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Dacier, Émile; Vuaflart, Albert
Jean de Jullienne et les graveurs de Watteau au XVIII. siècle (Band 2): Historique — Paris, 1922

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https://doi.org/10.11588/diglit.41976#0038
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L’ŒUVRE GRAVÉ DE WATT EAU.

donner d’autre explication que celle d’arrangements commerciaux. Ainsi, le 13 mai 1728,
Surugue se fait accorder un privilège pour de «nouveaux tableaux de Watt eau « T ; l’impréci-
sion même de ce texte donne à penser qu’il s’agit là d’une formalité commerciale, Surugue
vendant beaucoup à l’étranger. Mais, d’autre part, si F. Chereau, graveur, était couvert par le
privilège de Juliienne, il n’en allait pas de même pour Gersaint, établi comme marchand
mercier, c’est-à-dire ayant la permission de vendre des estampes, mais non pas d’en éditer;
pour tourner la difficulté, il associe son nom à celui de Surugue & se trouve par là même
bénéficier du privilège général de ce dernier.
De ce qui vient d’être dit, il ne faudrait pas conclure que toutes les estampes d’après
Watteau annoncées au Mercure appartiendront au Recueil Juliienne, ni surtout —— on l’a vu de
reste — que l’on trouvera au Mercure toutes les estampes gravées d’après Watteau. Ainsi,
on chercherait en vain Pierrot content [180], dont la gravure par E. Jeaurat porte la date de
1 728, parmi les sept pièces de Watteau mentionnées dans le journal au cours de cette année.
Six d’entre elles sont ces feuilles de paravent gravées par L. Crépy le fils, que Gersaint avait
promises aux amateurs dès l’année précédente : morceaux en hauteur, dans le goût de l’Escar-
polete, à «sujets champêtres, accompagnez d’ornemens très galans, très gracieux & variez
avec un goût admirable « [138-163]. La septième représente un Concert, gravé par J. Moy-
reau «d’un ton ferme & haut en couleur »; c’est l’estampe sans titre, accompagnée de la
pièce de vers qui commence par : <-<- Du bel âge ou les jeux remplissent vos désirs... » [9 4 J ! elle est
en vente, comme le paravent, chez Gersaint & chez Surugue.
L’année 1725? est extrêmement riche. A voir paraître en quelques mois vingt-huit gra-
vures nouvelles d’après Watteau, à ce détail aussi que Juliienne est nommé pour la première
fois au Mercure comme auteur de la publication, on peut croire celle-ci engagée à fond.
C’est d’abord, en mars, l’apparition de la Mariée de village [1 1 1], une des planches
doubles de l’ouvrage, «une des plus belles & des plus grandes compositions qui ayent été
gravées» jusqu’alors d’après Watteau; elle est due à C.-N. Cochin & reproduit une peinture
appartenant à Leriget de La Faye & qui passera plus tard chez la Comtesse de Verrue. En
mars encore, c’est la Cascade [28], gravure de G. Scotin (en hauteur) & la Chute d’eau
[164], gravure de J. Moyreau (en largeur); les peintures appartiennent alors, celle-ci à Jul-
iienne & celle-là à M. de Monmerqué.
En avril, annonce importante de Gersaint. Comme les curieux ont réservé bon accueil
aux morceaux d’ornement qu’il a déjà fait graver d’après des tableaux & dessins de Watteau,
le marchand du pont Notre-Dame « a été encouragé de faire continuer les autres ouvrages
du même auteur qu’il avoit entre les mains» & il énumère les neuf pièces suivantes, récem-
ment mises en vente dans sa boutique : en premier lieu, «un livre de quatre feuilles, de
diffiérens sujets renfermés dans des fleurs & autres ornemens », — le Berger content [7], le Mar-
chand d’orviétan [8], la Favorite de Flore [9] & l’Heureux moment [10], —gravées, les deux
premières par L. Crépy le fils & les deux dernières par J. Moyreau; ensuite, les Singes de
Mars [63], Colombine & Arlequin [64], grandes pièces en hauteur, dont la deuxième peut,
dit Gersaint, servir de pendant à ï Escarpolete, & deux grands morceaux en travers, la Cause
badine [1 19] & les Etifans de Momus [120], — ces quatre estampes par J. Moyreau; enfin, la
dernière de ces arabesques est « une petite Vénus sur un trône, en hauteur, retouchée au burin
pour [jvc] L. Crépy», & qui ne peut être que la petite pièce d’ornement sans titre, repré-
(1) Enregistré ie I" juin 1728. — Bibl. nat., Dép. des Mss., ms. fr. 21954» P- 121 •
 
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