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INTRODUCTION. 3

el de leurs mœurs; ce qu'ils ont fait dans l'art de bâtir est moins connu, mais là
aussi l'on doit s'attendre à rencontrer l'empreinte de leur génie organisateur, et l'usage
de procédés sans précédents, en rapport avec la nature exceptionnelle, de leurs res-
sources.

En effet, les vestiges de construction qui remontent aux bonnes époques .de l'art
romain offrent des dispositions qu'on aurait peine à trouver même indiquées dans les
monuments d'une autre période : il suffît d'observer une de ces voûtes qui signalent
parleur présence tous les points où s'étendit l'empire romain, pour être frappé d'une
série de détails qui établissent entre les méthodes anciennes el les nôtres de profondes
différences. Ce sont de toutes parts des arcs engagés dans l'épaisseur des maçonneries,
des chaînes de soutènemcnl d'une forme inusitée, des armatures de diverses sortes
dissimulées autrefois au milieu des massifs ou voilées sous les enduits, et que la
ruine des édifices nous découvre par portions souvent défigurées ou incomplètes.
Quelle fonction remplissaient autrefois ces curieux débris? à quoi servirent ces grands
arceaux d'une construction grossière, noyés dans les remplissages des voûtes, ces
claires-voies de brique qui souvent en tapissent les surfaces? d'après quelles règles
eldans quelle vue étaient combinés les membres de celle ossature empalée dans le
corps des maçonneries, toujours légère, établie à peu de frais, à la hâte, sans préci-
sion? Rien ne répond dans nos constructions à ces ouvrages auxiliaires : et pourtant,
à juger de leur importance par la généralité de leur emploi, ils paraissent jouer
un rôle capital dans l'économie des édifices romains. Sans doute ils n'y servaient
point à l'ornement, ils étaient trop irréguliers et installés avec une précipitation trop
évidente pour qu'on songeât à les laisser apparents : ils constituaient une sorte de
charpente interne des monuments, où les idées pratiques se manifestaient de la façon
la plus sincère et la plus libre, parce qu'aucune exigence d'architecture ne venait, soit
en compliquer, soit en gêner l'expression. Aussi les règles de l'art de bâtir sont,
pour ainsi dire, écrites dans ces singuliers ouvrages, cl s'il fallait faire choix de
certains détails pour caractériser les méthodes de construction chez les Romains,
aucune étude partielle de leurs édifices ne serait mieux appropriée à cet objet que
celle des armatures dont ils étayaient leurs voûtes.

Ces idées m'ont vivement frappé le jour où je me trouvai pour la première fois en
présence des restes de l'ancienne Rome, et elles ont servi de point de départ à mes
recherches sur les monuments antiques : il me sembla que l'histoire de ces monu-
rnenls, envisagés au point de vue de l'art de l'ingénieur, pouvait se taire aisément et
 
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