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David, Jacques Louis; David, Louis [Ill.]
Le peintre Louis David: 1748 - 1825 (Band 1): Souvenirs & documents inédits — Paris: Havard, 1880

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https://doi.org/10.11588/diglit.65588#0037
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SON MARIAGE

23

M. Pécoul de venir déjeuner avec lui au Louvre pour examiner les changements à faire dans
son appartement. Ayant accepté, cet excellent homme trouva le couvert mis sur la toile
des Funérailles de Patrocle. Il gronda d’abord l’auteur de son peu de soin de ses ouvrages;
puis, tout en l’interrogeant sur ses intentions futures qui devaient décider la distribution de
son intérieur, il lui fit connaître le désir de son fils de lui voir épouser une de ses sœurs,
désir que de son côté il avouait partager complètement. Il termina en l’engageant à venir
dans sa famille pour s’y rencontrer avec l’aînée de ses filles qu’il lui destinait.
David demanda à réfléchir, et, se rendant chez Sedaine, il lui exposa les faits, le priant
de lui donner son avis. Celui-ci mettant de côté toute ambition personnelle, car il avait
caressé pour sa fille l’idée d’un mariage avec son jeune ami, approuva fort cette alliance,
en fit ressortir tous les avantages et insista sur l’estime justement méritée dont son futur
beau-père jouissait parmi les membres de l’Académie d’architecture.
Il était en effet dans une belle situation de fortune, et la proposition qu’il venait de
faire à un homme encore seulement riche de gloire et d’espérances montrait à quels senti -
ments élevés son cœur était enclin. Il aimait aussi les arts, et recherchant la société des
artistes il avait, pour s’en rapprocher, loué dans son hôtel de la rue du Coq la partie qu’il
n’occupait pas, à Ducret, architecte, et à Moreau jeune, le dessinateur.
David suivant les conseils de Sedaine répondit à l’invitation qu’il avait reçue et
fit ainsi connaissance avec Mlle Charlotte Pécoul. Cette jeune fille était douée des dons
les plus gracieux de la nature : sans avoir les traits réguliers, l’éclat de son teint et de
ses regards prêtait à sa physionomie une animation charmante, parfaitement en rapport
avec la vivacité de son esprit. En entrant dans cette famille, David retrouvait dans son
beau-frère un ami qui s’était lié à lui par la conformité de leurs goûts ; enfin la fortune de
sa femme, en lui assurant l’indépendance, lui permettait de suivre dans les arts la route
qu’il s’était tracée.
Le mariage, bientôt décidé, fut célébré le 16 mai 1782, ainsi que le constate l’acte suivant :
« Du jeudi seizième de mai 1782. Sieur Jacques-Louis David, peintre du Roi et de son
Académie, âgé de trente-trois ans et demi passés, fils de défunt Louis-Maurice David, ancien
marchand, et de dame Marie-Geneviève Buron, quai de la Mégisserie, d’une part; et demoi-
selle Marguerite-Charlotte Pécoul, âgée de dix-sept ans passés, fille de sieur Charles-Pierre
Pécoul, entrepreneur des Bâtiments du Roi, et de défunte dame Marie-Louise Lallouette, de
droit et de fait, rue du Coq, d’autre part; tous deux de cette paroisse, ont été fiancés et
mariés de leur mutuel consentement et avec la permission de M. le curé par moi soussigné,
prêtre, bachelier en théologie, habitué et maître des cérémonies en cette église, après la
publication d’un ban faite en cette paroisse sans opposition, et la dispense des deux autres
accordée par Monseigneur l’Archevêque de Paris, portant permission de fiancer et de marier
le même jour, signée : D’Argent, vicaire général; datée, insinuée et contrôlée le dix du
présent mois et an. »
Les témoins de David étaient : François Desmaisons, architecte du Roi, et François
Buron, architecte des Eaux et Forêts, ses oncles ; ceux de Mlle Pécoul, Nicolas Ducret, archi-
tecte du Roi, et Joseph Lalouette, avocat au Parlement et Conseil du Roi, ses cousins.
 
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