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Dacier, Émile; Vuaflart, Albert
Jean de Jullienne et les graveurs de Watteau au XVIII. siècle (Band 2): Historique — Paris, 1922

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https://doi.org/10.11588/diglit.41976#0010
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VIII

L’ŒUVRE GRAVÉ DE WATTEAU.

INTRODUCTION.

peut arriver à distinguer celles dont l’apparition est antérieure à la mort de Watt eau. 11 n’en
reste pas moins que le compte est vite fait des reproductions de ses oeuvres parues avant cette
date & qu’en définitive la très grande majorité d’entre elles est postérieure à 1721.
Or, c’est à Jullienne qu’on doit attribuer le mérite non seulement d’avoir suscité un véri-
table mouvement en faveur de Watt eau, mais encore d’avoir constitué un recueil des estampes
gravées d’après les œuvres de ce dernier, en joignant aux planches qu’il commanda lui-même,
& qui sont les plus nombreuses & les plus importantes, celles qui avaient été publiées aupa-
ravant & celles que d’autres éditeurs, travaillant à son exemple, mirent au jour dans le temps
qu’il poursuivait son entreprise. Avant Jullienne, on avait très peu gravé Watteau; après lui,
on ne le gravera presque plus. C’est donc à lui qu’il faut faire honneur d’une aussi heureuse
& aussi féconde initiative; & c’est son afition sur les graveurs dont il s’entoura, jointe à l’in-
telligence & au talent de ces artistes, presque tous spécialistes de l’eau-forte formés auprès
de Gérard Audran ou des meilleurs élèves de ce maître, qui explique la surprenante impres-
sion d’ensemble que laisse l’examen des estampes du Recueil Jullienne.
Il y a plus. Si tout donne à croire que l’entreprise à laquelle Jullienne consacra quinze
années de sa vie, avec un rare désintéressement, ne se termina point par un succès d’argent,
sa portée, son retentissement n’en furent pas moins considérables. En permettant, par
le moyen de ces belles estampes vendues isolément, la facile diffusion de l’œuvre de
Watteau, dont l’influence devait s’exercer pendant de longues années sur les peintres, sur les
graveurs, sur les décorateurs, en France & dans toute l’Europe, en excitant l’émulation des
éditeurs de gravures qui travaillèrent en dehors de lui, enfin en nous gardant ainsi le sou-
venir de beaucoup de peintures disparues, le service qu’il croyait rendre seulement à la
mémoire de son ami, qui ne voit aujourd’hui que Jean de Jullienne l’a rendu à la cause
même de l’art ?
 
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