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Dacier, Émile; Vuaflart, Albert
Jean de Jullienne et les graveurs de Watteau au XVIII. siècle (Band 2): Historique — Paris, 1922

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https://doi.org/10.11588/diglit.41976#0008
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VI

L’ŒUVRE GRAVÉ DE WATTEAU.

les deux autres, de format plus petit, composés des estampes gravées uniquement d’après des
dessins du maître, & connus sous le titre abrégé de Figures de differents caractères.
C’est par les Figures de differents caraéteres, en effet, que le célèbre amateur préluda à la
formation & à la publication du grand Œuvre grave, & lorsqu’il fît présent de son ouvrage à
l’Académie royale, il ne sépara point ces deux premiers livres des deux autres, qui en forment
la suite & le complément.
Chacun des deux morceaux du Recueil Jullienne aura donc ici son étude particulière,
& chronologiquement, c’est par les Figures de différents caraéteres que cette étude devra com-
mencer. Mais comme on s’est proposé spécialement, dans le présent ouvrage, de donner
l’histoire, la description & la reproduction des estampes constituant les deux grands in-folio
de f Œuvre gravé, c’est sur cette partie du Recueil Jullienne, — de beaucoup la plus considé-
rable, — que le texte insistera plus particulièrement; c’est aussi la seule dont on trouvera
ci-après le catalogue. Ce travail capital une fois mené à bien, si l’accueil fait à la publication
témoigne qu’elle répond au goût des amateurs, il sera facile d’entreprendre sur le même plan
celle des Figures de différents caraéteres.
Pour la présentation de cette histoire du Recueil Jullienne, qui se confond avec celle des
graveurs de Vatteau, deux méthodes s’offraient à nous : on pouvait ou bien prendre pour
base la chronologie pure & simple des auteurs des planches, ou bien considérer avant
toute chose l’histoire même de la publication. C’est cette deuxième méthode que nous avons
choisie, comme permettant de suivre de plus près l’entreprise de Jullienne, d’en mieux
mesurer l’importance & pénétrer les difficultés. Sans doute, la forme adoptée nous a-t-elle
obligés à quelques redites, mais comme elles sont nécessaires à la clarté du texte, à peine si
nous avons besoin de nous en excuser.
Si l’œuvre gravé de Watt eau représente un des chapitres les plus importants de l’histoire de
la gravure française au xvme siècle, il faut bien reconnaître que c’en est aussi le chapitre le
plus mal commode à débrouiller; non pas qu’on manque de renseignements, mais encore
fallait-il les rechercher «Se les rassembler, ce qu’on n’avait jamais pris la peine de faire
jusqu’à présent. On a pourtant beaucoup écrit sur la question; on a même écrit nombre d’er-
reurs qui vont se répétant, «Se si le présent travail ne se flatte pas de faire la lumière sur tous
les points obscurs, du moins permettra-t-il, en maintes occasions, de rétablir la vérité sur l’en-
semble & de donner des précisions dans le détail.
Ainsi, quand on consulte l’ouvrage de Georges Duplessis, de son vivant conservateur du
Cabinet des Estampes de la Bibliothèque Nationale, sur les Audran, ce n’est pas sans étonne-
ment qu’on lit, à propos des graveurs de Watteau, les renseignements suivants : «Antoine Wat-
teau est un des peintres français qui a été le mieux traité par les graveurs. Soit qu’il ait pris
soin, comme P. P. Rubens, de surveiller de près «Se au besoin de corriger les estampes qui lui
étaient soumises, soit qu’il ait, pour ainsi dire, dirigé un atelier de graveurs, il est certain
qu’il trouva dans ses contemporains des interprètes dignes de lui. A peine ses tableaux étaient-
ils terminés qu’ils étaient confiés à des artistes qui s’empressaient de les fixer dans le métal
«Se qui traduisaient dans toute leur fraîcheur ces toiles aimables «Se spirituelles Uff
De pareilles considérations ne tiennent compte ni des faits, ni des dates. Certes, les gra-
veurs de Watteau forment une des plus brillantes phalanges qui se soit jamais rencontrée
dans l’histoire de la gravure française. Mais que l’on se rappelle l’existence si brève & si agitée

(1) Les Audran, dans la coll. les Artistes célébrés (Paris, 1892), p. 65.
 
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