa riebesse augmenta, et c'est à-peu-près à ce temps que l'on peut faire
remonter la fabrication de ces beaux médaillons d'argent, dont le type
présente d'un côté la tète de Pal las, et de l'autre la statue de Minerve-
Iliade debout, dans l'attitude où nous croyons qu'elle étoit représentée
dans son temple. Nous avons fait graver un de ces médaillons sous le
n.° 10 de la Planche SXXYIII.
Lorsque les Romains recueillirent la succession des rois dePergamc,
ils formèrent des possessions de ces princes une province qu'ils appe-
lèrent Asia, dont le gouvernement fut confié d'abord à un préteur,
et plus tard, sous Auguste, à un proconsul (5). Iliura, une des villes
libres renfermées dans cette province, conserva ses privilèges et sa fran-
chise; mais elle dut nécessairement se ressentir des secousses que les
guerres civiles occasionnèrent dans l'empire. Ayant embrassé le parti
de Sylla contre China, elle fut assiégée parFimbria, qui la prit d'assaut
le onzième jour. La ville fut livrée au pillage, dévastée par l'incendie,
ses murailles furent détruites, et la plus grande partie de ses habitans
massacrés. Appien dit,mais à tort sans doute,que la flamme consuma le
temple de Minerve avec tous ceux qui s'y étoient réfugiés. Suivant le
même auteur, le lendemain le vainqueur, dont la rage n'avoit pu encore
(.) Juain. Hisl.Lih. XXXI, C.8. (6) E.Hropu brcïb.umi Hia. nom. Lik IV, c
(a) Liï.Hisi.Iib.XXXVH,«.Î7, Sejii Ruli brerâriLim, <;. 10. Cellarii Notiti»
(5] Liv. ibid. Lib. XXXVIII, <:. 3g. auriqui. Lib. III, c. i, § 7 et g; Lib. IU, c. 5, $ 5.
(*) Sirpb.L,b.XllI,]..59*.
Tome IL roi
de Troie, puisqu'elle devoit un jour renaître si florissante(i). Le consul
monta dans la citadelle, offrit un sacrifice à Minerve, et, à son départ,
assura les habitans de sa bienveillance particulière et de la puissante
protection des Romains (y,). Les Ilîéens ne tardèrent pas à en recevoir
des témoignages marquans. Lors de la paix avec Antiochus, les commis-
saires, nommés par le sénat pour régler les affaires de l'Asie, ajoutèrent
au territoire d'Uium ceux de Rhœtium et de Gergithe, non pas tant,
dit Tite-Live, en reconnoissauce des services que la République avoit
reçus des Iliéens dans la guerre contre le roi de Syrie , que parce
qu'Ilium étoit regardée comme le berceau du peuple romain (3).
Cette faveur fut très-avantageuse pour la ville, qui, malgré l'étendue
de son enceinte, n'étoit que d'une bien faible importance; car, si l'on
s'en rapporte à Démétrius de Scepsis, qui la visitoit alors, son entretien
paroissoit tellement négligé, que les maisons n'étoient pas encore cou-
vertes de tuiles. Depuis, son état s'améliora sensiblement (4); environnée
des possessions du roi dePcrgamc,clle jouit d'une tranquillité parfaite,
sa riebesse augmenta, et c'est à-peu-près à ce temps que l'on peut faire
remonter la fabrication de ces beaux médaillons d'argent, dont le type
présente d'un côté la tète de Pal las, et de l'autre la statue de Minerve-
Iliade debout, dans l'attitude où nous croyons qu'elle étoit représentée
dans son temple. Nous avons fait graver un de ces médaillons sous le
n.° 10 de la Planche SXXYIII.
Lorsque les Romains recueillirent la succession des rois dePergamc,
ils formèrent des possessions de ces princes une province qu'ils appe-
lèrent Asia, dont le gouvernement fut confié d'abord à un préteur,
et plus tard, sous Auguste, à un proconsul (5). Iliura, une des villes
libres renfermées dans cette province, conserva ses privilèges et sa fran-
chise; mais elle dut nécessairement se ressentir des secousses que les
guerres civiles occasionnèrent dans l'empire. Ayant embrassé le parti
de Sylla contre China, elle fut assiégée parFimbria, qui la prit d'assaut
le onzième jour. La ville fut livrée au pillage, dévastée par l'incendie,
ses murailles furent détruites, et la plus grande partie de ses habitans
massacrés. Appien dit,mais à tort sans doute,que la flamme consuma le
temple de Minerve avec tous ceux qui s'y étoient réfugiés. Suivant le
même auteur, le lendemain le vainqueur, dont la rage n'avoit pu encore
(.) Juain. Hisl.Lih. XXXI, C.8. (6) E.Hropu brcïb.umi Hia. nom. Lik IV, c
(a) Liï.Hisi.Iib.XXXVH,«.Î7, Sejii Ruli brerâriLim, <;. 10. Cellarii Notiti»
(5] Liv. ibid. Lib. XXXVIII, <:. 3g. auriqui. Lib. III, c. i, § 7 et g; Lib. IU, c. 5, $ 5.
(*) Sirpb.L,b.XllI,]..59*.
Tome IL roi