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https://doi.org/10.11588/diglit.41976#0058
48 L’ŒUVRE GRAVÉ DE WATTEAU. — HISTORIQUE.
avait-elle défloré l’attrait de la collection G; peut-être aussi le zèle des amateurs s’était-il
refroidi; quoi qu’il en soit, il ne paraît pas que l’ouvrage ait obtenu un plein succès. Bien loin
de pouvoir, comme le prévoyait le prospectus, porter de 500 à 800 livres le prix des quatre
volumes au cas qu’il restât des exemplaires en souscription après 1735, Jullienne se trouva,
moins de quatre ans après, devant un si grand nombre d’invendus qu’il se résolut à les solder.
Il s’adressa en conséquence à la veuve de F. Chereau, la même chez qui la plupart de ces
estampes avaient été mises en vente en feuilles séparées, & lui céda en bloc à la fois les
cuivres & les volumes constitués, — cession faite sans doute à bon compte pour la maison
Chereau, si l’on en juge par le nouveau prix auquel est coté le Recueil Jullienne dans l’avis
du Mercure d’oCtobre 1 739 annonçant l’événement, & qui est exactement inférieur de moitié
à celui d’abord fixé par le prospectus :
La veuve Chereau donne avis aux Amateurs d’Estampes qu’elle vient d’acquérir les Planches & les Œuvres
complets du célèbre Watteau, dont le nom fait l’éloge dans l’esprit de tous les Connoisseurs par l’habiieté
où il a porté le genre galant dont il est l’Auteur; ces Planches ont été gravées par les plus habiles Graveurs de
ce temps, aux frais de M. de Jullienne, Chevalier de l’Ordre de S. Michel, lequel a apporté ses soins & son
bon goût pour ia perfection de l'Ouvrage, par l’amitié qui l’unissoit avec feu Watteau.
Comme les Œuvres complets de ce fameux Peintre se vendoient 500 livres, la veuve Chereau les réduit
à 250 livres, pour faciliter le Public à pouvoir jouir de ces belles Productions. Elle a de même diminué
de moitié celles qui se vendront au détail, au choix de l’Acheteur. Elle demeure r. St. Jacques, aux deux Piliers
d’or.
Deux mois après la cession à la Vve Chereau, le Mercure enregistrait l’élection de Jean de
Jullienne à l’Académie royale de peinture & de sculpture, sans seulement faire allusion à ce
recueil de l’œuvre gravé de Watteau, dont l’exemplaire offert à la Compagnie n’avait pas été
considéré comme un des moindres titres du Mécène à prendre rang, le 3 1 décembre 1739,
parmi les académiciens comme «honoraire & amateur».
(1) Gersaint, dans le Mercure de juin 1731, parle des amateurs qui «font l’œuvre de Watteau».
avait-elle défloré l’attrait de la collection G; peut-être aussi le zèle des amateurs s’était-il
refroidi; quoi qu’il en soit, il ne paraît pas que l’ouvrage ait obtenu un plein succès. Bien loin
de pouvoir, comme le prévoyait le prospectus, porter de 500 à 800 livres le prix des quatre
volumes au cas qu’il restât des exemplaires en souscription après 1735, Jullienne se trouva,
moins de quatre ans après, devant un si grand nombre d’invendus qu’il se résolut à les solder.
Il s’adressa en conséquence à la veuve de F. Chereau, la même chez qui la plupart de ces
estampes avaient été mises en vente en feuilles séparées, & lui céda en bloc à la fois les
cuivres & les volumes constitués, — cession faite sans doute à bon compte pour la maison
Chereau, si l’on en juge par le nouveau prix auquel est coté le Recueil Jullienne dans l’avis
du Mercure d’oCtobre 1 739 annonçant l’événement, & qui est exactement inférieur de moitié
à celui d’abord fixé par le prospectus :
La veuve Chereau donne avis aux Amateurs d’Estampes qu’elle vient d’acquérir les Planches & les Œuvres
complets du célèbre Watteau, dont le nom fait l’éloge dans l’esprit de tous les Connoisseurs par l’habiieté
où il a porté le genre galant dont il est l’Auteur; ces Planches ont été gravées par les plus habiles Graveurs de
ce temps, aux frais de M. de Jullienne, Chevalier de l’Ordre de S. Michel, lequel a apporté ses soins & son
bon goût pour ia perfection de l'Ouvrage, par l’amitié qui l’unissoit avec feu Watteau.
Comme les Œuvres complets de ce fameux Peintre se vendoient 500 livres, la veuve Chereau les réduit
à 250 livres, pour faciliter le Public à pouvoir jouir de ces belles Productions. Elle a de même diminué
de moitié celles qui se vendront au détail, au choix de l’Acheteur. Elle demeure r. St. Jacques, aux deux Piliers
d’or.
Deux mois après la cession à la Vve Chereau, le Mercure enregistrait l’élection de Jean de
Jullienne à l’Académie royale de peinture & de sculpture, sans seulement faire allusion à ce
recueil de l’œuvre gravé de Watteau, dont l’exemplaire offert à la Compagnie n’avait pas été
considéré comme un des moindres titres du Mécène à prendre rang, le 3 1 décembre 1739,
parmi les académiciens comme «honoraire & amateur».
(1) Gersaint, dans le Mercure de juin 1731, parle des amateurs qui «font l’œuvre de Watteau».