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https://doi.org/10.11588/diglit.29075#0502
484
CHRONOJLOGIE HISTORIQUE
CHRONOLO GIE HIST ORIQUE
D E S
COMTES D E MACON.
Le MaCONnois (Pagus MatisConensis, ou Matiscensis), habite du tems de Cesar par une partie des Eduens,
compris dans la premiere Lyonnoise sous Honorius , envahi par les Bourguignons a leur arrivée dans Jes
Gaules , enlevé à ceux - ci par les Francs lors de la destruction du premier Koyaume de Lourgogne , s etend
sur 18 lieues en longueur et 14 en largeur. II a pour hornes au Septentrion le Chalonnois , au Midi le
Beaujolois, à FOrient la Saone, qui le sépare de Ia Bresse , à l’Occident le Charolois et le Brionnois. Mâcon,
sa capitale , avoit,sous les Romains,un célebre attelier de fleches, ce qui le fit appeller Matisconensis Sa-
gittaria. Ce pays eut, sous nos premiers Rois de la 2 e race, des Comtes amovibles , dont le premïer fut
Warin , ou Guerin , le même, quoique D. Vaissete le nie (hist. de Lang. , T. I, p. 721 ) , que
Warin , Comte d’Auvergne. Avec le Comté de Mâcon, Warin eut aussi ceux cl’Autun et de Châlon : le
tout par la libéralité de l’Empereur Louis le Débonnaire. La 12 e année du régne de ce Prince ( 826 de J. C. )
il acquit d’Hildebalde , Evêque de Mâcon , par échange de quelques unes des terres qu’il possédoit en Ni-
vernois , en Auvergne et dans le Mâconnois , la terre de Cluni avec d’autres fonds. L’acte de cet échange,
passé à Aix-Ia-Chapelle, se trouve imprimé parmi les preuves de Yillustre Orbandale ( p. y5) et dans
l’histoire de la Maison de Vergi. (1. 1 , pp. 7 et 8. ) On y voit que la femme de Warin se nommoit Albane,
IIs eurent un fils , nommé Thierri, qui remplaça son pere dans Ie Comté de Châlon , avec une fille ,
nommée Hermengarde , qui épousa Bemard , surnommé Plantevelue, Comte d’Auvergne, comme nous
le prouvons à l’article des Comtes de cette provînce. Warin fut un des plus zélés défenseurs de l’Empereur
Louis le Débonnaire contre ses enfans révoltés. L’an 833 , Bernard , Duc de Septimanie , s’étant reliré en
Bourgogne après avoir été dépouillé de ses dignités , Warin travailla , de concert avec lui, à gagner au
parti de ce Monarque les peuples de ce Royaume. Dans ce dessein iîs en parcoururent les provinces , for-
merent une ligue en sa faveur , et la firent jurer à un grand nombre de personnes. Etant arrivés î’année sui-
vante , au commencement du Carême , sur Ies bords de la Marne , la rigueur du froid les obligea de s’ar-
rêter à Boneuil. De là ils députerent, le 26 Février , à Lothaire , un Comte et un Abbé pour lui dem.ander
la liberté de l’Empereur, son pere, qu’il retenoit en captivité. Lothaire les amusa par une cléfaite, et se retira
à Vienne , où il assembla des troupes avec lesquelles il vint assiéger Warin dans la ville de Châlon. La
place fut emportée en Itoîs jours , ou en cinq, selon d’autres , et livrée à toute la fureur clu soldat. Warin ,
pour sauver sa vie , eut la lâcheté d’embrasser le parti clu vainqueur , de lui prêter serment de fldélité , et
de marcher à sa suite. Louis , ayant à la fin triomphé des rebelles , punit la félonie de Warin en le dépouil-
lant de ses honneurs. Maïs, après la mort de ce Monarque , étant allé trouver le Roi Charles le Chauve à
Orléans , il fit sa paix avec lui, et entra si avant dans ses bonnes graces à cette entrevue , que Charles ,
non seulement lui rendit le Mâconnois, mais le nomma Duc de Toulouse ou d’Aquitaine à la place de
Bernard, qu’il destitua. Cette nomination fut, à ce qu’il paroît, un dédommagement du Comté d’Auver-
gne , dont ce Prince ne jugea pas à propos de priver Gérard, à qui l’Empereur , son pere , l’avoit donné.
Warin se montra digne de ces faveurs par ïes services qu’il rendit à Charles le Chauve. Ce fut lui qui, par
sa valeur et son habileté , le rendit victorieux , l’an 841 , à la bataille de Fontenai. II balança long-tems en
Aquitaine le parti du jeune Pepin, qui disputoit ce Royaume à Charles , et en assura enfin la possession
tranquille à ce dernier. D. Vaissete prétend qu’il vécut jusqu’en 856 ; mais on n’apperçoit plus de trace de
son existence après l’an 85o.
.W A R I N II:
IVARIN II fut le successeur de Warin I dans le Mâ-
connois , par_ la grace du Roi Charles , fils de l’Em-
pereur Lothaire. On ignore combien de tems il en
jouit
W I L B E R T;
w WlL1 EERT fut P ourvu du Gomté de Mâcon après
Warni II. Dans l’acte de Ia donation faite de la terre
Ide Rognon , l’an 870 , à l’Abbaye de Tournus , il se
dit fils de Lambert et de Rotrude. ( Chifflet, hist. de
Tournus, pr. p. 212. ) II paroît qu’il avoit supplanté
Warin II, et que celui- ci, soit après sa mort, soit
après sa déposition , fut rétabli, ou du moins qu’un
3 e Warin lui succéda. Car on voit que, l’an 879 , Bo-
usurpateur du Royaume de Provence , dans l’é-
son
tendue duquel le Mâconnois se trouvoit compris , dé-
posa Warin, qui refusoit de lui rendre hommage, et
mit à Mâcon en sa place Bernard , Marquis de Go-
thie. Ce dernier , après avoir été chassé d’Autun Fan-
née précédente , s’étoit venu joindre à Boson , et avoit
favoris^
CHRONOJLOGIE HISTORIQUE
CHRONOLO GIE HIST ORIQUE
D E S
COMTES D E MACON.
Le MaCONnois (Pagus MatisConensis, ou Matiscensis), habite du tems de Cesar par une partie des Eduens,
compris dans la premiere Lyonnoise sous Honorius , envahi par les Bourguignons a leur arrivée dans Jes
Gaules , enlevé à ceux - ci par les Francs lors de la destruction du premier Koyaume de Lourgogne , s etend
sur 18 lieues en longueur et 14 en largeur. II a pour hornes au Septentrion le Chalonnois , au Midi le
Beaujolois, à FOrient la Saone, qui le sépare de Ia Bresse , à l’Occident le Charolois et le Brionnois. Mâcon,
sa capitale , avoit,sous les Romains,un célebre attelier de fleches, ce qui le fit appeller Matisconensis Sa-
gittaria. Ce pays eut, sous nos premiers Rois de la 2 e race, des Comtes amovibles , dont le premïer fut
Warin , ou Guerin , le même, quoique D. Vaissete le nie (hist. de Lang. , T. I, p. 721 ) , que
Warin , Comte d’Auvergne. Avec le Comté de Mâcon, Warin eut aussi ceux cl’Autun et de Châlon : le
tout par la libéralité de l’Empereur Louis le Débonnaire. La 12 e année du régne de ce Prince ( 826 de J. C. )
il acquit d’Hildebalde , Evêque de Mâcon , par échange de quelques unes des terres qu’il possédoit en Ni-
vernois , en Auvergne et dans le Mâconnois , la terre de Cluni avec d’autres fonds. L’acte de cet échange,
passé à Aix-Ia-Chapelle, se trouve imprimé parmi les preuves de Yillustre Orbandale ( p. y5) et dans
l’histoire de la Maison de Vergi. (1. 1 , pp. 7 et 8. ) On y voit que la femme de Warin se nommoit Albane,
IIs eurent un fils , nommé Thierri, qui remplaça son pere dans Ie Comté de Châlon , avec une fille ,
nommée Hermengarde , qui épousa Bemard , surnommé Plantevelue, Comte d’Auvergne, comme nous
le prouvons à l’article des Comtes de cette provînce. Warin fut un des plus zélés défenseurs de l’Empereur
Louis le Débonnaire contre ses enfans révoltés. L’an 833 , Bernard , Duc de Septimanie , s’étant reliré en
Bourgogne après avoir été dépouillé de ses dignités , Warin travailla , de concert avec lui, à gagner au
parti de ce Monarque les peuples de ce Royaume. Dans ce dessein iîs en parcoururent les provinces , for-
merent une ligue en sa faveur , et la firent jurer à un grand nombre de personnes. Etant arrivés î’année sui-
vante , au commencement du Carême , sur Ies bords de la Marne , la rigueur du froid les obligea de s’ar-
rêter à Boneuil. De là ils députerent, le 26 Février , à Lothaire , un Comte et un Abbé pour lui dem.ander
la liberté de l’Empereur, son pere, qu’il retenoit en captivité. Lothaire les amusa par une cléfaite, et se retira
à Vienne , où il assembla des troupes avec lesquelles il vint assiéger Warin dans la ville de Châlon. La
place fut emportée en Itoîs jours , ou en cinq, selon d’autres , et livrée à toute la fureur clu soldat. Warin ,
pour sauver sa vie , eut la lâcheté d’embrasser le parti clu vainqueur , de lui prêter serment de fldélité , et
de marcher à sa suite. Louis , ayant à la fin triomphé des rebelles , punit la félonie de Warin en le dépouil-
lant de ses honneurs. Maïs, après la mort de ce Monarque , étant allé trouver le Roi Charles le Chauve à
Orléans , il fit sa paix avec lui, et entra si avant dans ses bonnes graces à cette entrevue , que Charles ,
non seulement lui rendit le Mâconnois, mais le nomma Duc de Toulouse ou d’Aquitaine à la place de
Bernard, qu’il destitua. Cette nomination fut, à ce qu’il paroît, un dédommagement du Comté d’Auver-
gne , dont ce Prince ne jugea pas à propos de priver Gérard, à qui l’Empereur , son pere , l’avoit donné.
Warin se montra digne de ces faveurs par ïes services qu’il rendit à Charles le Chauve. Ce fut lui qui, par
sa valeur et son habileté , le rendit victorieux , l’an 841 , à la bataille de Fontenai. II balança long-tems en
Aquitaine le parti du jeune Pepin, qui disputoit ce Royaume à Charles , et en assura enfin la possession
tranquille à ce dernier. D. Vaissete prétend qu’il vécut jusqu’en 856 ; mais on n’apperçoit plus de trace de
son existence après l’an 85o.
.W A R I N II:
IVARIN II fut le successeur de Warin I dans le Mâ-
connois , par_ la grace du Roi Charles , fils de l’Em-
pereur Lothaire. On ignore combien de tems il en
jouit
W I L B E R T;
w WlL1 EERT fut P ourvu du Gomté de Mâcon après
Warni II. Dans l’acte de Ia donation faite de la terre
Ide Rognon , l’an 870 , à l’Abbaye de Tournus , il se
dit fils de Lambert et de Rotrude. ( Chifflet, hist. de
Tournus, pr. p. 212. ) II paroît qu’il avoit supplanté
Warin II, et que celui- ci, soit après sa mort, soit
après sa déposition , fut rétabli, ou du moins qu’un
3 e Warin lui succéda. Car on voit que, l’an 879 , Bo-
usurpateur du Royaume de Provence , dans l’é-
son
tendue duquel le Mâconnois se trouvoit compris , dé-
posa Warin, qui refusoit de lui rendre hommage, et
mit à Mâcon en sa place Bernard , Marquis de Go-
thie. Ce dernier , après avoir été chassé d’Autun Fan-
née précédente , s’étoit venu joindre à Boson , et avoit
favoris^