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L’ARCHITECTURE PRIVÉE SOUS NAPOLÉON III.
tant sa force, et armé d’une fermeté de cœur que rien ne
devait ébranler. C’est là, Monsieur, de la grandeur vraie,
devant laquelle tomberont à la fin toutes les animosités
et tous les murmures. Sachez, en attendant, que des
esprits généreux vous font de leurs sympathies un cor-
tège d’honneur, qu’ils applaudissent à vos efforts, qu’ils
sentent comme un mouvement de révolte contre cette
justice paresseuse qui ne se complète qu’à l’aide du
temps, et qui peut être en retard de la vie d’un homme.
C’est sous l’impulsion de ce sentiment d’équité im-
patiente, et comme un témoignage de respect, que j’ai
désiré, Monsieur le Préfet, mettre votre nom sur la pre-
mière page de mon livre : avec les autres éléments de
l’histoire, elle attestera que c’est votre haute intelligence
et votre courageuse persévérance qui ont présidé à ce
vaste effort architectural, unique dans l’histoire : le
Paris du xixe siècle.
J’ai l’honneur d’être,
Monsieur le Préfet,
Votre très-humble et très-obéissant serviteur.
César DALY.
A MONSIEUR CÉSAR DALY, ARCHITECTE
Paris, le 10 septembre 1864.
Monsieur,
J’ai lu, avec un grand intérêt, la lettre remarquable à tous égards, dans laquelle vous me faites
l’honneur de m’offrir la dédicace de votre ouvrage sur VArchitecture privée de Paris et des Envi-
rons, sous Napoléon 111. Je vous remercie de cet hommage, et je l’accepte sans hésitation.
L’autorité qui s’attache à votre nom, en matière d’art architectural, m’assure que votre nouveau
travail remplira toutes les conditions de son intéressant programme. J’en trouve encore une garantie
dans la manière dont vous savez apprécier la rénovation de Paris, cette œuvre nationale due à une
initiative plus haute que la mienne, et qui ne sera certainement pas la moindre des gloires du règne
de Napoléon 111.
De telles entreprises ne manquent jamais de soulever, en même temps que la résistance des
intérêts qu’elles troublent ou inquiètent, celles de la routine et de l’envie; mais, par cela même que
je succès de la transformation de la capitale de l’Empire devait être un des titres de l’Empereur à
l’admiration de la postérité, les passions politiques se sont efforcées d’y faire obstacle ou tout au moins
d’en aggraver les embarras. C’est là surtout le motif des clameurs que nous avons entendues!
Quant à moi, instrument convaincu et dévoué de Sa Majesté, j’ai dû à ma fidélité même l’ani-
mosité avec laquelle mes actes ont été attaqués, et qui a fini par me faire attribuer, dans la conception
des plans du nouveau Paris, une part plus grande que je ne méritais. C’est une nouvelle et frappante
confirmation de cette parole sainte : « Le méchant fait une œuvre qui le trompe. »
Quoi que l’impartialité de l’avenir puisse me réserver, Monsieur, je me trouve suffisamment
dédommagé des injustices du présent par les sympathies que ma persévérance a excitées en ma faveur
parmi les esprits généreux dont vous vous êtes rendu l’interprète avec une décision qui n’est pas
sans courage, et dans des termes qui témoignent tout à la fois de l’élévation de votre caractère et
de la largeur de vos idées.
Recevez, je vous prie, Monsieur, l’assurance de ma considération la plus distinguée.
Le Sénateur, Préfet de la Seine,
G. E. HAUSSMANN.
L’ARCHITECTURE PRIVÉE SOUS NAPOLÉON III.
tant sa force, et armé d’une fermeté de cœur que rien ne
devait ébranler. C’est là, Monsieur, de la grandeur vraie,
devant laquelle tomberont à la fin toutes les animosités
et tous les murmures. Sachez, en attendant, que des
esprits généreux vous font de leurs sympathies un cor-
tège d’honneur, qu’ils applaudissent à vos efforts, qu’ils
sentent comme un mouvement de révolte contre cette
justice paresseuse qui ne se complète qu’à l’aide du
temps, et qui peut être en retard de la vie d’un homme.
C’est sous l’impulsion de ce sentiment d’équité im-
patiente, et comme un témoignage de respect, que j’ai
désiré, Monsieur le Préfet, mettre votre nom sur la pre-
mière page de mon livre : avec les autres éléments de
l’histoire, elle attestera que c’est votre haute intelligence
et votre courageuse persévérance qui ont présidé à ce
vaste effort architectural, unique dans l’histoire : le
Paris du xixe siècle.
J’ai l’honneur d’être,
Monsieur le Préfet,
Votre très-humble et très-obéissant serviteur.
César DALY.
A MONSIEUR CÉSAR DALY, ARCHITECTE
Paris, le 10 septembre 1864.
Monsieur,
J’ai lu, avec un grand intérêt, la lettre remarquable à tous égards, dans laquelle vous me faites
l’honneur de m’offrir la dédicace de votre ouvrage sur VArchitecture privée de Paris et des Envi-
rons, sous Napoléon 111. Je vous remercie de cet hommage, et je l’accepte sans hésitation.
L’autorité qui s’attache à votre nom, en matière d’art architectural, m’assure que votre nouveau
travail remplira toutes les conditions de son intéressant programme. J’en trouve encore une garantie
dans la manière dont vous savez apprécier la rénovation de Paris, cette œuvre nationale due à une
initiative plus haute que la mienne, et qui ne sera certainement pas la moindre des gloires du règne
de Napoléon 111.
De telles entreprises ne manquent jamais de soulever, en même temps que la résistance des
intérêts qu’elles troublent ou inquiètent, celles de la routine et de l’envie; mais, par cela même que
je succès de la transformation de la capitale de l’Empire devait être un des titres de l’Empereur à
l’admiration de la postérité, les passions politiques se sont efforcées d’y faire obstacle ou tout au moins
d’en aggraver les embarras. C’est là surtout le motif des clameurs que nous avons entendues!
Quant à moi, instrument convaincu et dévoué de Sa Majesté, j’ai dû à ma fidélité même l’ani-
mosité avec laquelle mes actes ont été attaqués, et qui a fini par me faire attribuer, dans la conception
des plans du nouveau Paris, une part plus grande que je ne méritais. C’est une nouvelle et frappante
confirmation de cette parole sainte : « Le méchant fait une œuvre qui le trompe. »
Quoi que l’impartialité de l’avenir puisse me réserver, Monsieur, je me trouve suffisamment
dédommagé des injustices du présent par les sympathies que ma persévérance a excitées en ma faveur
parmi les esprits généreux dont vous vous êtes rendu l’interprète avec une décision qui n’est pas
sans courage, et dans des termes qui témoignent tout à la fois de l’élévation de votre caractère et
de la largeur de vos idées.
Recevez, je vous prie, Monsieur, l’assurance de ma considération la plus distinguée.
Le Sénateur, Préfet de la Seine,
G. E. HAUSSMANN.