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Daly, César [Hrsg.]
L' architecture privée au XIXe siècle: nouvelles maisons de Paris et de ses environs (Sér. 1,1): Hotels privés — Paris: Ducher, 1870

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https://doi.org/10.11588/diglit.51410#0013
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A

M. LE BARON HAUSSMANN

SÉNATEUR, PRÉFET DE LA SEINE

GRAND-CROIX DE L’ORDRE IMPERIAL DE

LA LÉGION d’hONNEÜR.

Monsieur le Préfet.

Nous ne pouvons marcher comme aux derniers
siècles. Nous devons obéir au temps, aux nécessités
du progrès. Nous devons suivre l’essor de la civili-
sation. Nous allons à la vapeur, tant pis pour ceux
qui restent en route. Ce noble courage, cette volonté
énergique de tout.faire, de réalisef le bien partout,
c’est le feu sacré.
M. LE MINISTRE D’ÉTAT ROUHRR.
(Discours du 10 mai 1864.)

Je viens vous prier d’agréer la dédicace des trois
tonies sur « Y Architecture privée de Paris et des Envi-
rons, sous Napoléon III, » dont j’achève la publication
en ce moment.
Ce livre n’est qu’une des nombreuses conséquences
des grands et utiles travaux de Paris : il a pour but de
mettre en lumière les remarquables progrès accomplis
dans l’architecture privée, grâce à ces travaux.
De tout temps les grandes choses rapidement réali-
sées ont frappé l’imagination des hommes, et ce qu’ils
admirent surtout dans les plus magnifiques témoignages
de la puissance, c’est la soudaineté jointe à la grandeur.
Rien, en effet, ne peut flatter plus légitimement l’orgueil
d’une génération; car, pour produire de telles œuvres,
elle a dû fournir à elle seule l’effort qu’on attendait seu-
lement d’une longue période de temps. La rénovation
de Paris nous a donné ce beau spectacle.
Et ne pensons pas qu’il soit chèrement acheté. La
promptitude de l’exécution, en ajoutant son prestige
aux mérites du plan général, satisfait en même temps
à de sages prévisions d’économie. Timidement conçue,
timidement poursuivie, marchant pas à pas, l’entre-
prise, par sa lenteur, aurait eu le double inconvénient de
coûter des sommes bien plus considérables et de rejeter
dans un avenir lointain les avantages du fait accompli;
tandis que, par son train grandiose et son allure rapide,
elle crée d’une seule pièce, et ne laisse point d’intervalle
entre les sacrifices de la veille et les compensations du
lendemain.
Mais pour ne parler que de ce qui touche à l’archi-
tecture privée, — l’objet spécial de l’ouvrage dont j’ai
l’honneur de vous entretenir, — il n’était pas possible,

avec le système lent et indécis des anciennes adminis-
trations, de lui faire réaliser tout le progrès dont elle
était immédiatement susceptible. Pour que les habita-
tions parisiennes de toutes les classes, depuis les hôtels
luxueux de nos riches financiers jusqu’aux modestes
logements des petits employés et des ouvriers, pussent,
chacune dans son genre et suivant son importance,
s’harmoniser avec les besoins de la population, les con-
venances sociales et les ressources de notre époque, il
ne suffisait pas que les architectes fussent habiles et les
capitalistes éclairés, que les produits des diverses indus-
tries du bâtiment fussent d’une incomparable variété et
d’une grande richesse; il fallait encore que le milieu
appelât et favorisât généralement, au lieu de la repous-
ser, l’action de ces agents divers.
Qu’un architecte soit chargé, par exemple, de con-
struire une maison ou même un groupe de maisons dans
un quartier mal percé, mal aéré, formé d’un entassement
de bâtiments anciens, déchus de leur rang, et de sor-
dides constructions modernes, comment, je le demande,
pourra-t-il échapper à l’influence de ce milieu? Comment
bâtir là avec des matériaux de choix, demander à l’in-
dustrie ses produits perfectionnés, relativement coûteux,
à l’art ses grâces même les plus modestes, sans choquer
à la fois une convenance matérielle et une convenance
morale, le bon sens qui défend d’associer des construc-
tions disparates, et le sentiment d’honnêteté qui ordonne
à l’architecte de ne pas perdre de vue, dans son travail,
les intérêts de son client? L’artiste ne sera-t-il pas con-
traint, malgré sa répugnance, d’amener l’œuvre nou-
velle à une certaine conformité d’aspect et de nature
avec ce triste entourage, en se bornant aux seules amé-
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