FIEVRE
HuntAgnMed 16 (p. 27) [Mes après la longe ac-
tion de la chalor si devient la matere plus ava-
nables a ardoir et aperçoit en soi la destemprance
fevreuse]; RecMédCCV 2 [urine sanglant e feve-
ruse]; [AmpliYpL2 gloss, p. 281 [la matière fié-
vreuse de la fievre]]).
♦ 2° empl. métaph. “qui est dans un état émo-
tif comparé à la fièvre et accompagné d’exalta-
tion ou d’agitation” (déb. 13es. - ca. 1300; 1601;
dep. 1884, SJeanAumU 3874 / 3876 [Tant prist
a queor de cest penser Que puint de heit ne pont
aver; Tant iert pensif e anguissus Qu ’il en devint
trestut fevrus; Del queor se mist la fievre al cors;
Dedenz fid fevrus e dehors]; 3893; BibleMacéS3
28275 [Et quant Jhesus la vit fevreuse, A la male
fievre envieuse]; [Partonopeus de Blois, Not. des
manuscrits 9,2,72 (ms. BN fr. 1239 [15es.])], GdfC
9,617b [BibleMacéS3 28275 sous “qui est sujet
à la fièvre, qui est malade de la fièvre”]; Lac
6,210b; Hu 6,382a [dit d’une chose; sub RECÈS];
TLF 8,852a; Frantext(23)); ♦ adj. substantivé empl.
métaph. “celui qui est dans un état émotif comparé
à la fièvre et accompagné d’exaltation ou d’agi-
tation” (déb. 13es.; dep. 1893, SJeanAumU 3908
[Tut entrelessat sun mangier E vient al fevrus senz
targier, Cum cil ki senz orguil esteit, E dist lui bel
e tut en heit: ’Troile, bealfiz, en charité Entendez
a ma vérité... ’], TLF 8,852b); ♦ adj. empl. mé-
taph. “qui est dans un état émotif caractérisé par
d’inquiétude et d’anxiété” (déb. 13es.; 1588; dep.
1893, AmbroiseP 11224 [il, lapersone faillie, Qui
estoit plus irez que /eus, Deust estre de peur fe-
vereus^i], TL 3,1801,44 [sous la déf. “fieberig”];
Hu 4,643a [dit d’une chose; sub INQUIETE]; TLF
8,852a).
• fievriier v.intr. [La seule att. est wall. - Cp.
l’emprunt FEBRICITER.]
♦ t. de méd. “avoir de la fièvre” (att. unique
dans une image) (fin 12es., DialGregF 18,9 [une
d’eles ki solunc lapurreture de ceste char semble-
vet estre be/e, comenzat a fievrïer (1t. febricitare)
et devenir forment angoissouse], TL 3,1834; Gdf
3,790b; FEW 3,440a).
• [enfievrer v.pron. [W. Rothwell ZfSL
86,235 relève agn. ^enfeveré “qui a de la fièvre”
qui serait attesté dans AncrRiwleTT 212,21 où on
lit: en tôt le mond ke fu longement enfevere; AND-
E1 cite l’att. sous enfeverir “avoir de la fièvre”.
tie du corps, un phénomène physiol., dep. 1878,
TLF 8,851b.
(23) 1601, P. Charron, De la sagesse: trois livres.
|24) Corr. en Dut... fevreus par l’éd.
L’att. correspond à AncrRiwleCH 92,31 [en les
fevres] et nous la rangeons sous fievre ci-dessus.]
♦ “se mettre dans un état émotif d’exaltation ou
d’agitation” (ca. 1378(25) 26; dep. 1935, JGowerMirM
7651 [voir est que l'argent luy a: En servitude ensi
le prent, Si que par resoun nulle aprent Pour son
preu faire de cela; Mais comme cil qui s’enfié-
vrera, ms. s en fievrera, N’ad pas la fievre, ainz
fievere l ’a Soubgit, malade et pacient, Qu ’il n ’ad
savour dont goustera], TLF 7,1093a; ANDE1 [v.
supra]).]
• agn. enfeverir v.
♦ t. de méd. “être ou mettre dans un état de fièvre”
[la seule att. ne rend clair ni s’il s’agit d’un verbe
neutre ou transitif ni s’il s’agit d’un sens méd.
ou fig.] ([2et. 13es.] ms. fin 13es„ JGarlUnH2 163
[febriato : enfeverir], ANDE1 [pour l’att. Ancr-
RiwleTT v. sous enfievrer supra]).
• agn. fevrefuie f. [Mot agn., traduction du
mit. FEBRIFUGA “Chrysanthemum parthenium”
(LatliamDict 1,913a). Dans un contexte agn. se
trouve febrifugie (recette ms. Oxford Bodl. Digby
69 [agn. ca. 1300] HuntMed 86 (p. 322) [Ki emfle
e asuage entur le cors: Pernez yvismintel26\ febri-
fugie, aloine]) que nous identifions comme mot
(mit. ou) latinisant dans un texte fr. Les fonnes
citées par HuntPl 114s. feverefoy, feferfu, fether-
foye, etc., sont plutôt mangl. qu’afr., malgré l’indi-
cation ‘gallice’. Angl. fewerfew remonte à l’agn.
fevrefuie, cf. OED 4,180c. Cp. aussi ail. Fieber-
kraut (Grimm 3,1622).]
(fevrefuie 12es. recette ms. BL Royal 8 D.V
[ 12es.] HuntMed 8 (p. 65), [fevrefeue RecMédGre-
ceV 259], [fevrefoyl RecMédGreceV 286], febri-
fugie recette ms. Oxford Bodl. Digby 69 [agn.
ca. 1300] HuntMed 86 (p. 322) [v. supra])
♦ t. de bot. “plante herbacée vivace de la fa-
mille des Asteraceae, de 30 à 80 cm de hauteur,
aux fleurs blanches ou jaunes, utilisée dans des
produits médicals, grande camomille (Tanacetum
parthenium ou Chrysanthemum parthenium L.)”
(12es. [ms. 12es.] - [12es.] ms. 15es., recette ms.
BL Royal 8 D.V [12es.] HuntMed 8 (p. 65) [Ad
unguentum mitigati[viim] faciendum: [A]ccipe li-
lie, aloigne...,primorele, fevrefuie. Pernezvirgine
cire e faille... e baillez ensemble]; recette ms. Ox-
ford Bodl. Digby 69 [agn. ca. 1300] HuntMed 86
(25) Le verbe tr. avec le sens méd. de “rendre fié-
vreux” est attesté dep. 1588 Montaigne, cf. Hu
3,430b; Lac 5,368a [Oudin, Cotgr],
(26) L’éd. propose de lire wit minte mais n’ex-
plique pas ce mot.
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HuntAgnMed 16 (p. 27) [Mes après la longe ac-
tion de la chalor si devient la matere plus ava-
nables a ardoir et aperçoit en soi la destemprance
fevreuse]; RecMédCCV 2 [urine sanglant e feve-
ruse]; [AmpliYpL2 gloss, p. 281 [la matière fié-
vreuse de la fievre]]).
♦ 2° empl. métaph. “qui est dans un état émo-
tif comparé à la fièvre et accompagné d’exalta-
tion ou d’agitation” (déb. 13es. - ca. 1300; 1601;
dep. 1884, SJeanAumU 3874 / 3876 [Tant prist
a queor de cest penser Que puint de heit ne pont
aver; Tant iert pensif e anguissus Qu ’il en devint
trestut fevrus; Del queor se mist la fievre al cors;
Dedenz fid fevrus e dehors]; 3893; BibleMacéS3
28275 [Et quant Jhesus la vit fevreuse, A la male
fievre envieuse]; [Partonopeus de Blois, Not. des
manuscrits 9,2,72 (ms. BN fr. 1239 [15es.])], GdfC
9,617b [BibleMacéS3 28275 sous “qui est sujet
à la fièvre, qui est malade de la fièvre”]; Lac
6,210b; Hu 6,382a [dit d’une chose; sub RECÈS];
TLF 8,852a; Frantext(23)); ♦ adj. substantivé empl.
métaph. “celui qui est dans un état émotif comparé
à la fièvre et accompagné d’exaltation ou d’agi-
tation” (déb. 13es.; dep. 1893, SJeanAumU 3908
[Tut entrelessat sun mangier E vient al fevrus senz
targier, Cum cil ki senz orguil esteit, E dist lui bel
e tut en heit: ’Troile, bealfiz, en charité Entendez
a ma vérité... ’], TLF 8,852b); ♦ adj. empl. mé-
taph. “qui est dans un état émotif caractérisé par
d’inquiétude et d’anxiété” (déb. 13es.; 1588; dep.
1893, AmbroiseP 11224 [il, lapersone faillie, Qui
estoit plus irez que /eus, Deust estre de peur fe-
vereus^i], TL 3,1801,44 [sous la déf. “fieberig”];
Hu 4,643a [dit d’une chose; sub INQUIETE]; TLF
8,852a).
• fievriier v.intr. [La seule att. est wall. - Cp.
l’emprunt FEBRICITER.]
♦ t. de méd. “avoir de la fièvre” (att. unique
dans une image) (fin 12es., DialGregF 18,9 [une
d’eles ki solunc lapurreture de ceste char semble-
vet estre be/e, comenzat a fievrïer (1t. febricitare)
et devenir forment angoissouse], TL 3,1834; Gdf
3,790b; FEW 3,440a).
• [enfievrer v.pron. [W. Rothwell ZfSL
86,235 relève agn. ^enfeveré “qui a de la fièvre”
qui serait attesté dans AncrRiwleTT 212,21 où on
lit: en tôt le mond ke fu longement enfevere; AND-
E1 cite l’att. sous enfeverir “avoir de la fièvre”.
tie du corps, un phénomène physiol., dep. 1878,
TLF 8,851b.
(23) 1601, P. Charron, De la sagesse: trois livres.
|24) Corr. en Dut... fevreus par l’éd.
L’att. correspond à AncrRiwleCH 92,31 [en les
fevres] et nous la rangeons sous fievre ci-dessus.]
♦ “se mettre dans un état émotif d’exaltation ou
d’agitation” (ca. 1378(25) 26; dep. 1935, JGowerMirM
7651 [voir est que l'argent luy a: En servitude ensi
le prent, Si que par resoun nulle aprent Pour son
preu faire de cela; Mais comme cil qui s’enfié-
vrera, ms. s en fievrera, N’ad pas la fievre, ainz
fievere l ’a Soubgit, malade et pacient, Qu ’il n ’ad
savour dont goustera], TLF 7,1093a; ANDE1 [v.
supra]).]
• agn. enfeverir v.
♦ t. de méd. “être ou mettre dans un état de fièvre”
[la seule att. ne rend clair ni s’il s’agit d’un verbe
neutre ou transitif ni s’il s’agit d’un sens méd.
ou fig.] ([2et. 13es.] ms. fin 13es„ JGarlUnH2 163
[febriato : enfeverir], ANDE1 [pour l’att. Ancr-
RiwleTT v. sous enfievrer supra]).
• agn. fevrefuie f. [Mot agn., traduction du
mit. FEBRIFUGA “Chrysanthemum parthenium”
(LatliamDict 1,913a). Dans un contexte agn. se
trouve febrifugie (recette ms. Oxford Bodl. Digby
69 [agn. ca. 1300] HuntMed 86 (p. 322) [Ki emfle
e asuage entur le cors: Pernez yvismintel26\ febri-
fugie, aloine]) que nous identifions comme mot
(mit. ou) latinisant dans un texte fr. Les fonnes
citées par HuntPl 114s. feverefoy, feferfu, fether-
foye, etc., sont plutôt mangl. qu’afr., malgré l’indi-
cation ‘gallice’. Angl. fewerfew remonte à l’agn.
fevrefuie, cf. OED 4,180c. Cp. aussi ail. Fieber-
kraut (Grimm 3,1622).]
(fevrefuie 12es. recette ms. BL Royal 8 D.V
[ 12es.] HuntMed 8 (p. 65), [fevrefeue RecMédGre-
ceV 259], [fevrefoyl RecMédGreceV 286], febri-
fugie recette ms. Oxford Bodl. Digby 69 [agn.
ca. 1300] HuntMed 86 (p. 322) [v. supra])
♦ t. de bot. “plante herbacée vivace de la fa-
mille des Asteraceae, de 30 à 80 cm de hauteur,
aux fleurs blanches ou jaunes, utilisée dans des
produits médicals, grande camomille (Tanacetum
parthenium ou Chrysanthemum parthenium L.)”
(12es. [ms. 12es.] - [12es.] ms. 15es., recette ms.
BL Royal 8 D.V [12es.] HuntMed 8 (p. 65) [Ad
unguentum mitigati[viim] faciendum: [A]ccipe li-
lie, aloigne...,primorele, fevrefuie. Pernezvirgine
cire e faille... e baillez ensemble]; recette ms. Ox-
ford Bodl. Digby 69 [agn. ca. 1300] HuntMed 86
(25) Le verbe tr. avec le sens méd. de “rendre fié-
vreux” est attesté dep. 1588 Montaigne, cf. Hu
3,430b; Lac 5,368a [Oudin, Cotgr],
(26) L’éd. propose de lire wit minte mais n’ex-
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