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Dacier, Émile; Vuaflart, Albert
Jean de Jullienne et les graveurs de Watteau au XVIII. siècle (Band 1): Notice et documents biographiques — Paris, 1929

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https://doi.org/10.11588/diglit.41975#0111
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ANTOINE WATTEAU.

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Il semble plus plausible, si le dessin a été exécuté à Londres, qu’il représente
l’homme dont l’âge peut se rapporter à la physionomie que révèle le dessin. Le graveur,
apte à remplir cette condition, ne peut être que Nicolas Dorigny. La note manuscrite
du dernier possesseur du dessin, écrite postérieurement, ne peut soutenir un examen
attentif en contrôlant l’âge approximatif du personnage.
Les graveurs Claude Dubosc, Beauvais, Lepicié, Baron, Mercier arrivèrent en Angle-
terre successivement entre 1712 et 1716; Simon Gribelin, graveur et dessinateur d’orne-
ments, y était fixé déjà depuis plusieurs années. Claude Dubosc, élève de Bernard
Picart, avec lequel il collabora pour graver les Travaux d’Hercule d’après Louis
Chéron, reproduisit plusieurs tableaux de Poussin et de Jouvenet. 11 passa en Angleterre
en 1712 et, dans l’espoir d’une grande entreprise, fit venir, pour l’aider, les graveurs
Beauvais, Lepicié et Baron. 11 s’agissait des batailles du Duc de Malborough. Dubosc
grava aussi avec Baron des planches pour le roman de Gulliver d’après Antoine Grison
(premier prix de Rome en 1709, l’année où Watteau obtint le deuxième prix). Seul, il
exécuta la gravure de la Continence de Scipion d’après Poussin, tableau du Cabinet
de Robert Walpole. Camarade de Baron, il dut se lier avec Watteau pendant le séjour
de celui-ci. S’il ne reproduisit directement aucune œuvre du peintre, plus tard, du
moins dès l’apparition de l’œuvre gravé par les soins de Jullienne, il grava plusieurs
dessins du maître d’après les Figures de différents Caractères et quelques estampes
d’après les planches de l’œuvre gravé. Certaines de celles-ci nous donnent son adresse :
C. Du Bosc, at tlie Goldenhead in Charles Street, Covent Garden, indiquant qu’il
était installé à Londres, joignant à son métier le commerce d’éditeur et de marchand
d’estampes.
Les pièces qu’il a reproduites sont indiquées dans le Catalogue II à la suite des pièces
copiées et la page 141 donne la liste de ses gravures d’après les Figures de différents
Caractères. Pour les mieux distinguer, il orna la marge du bas d’un titre approprié au
sujet, alors que les originaux ne portent généralement que les initiales du peintre et du
graveur. Au N° 347 des Figures de différents caractères, représentant une réunion de
musiciens, il donna le titre de The Comical Concert, sujet traité en caricature, ayant un
air de parenté avec certaines gravures d’Hogarth.
Dubosc revint en Lrance en 1725, puis retourna à Londres; en 1740, il grava le mau-
solée de la reine Anne, de Westminster Abbey. On ignore les dates de sa naissance et de
sa mort.
En publiant les copies des gravures d’après Watteau, Dubosc a contribué à faire
connaître l’art du peintre à un public qui pouvait acheter des estampes séparées,
offertes à un prix abordable, mais pour lequel les recueils de Jullienne ne pou-
vaient convenir. Si, plus tard, le mandataire du roi de Prusse constate l’engouement des
Anglais pour Watteau, il ne faut oublier aucun des artisans qui contribuèrent à le faire
apprécier.
Watteau put connaître à Londres, en compagnie de Baron et de Dubosc, Bernard
Lepicié, le futur graveur de prédilection de Chardin; lequel fut chargé par Odieuvre de
graver, en 1736, le portrait de Watteau, d’après la peinture du maître qui faisait partie
de la Collection de Jullienne et, entre temps, le portrait d’Antoine de la Roque Nu 269,
et quatre dessins des Figures de différents Caractères. Longtemps après, le 3 février 1748,
devenu Secrétaire de l’Académie, il fit la lecture de la Vie d’Antoine Watteau par le
comte de Caylus.
Un artiste français, Simon Gribelin (1662 j-1733), graveur et dessinateur d’ornements,
s’installa de bonne heure à Londres, où il pouvait exercer ses talents sans craindre de

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