Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Dacier, Émile; Vuaflart, Albert
Jean de Jullienne et les graveurs de Watteau au XVIII. siècle (Band 1): Notice et documents biographiques — Paris, 1929

DOI Page / Citation link: 
https://doi.org/10.11588/diglit.41975#0112
Overview
loading ...
Facsimile
0.5
1 cm
facsimile
Scroll
OCR fulltext
94 L’ŒUVRE GRAVÉ DE WATTEAU.
concurrence; cette branche de l’art, l’ornement, n’avait pas de représentant à cette
époque en Angleterre.
Un artiste que Watteau rencontra à Londres et qui eut le bonheur d’être de ses
amis, Bernard Baron, était depuis plusieurs années en Angleterre, engagé avec quelques
autres graveurs par Claude Du Bosc, pour exécuter des ouvrages qui devaient leur
assurer des avantages.
Bernard Baron (1696f1762) et son frère Laurent étaient fils de Laurent Baron, com-
missionnaire de l’Oratoire, et de Louise-Françoise Aveline, fille de Jean Aveline, de la
famille des graveurs de ce nom.
Devenue veuve, Louise Aveline se maria en secondes noces, en 1706, avec Nicolas-
Henri Tardieu (1674 -j 1749), graveur en taille-douce; elle était alors âgée de vingt-sept ans.
Elle mourut après deux ans de mariage. Tardieu éleva les deux enfants de sa femme et
leur enseigna son art. 11 se remaria en 1712 avec une veuve Le Coq, née Marie-Anne
Horthemels, de la famille des graveurs connus.
Probablement, en raison de cette union qui modifiait la vie familiale, les deux frères
Baron profitèrent de l’offre pressante qui leur était adressée et se décidèrent à quitter
leur beau-père pour essayer de voler de leurs propres ailes en pays étranger.
Au début de son séjour en Angleterre, Baron n’obtint pas les résultats immédiats
qu’il avait espérés; les premiers travaux de gravure, entrepris pour reproduire les Car
tons de Raphaël conservés à Hampton-Court, en collaboration avec Beauvais et Lepicié
sous la conduite de Claude Du Bosc, n’ayant pas donné autant de satisfaction que la
suite gravée par Nicolas Dorigny.
Il fut assez heureux d’être distingué par le Docteur Mead qui lui fit reproduire en
gravure divers objets de ses collections. Dans ses notes sur Walpole, Mariette (Abece-
dario III, p. 309) indique :
« On pourroit citer encore une estampe de ce buste [Homere] qui a été gravé par
Baron à Londres dans le teins que ce monument antique appartenoit au Docteur
Mead. »
Le graveur Bernard Baron était ainsi en bonne posture pour introduire Watteau
auprès de son protecteur.
Watteau, pendant son séjour à Londres, exécuta un dessin représentant un graveur en
robe de chambre, assis à sa table de travail, gravant une planche; ce dessin est actuel-
lement conservé à Londres au British Muséum, provenant de la collection de Hugh
Howard, amateur du xvnf siècle, qui indiqua que ce dessin représenterait le graveur
Baron. (Voir p. 93.)
Plus tard, après le départ de Watteau, Baron eut un procès avec Du Bosc à propos
des planches de Y Histoire d'Ulysse, de la collection du Docteur Mead. Sur la recom-
mandation de Tardieu, son beau-père, qui continuait à le protéger, Crozat et Jullienne,
toujours à la recherche de graveurs pour leurs recueils, firent venir Baron à Paris. En
1730, Jullienne lui fit graver Y Accord par f eut, N° 23, qui était dans sa collection depuis la
mort de N. Hénin son premier possesseur; Baron grava également pour le Recueil Jul-
lienne les Deux Cousines, N1’ 146, estampe portant l’indication : Tiré du Cabinet de
M. Baron en Angleterre, et les deux tableaux du Cabinet du Docteur Mead : L’Amour
paisible, N° 23 et les Comédiens italiens, N° 204. Jullienne le chargea de retrouver en
Angleterre les tableaux qui avaient échappé à ses recherches et d’en exécuter les gra-
vures. En 1748, parurent à l’adresse du graveur les deux estampes ayant pour titres :
Pillement d’un village par l’ennemy, N° 290, et son pendant La Revanche des Païsans,
Nu 291. Toutes deux portent la mention : Published according to act of Parliament
 
Annotationen