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Baldinger, Kurt; Möhren, Frankwalt [Editor]; Städtler, Thomas [Editor]; Heidelberger Akademie der Wissenschaften / Kommission für das Altfranzösische Etymologische Wörterbuch [Contr.]; Baldinger, Kurt [Oth.]
Dictionnaire étymologique de l'ancien français: [DEAF] (G): G — Tübingen: Max Niemeyer Verlag, 1995

DOI Page / Citation link:
https://doi.org/10.11588/diglit.61390#0092
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GAINTRÉ

la gaine” (hap. 13es.; dep. 1530, rare comme v.a.
dep. 1701, Gdf; FEW 14,123a); ♦ v.abs. “tirer
l’épée, ou un couteau, pour se battre” (Rencl-
Car; PelAme; dep. 1530, Gdf; TL; FEW
14,123a). 05
£ engaïner v.a. (engaïner PelVie, engaainnier
PelVie, flandr. enwaïner Bruges ca. 1340) 1°
“mettre (une épée) dans le fourreau” (ca.1331,
PelVie; Froiss; dep. 1549, auj. inusité, remplacé
par rengainer, TL; Gdf; FEW 14,124b [déf. 10
“munir d’une gaine”]). 2° “pourvoir, munir
(un couteau) d’une gaine” (Bruges ca.1340, TL;
Gdf; FEW 14,124b). - Baldinger.
[GAINTRÉ (GAFFREZ) -» safrer. Le texte 15
Et s'arment eralment, les espeies ceintez (sic), Et
vestent les hais bers, bien estoi[en]t gaintrez
(sic éd.Groeber) [Brandin R 28,505 lit gaffrez
après consultation du ms.] Et si lacent les helmes
par les bons cuirs sevres (2em.l2es., DestrRome 20
711, R 2,25; Gdf 4,205a [avec ? pour le sens]; TL
4,51 [avec ? pour la forme et pour le sens]; FEW
23,136a [mots d’origine inconnue]) se trouve
dans le ms. agn. du 14es. [d’après Brandin, agn.
dernier tiers 13es., mais avant 1280] (ms. uni- 25
que) qui se base sur un original picard perdu.
Madeleine Tyssens (Liège) nous suggère une so-
lution qui nous semble convaincante: il faut lire
(ou corriger) halsbers... saffrez, expression sou-
vent attestée depuis Roi (Gdf 7,281b; TL 4,992; 30
haubert safré “haubert dont le tissu métallique
était rehaussé de dorure” Gay 2,16b)]. - Baldin-
ger.
GAIPINESSE f. [Dér. du 1t. VESPA “guêpe”. 35
Ysabel la Gaipinesse n’est relevé que par Gdf
dans le Cens. Grand Beaulieu (EureL.). Il s’agit
sans doute du fém. de guespin adj. “qui a un
aiguillon, comme la guêpe” attesté chez Rab
(d’où frm. guêpin “qui a la méchanceté de la 40
guêpe, piquant” dep. Oud 1660) et comme sur-
nom des Orléanais de 1536 - Trév 1771 (l’attes-
tation de 1237 recule de trois siècles la date
d’apparition donnée par le FEW à moins de
l’interpréter dans un des sens indiqués par les 45
patois, v. plus loin). D’après Rich 1630 guêpin,
fém. guêpine est un « mot burlesque qu’on dit
pour marquer qu’une personne est fine et qu’elle
est de la ville d’Orléans ». D’après le FEW
14,345nl0 « les habitants d’Orléans ont la répu- 50
tation d’être fins, adroits, rusés »; guespin chez
BonPériers est défini “spirituel, piquant” RevS
3,41; cp. bmanc. “rusé; hargneux; qui a de belles
manières”, hmanc. “qui a l’esprit fin, les maniè-
res élégantes”, centr. “qui met plus que de la 55
finesse dans ses manières; mordant, caustique”;
ang. guêpiner v.a. “taquiner”. FEW 14,344a.]

♦ “surnom d’une femme qui vient d’Orléans”
(EureL. 1237, Gdf 4,205a [sans déf.]). - Baldin-
ger.
GAIRES adv. [Abfrq. *WAIGARO “beau-
coup”, aha. (ne ...) uueigiro “pas très, peu, pas
du tout” (la voyelle du milieu varie; la conserva-
tion du -o -ee en fr. fait supposer que la forme
avec -a- a passé en galloroman). L’aocc. (ne ...)
gaire remonte prob. directement au got. (en occ.
l’emploi est plus large qu’en fr.: p.ex. pr. èron bèn
gaire “ils étaient en bien petit nombre”, aco vau
gaire “cela ne vaut pas grand’chose” Mistral).
Dans le domaine frpr. et la partie occidentale du
Piémont, *WAIGARO a connu en plus une évo-
lution sémantique qui ne se trouve pas ailleurs
(Sav. guéro, vero “combien” (de sorte que Wart-
burg pense à une origine burgonde dans ce do-
maine (WartburgFragm 90). Sont empruntés du
galloroman ait. guéri “à peine” Cièlo d'Àlcamo,
guero Brunetto Latini, guaire Guittône
d’Arezzo, agén. guairi, it.guari (dep. Dante, auj.
littéraire), cat. gaire (dep. 1272, AlcM). En afr.
mfr. l’emploi de la négation est plus large
qu’aujourd’hui: au lieu de ne on trouve aussi
sans, ains que, etc.; guère s’employait aussi
avec un complément indirect jusqu’au 17es.
(il ne servira plus à guère de gens Pascal).
FEW 17,470b.] (ne ... gaire [Sponsus]; Joseph;
AimonFl; Ferg; EnfGuill; guaire BenTroieC;
gueire Chrestien, guere Joseph; Mainet, gair
Entrée; guaires [surtout norm. agn.] Roi;
ChGuill; BenTroieC; SThomGuern; MarieLais;
MarieFab; Rois; Gaydon, guaures BenDuc; gai-
res Chrestien; Rou; PoèmeMor; ContPerc; etc.,
gueires Chrestien; GuillAngl, guieres Aimeri;
MirNDChartrD, guerres RobHo, gueres
SThomGuern; MarieFab; TyoletP; SGraal; Ren;
BeaumCout; agn. gérés Fouke; pic. lorr. waires
GuillAngl 1252; SBernAnF; RobClari; agn. wer
LettrTanq; pic. vaires AdHale, vairez Ren)
1° ne... gaires “pas très (+ adv., adj.)” dep.
Roi [avec des restrictions d’emploi en frm.],
♦ ne gaires grant “pas très grand” (AimonFl;
GuillPal); TL; GdfC 9,731c; FEW 17,469a);
♦ “pas beaucoup (+ v., subst.)” (dep. ChGuill;
MonGuilPC 6109; etc., TL; FEW 17,469a
[avec des restrictions d’emploi en frm.]), ♦ n'i
avoir gueres amis “ne pas y avoir beaucoup
d’amis” (SThomGuern, TL); ♦ cité sanz gueres
paringal “ville qui n’a guère de pareille” (agn.
ca. 1240, SAub, TL), ♦ sans gaire d'arrestee
“sans guère s’arrêter” (Berte, TL); ♦ ainz qu 'il
fust guaires luinz alez “avant qu’il ne se fût beau-
coup éloigné” (MarieFab, TL), ♦ ançois que
passent gaires jor “avant que beaucoup de jours
ne se passent” (GuillPal, TL); ♦ ne ... de gaires

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