L’ŒEUVRE GRAVE DE WATTEAU.
142
en 1739, par Arthur Pond, & donc d’après un
dessin.
II. — Nous avons cru devoir écarter aussi, malgré
les attributions de Goncourt ou de divers catalogues
anciens :
Le Petit sabotier (E. de G., n° 9 1 ), petite pièce sans
nom de peintre ni de graveur, publiée à Paris, chez
Rigaud, & attribuée à Watteau par ïe catal.
d’une vente de Rochoux (15 avril 1872); nous
avons vu cette pièce qu’il n’y a aucune raison
d’attribuer k Watteau.
<cDonnez-moi la main...:», petite eau-forte gravée
par J.-B. Liénard, que Goncourt (n° 170) classe
parmi les pièces reproduisant des peintures de
Watteau & qu’il décrit d’après le catal. de la vente
Jean Gigoux (Paris, 1873, n° 1 3 8 5). Nous avons
vu cette pièce : elle représente un homme nu-tête,
une cape sur les épaules, en compagnie d’un jeune
seigneur vers lequel il s’incline, près d’une grille
que l’on voit à gauche; au fond, un mur & un
petit pavillon. Signée à la pointe, k g. : Watteau
in., & à dr. : liénard sc., avec, au-dessous, le titre
gravé au burin, non seulement elle est gravée,
comme la lettre l’indique, d’après un dessin, mais
encore elle ne rappelle en rien la manière d’An-
toine Watteau & doit être l’œuvre d’un Watteau de
Lille.
On en rapprochera une pièce analogue, que
nous n’avons trouvée citée nulle part : on y voit
une femme évanouie dans un fauteuil, avec, der-
rière elle, un personnage que deux hommes
menacent de leurs pistolets, tandis qu’à g., un
autre homme fait avancer un prêtre en lui mettant
un pistolet sur la poitrine & en lui disant les mots
qui servent de iégende à ia gravure : Venez icy
faire vos fonctions. Cette illustration est signée,
comme la précédente, à g. : Watteau del., & à dr. :
Liénard Sculp. On ne saurait y voir une œuvre
d’Antoine Watteau.
Une Danse autour d’un mai (E. de G., n° 269),
eau-forte du graveur amateur Claude-Henri Wate-
iet, jolie composition, sans titre & sans nom de
peintre ni de graveur, que le sujet & peut-être
aussi une confusion de nom ont fait souvent attri-
buer k Watteau, opinion que nous ne partageons
pas.
Goncourt cite (p. 190), sans ia cataloguer, & d’après
le catal. de ia coii. Paignon-Dijonvai (p. 282),
une pièce en hauteur qu’il intitule Bergers con-
duisant leurs troupeaux, gravée par S.-F. Ra-
ven et, & qu’ii n’a sans doute pas connue. Cette
estampe, du reste médiocre, où l’on voit un ber-
ger & une bergère se tenant par le bras & mar-
chant vers la g., avec un troupeau à dr., est
bien, en effet, gravée par Ravenet, mais non pas
d’après Watteau : elle porte, en bas, à g. : P. AL.
\_Ph. ALercier'] Pinxit; à dr. : Ravenet Sculp.; &
au milieu, le titre : A Shepherd and Shepherdess,
& l’adresse : Printed for John Bowles at the Black
Horse in Cornhill. — 0,326 x 0,252.
Nous n’avons pas fait entrer dans ce catal. ia pièce
connue sous le titre Mercier et sa famille (0,3 5 2
X 0,402). En effet, cette gravure ne porte pas ie
nom de Watteau; eïie est signée : P. AL. Pinxit
& Sculpsit. Du reste, Mariette confirme ie fait
qu’il s’agit ici, non point d’une peinture de Wat-
teau, mais d’une peinture de Mercier gravée par
iui-même; voici comment il décrit cette eau-forte :
« Le Sieur Pierre Le Mercier [sic], peintre en mi-
niature à Londres, sa femme & ses enfans, peint
& gravé par lui-même, peut-être (ainsi que quel-
ques-uns le prétendent) sur une légère esquisse de
Watteau» (notes mss, op. cit., t. IX, foi. 192 [27]).
II n’y a guère plus de raison de conserver cette
pièce à Watteau que de lui attribuer, comme on
ie faisait autrefois (p. ex., le catal. du Cabinet
Paignon-Dijonvai), l’Escamoteur du Louvre, dont
l’eau-forte par F. Ravenet est signée : P. AL. pinxit.
De même, Paul Mantz ( Watteau, 1892, p. 179)
signale & reproduit un Watteau, acheté en 1889
par M. M. Bernstein, qu’il baptise l’Heureuse
rencontre & qui, suivant lui, aurait «échappé aux
graveurs du xvme siècle». Or, ce tableau a été gravé
par Mercier, dont l’eau-forte (0,3 50 X 0,300) est
signée : P. Adercier Pinxit éA Sculp.
Les Sens, arabesques en hauteur, sans nom de
peintre ni de graveur, avec des titres & des vers en
français & en allemand. Goncourt n’en a connu
que quatre : l’Oiiie, le Goût, l’Odorat & la Vue
(E. de G., n05 328-3 3 1); la cinquième, /’Attouche-
ment (sic, pour le Toucher) se trouve, avec les quatre
autres, au Cabinet des Estampes de la B. N.; c’est
faire injure à Watteau que de mettre son nom sur
d’aussi grossières imageries.
Le Buveur enjoué, pièce sans nom de peintre ni
de graveur, publiée par P. Dupin, non citée par
Goncourt, & attribuée quelquefois, sans aucune
raison, k Watteau.
Nous n’avons pas cru devoir retenir une petite
eau-forte anonyme, sans titre (0,088 x 0,1 18),
142
en 1739, par Arthur Pond, & donc d’après un
dessin.
II. — Nous avons cru devoir écarter aussi, malgré
les attributions de Goncourt ou de divers catalogues
anciens :
Le Petit sabotier (E. de G., n° 9 1 ), petite pièce sans
nom de peintre ni de graveur, publiée à Paris, chez
Rigaud, & attribuée à Watteau par ïe catal.
d’une vente de Rochoux (15 avril 1872); nous
avons vu cette pièce qu’il n’y a aucune raison
d’attribuer k Watteau.
<cDonnez-moi la main...:», petite eau-forte gravée
par J.-B. Liénard, que Goncourt (n° 170) classe
parmi les pièces reproduisant des peintures de
Watteau & qu’il décrit d’après le catal. de la vente
Jean Gigoux (Paris, 1873, n° 1 3 8 5). Nous avons
vu cette pièce : elle représente un homme nu-tête,
une cape sur les épaules, en compagnie d’un jeune
seigneur vers lequel il s’incline, près d’une grille
que l’on voit à gauche; au fond, un mur & un
petit pavillon. Signée à la pointe, k g. : Watteau
in., & à dr. : liénard sc., avec, au-dessous, le titre
gravé au burin, non seulement elle est gravée,
comme la lettre l’indique, d’après un dessin, mais
encore elle ne rappelle en rien la manière d’An-
toine Watteau & doit être l’œuvre d’un Watteau de
Lille.
On en rapprochera une pièce analogue, que
nous n’avons trouvée citée nulle part : on y voit
une femme évanouie dans un fauteuil, avec, der-
rière elle, un personnage que deux hommes
menacent de leurs pistolets, tandis qu’à g., un
autre homme fait avancer un prêtre en lui mettant
un pistolet sur la poitrine & en lui disant les mots
qui servent de iégende à ia gravure : Venez icy
faire vos fonctions. Cette illustration est signée,
comme la précédente, à g. : Watteau del., & à dr. :
Liénard Sculp. On ne saurait y voir une œuvre
d’Antoine Watteau.
Une Danse autour d’un mai (E. de G., n° 269),
eau-forte du graveur amateur Claude-Henri Wate-
iet, jolie composition, sans titre & sans nom de
peintre ni de graveur, que le sujet & peut-être
aussi une confusion de nom ont fait souvent attri-
buer k Watteau, opinion que nous ne partageons
pas.
Goncourt cite (p. 190), sans ia cataloguer, & d’après
le catal. de ia coii. Paignon-Dijonvai (p. 282),
une pièce en hauteur qu’il intitule Bergers con-
duisant leurs troupeaux, gravée par S.-F. Ra-
ven et, & qu’ii n’a sans doute pas connue. Cette
estampe, du reste médiocre, où l’on voit un ber-
ger & une bergère se tenant par le bras & mar-
chant vers la g., avec un troupeau à dr., est
bien, en effet, gravée par Ravenet, mais non pas
d’après Watteau : elle porte, en bas, à g. : P. AL.
\_Ph. ALercier'] Pinxit; à dr. : Ravenet Sculp.; &
au milieu, le titre : A Shepherd and Shepherdess,
& l’adresse : Printed for John Bowles at the Black
Horse in Cornhill. — 0,326 x 0,252.
Nous n’avons pas fait entrer dans ce catal. ia pièce
connue sous le titre Mercier et sa famille (0,3 5 2
X 0,402). En effet, cette gravure ne porte pas ie
nom de Watteau; eïie est signée : P. AL. Pinxit
& Sculpsit. Du reste, Mariette confirme ie fait
qu’il s’agit ici, non point d’une peinture de Wat-
teau, mais d’une peinture de Mercier gravée par
iui-même; voici comment il décrit cette eau-forte :
« Le Sieur Pierre Le Mercier [sic], peintre en mi-
niature à Londres, sa femme & ses enfans, peint
& gravé par lui-même, peut-être (ainsi que quel-
ques-uns le prétendent) sur une légère esquisse de
Watteau» (notes mss, op. cit., t. IX, foi. 192 [27]).
II n’y a guère plus de raison de conserver cette
pièce à Watteau que de lui attribuer, comme on
ie faisait autrefois (p. ex., le catal. du Cabinet
Paignon-Dijonvai), l’Escamoteur du Louvre, dont
l’eau-forte par F. Ravenet est signée : P. AL. pinxit.
De même, Paul Mantz ( Watteau, 1892, p. 179)
signale & reproduit un Watteau, acheté en 1889
par M. M. Bernstein, qu’il baptise l’Heureuse
rencontre & qui, suivant lui, aurait «échappé aux
graveurs du xvme siècle». Or, ce tableau a été gravé
par Mercier, dont l’eau-forte (0,3 50 X 0,300) est
signée : P. Adercier Pinxit éA Sculp.
Les Sens, arabesques en hauteur, sans nom de
peintre ni de graveur, avec des titres & des vers en
français & en allemand. Goncourt n’en a connu
que quatre : l’Oiiie, le Goût, l’Odorat & la Vue
(E. de G., n05 328-3 3 1); la cinquième, /’Attouche-
ment (sic, pour le Toucher) se trouve, avec les quatre
autres, au Cabinet des Estampes de la B. N.; c’est
faire injure à Watteau que de mettre son nom sur
d’aussi grossières imageries.
Le Buveur enjoué, pièce sans nom de peintre ni
de graveur, publiée par P. Dupin, non citée par
Goncourt, & attribuée quelquefois, sans aucune
raison, k Watteau.
Nous n’avons pas cru devoir retenir une petite
eau-forte anonyme, sans titre (0,088 x 0,1 18),