GALLESCIE
Dans la tradition médicinale arabe il s’agit de
médicaments composés, dont les meilleurs se-
raient aromatizata cum musco et aliis odoriferis
(Avicenne, Ineichen FsWbg I 424nl2). Par
l’intermédiare de l’Ecole de Salerne (où est 05
attesté pour la première fois mit. gallia mus-
cata, ca. 1165) le mot (sous des formes plus ou
moins latinisantes) et la recette sont passés dans
les traités de médecine afr. de tradition arabe et
en it. (gàlia muscata, 14es., BattAl). Le mot avec 10
article ar. agglutiné vit dans la Péninsule Ibéri-
que: esp. algalia dep. 1328-1335, Corom; cat.
algàlia, dep. 14es., AlcM; port, algâlia, dep.
15es. (qlgallya}, Mach2. - Ineichen FsWbg I
424; FEW 19,51a] (galle muschee MoamT, go//<? 15
muscate LSimplMedD 535, galle AntidNicD
29;56 [emploi elliptique]; galli muscate Gl-
Guillljgû/za muscate ca. 1256 AldL 20,12;96,34,
galia muscata AldL 61,1, galliam muscatam
RecMédEpidA A, galie muschee MoamT, galie 20
GhatrifT; galie muscade RecMédEpidsA, gallie
muscate RecMédEpidA A; gelie muschee
MoamT) “médicament composé de différen-
tes résines, de condiments et de musc, utilisable
comme fumigateur” (ca. 1256 - ca. 1349, AldL; 25
LSimpleMedD; AntidNicD; MoamT; GhatrifT;
GIGuillI; RecMédEpidA A f °142v°b; 143v°b et
RecMédEpidsA f°97v°b R.Arveiller R 94,170,
FEW 19,51a; Ineichen FsWbg I 424; TL 4,71).
- Môhren. 30
[GALLESUIE f [ Debet .xiiij. asquet cum .xiiij.
gallesuies salis albi. Il s’agit sans doute d’une
mauvaise lecture ou copie pour gallesnie FEW
4,48b, < GALOXINA, v. jaloine] “me- 35
sure pour le sel” (hap. Lib. rub. Troarni [ =
Troarn, Dép. Calv.], f°125r°, Gdf 4,211b; De-
lisle 568).] - Blüm; Baldinger.
GALME m. [Le 1t. GALBÂNUM “résine pro- 40
duite par une plante ombellifère de Syrie
(bubon galbanum)” est représenté en afr. par
l’emprunt savant -» GALBAN; judéofr. galme
semble être une formation autochtone partant
d’une var. accentuelle *GALBANUM. Il rend 45
le plus souvent galbanum de l’Itala, Exode XXX
34. Attesté aussi en mit. galmum CG1L 5,363,28
(gloss, sub galba) et galmilla CG1L 5,363,30
(gloss.) et en aocc. ou acat. galme (emprunt au
fr.?) Blondheim R 49,345.] “gomme-résine 50
balsamique utilisée pour la production
d’onguents et de substances fumigatoires”
(judéofr. 2em.lles. - 14es., SalIsaakB; Ra-
schiD2 535 [Schlessinger MachsorS 15 doute, à
tort, de la var. glma}-, GlBNhébr3O2L 30,29 55
[donne la forme gulme qu’il faut prob. lire gal-
me}-, GlLeipzigl099; GlParmePal2924; Gl-
ParmePal2780; GlBNhébrl243, LevyTrés;
Blondheim R 49,344; FEW 4,23b). - Mohren.
[GALOBIER adj. “gaillard” (Gdf 4,212a; hap.
14es., FEW 17,478b sub abfrq. *WALA)
n’existe pas; il faut lire afrpr. galobier “auda-
cieux, galant, magnifique, gracieux” (GirRoss-
Déc var. ms.L 2813 [ms. de Londres de la 2e
moitié du 13es. avec une langue fort francisée],
éd.Michel 1856, p.374; PfisterGir 491 avec tou-
tes les var.; = afrpr.galauber GirRossDec, aocc.
galaubier PfisterGir 491, dér. de afrpr. galaubie
f. “hardiesse, jactance”, aocc.galaubia “magnifi-
cence, largesse”,gualaubia “jactance” PfisterGir
491 < got. *GALAUBEI [ei prononcé 7 ] “qch.
qui a beaucoup de valeur” FEW 16,10a). Wart-
burg, de même, a mis par erreur les formes sui-
vantes sous abfrq. *WALA, FEW 17,478b:
afrpr. galauber GirRossDéc; afrpr. galaubie f.
“hardiesse”, Ambert digaleubâ v.a. “prodiguer
son bien”; pour afr. galoberie f. “débauche”
(ca. 1270), galoperie (c^AllO} -> ga-
ler]. - Baldinger.
GALOCHE f. [Etymologie très discutée. H. et
R. Kahane RoPh 21,503-504, résument les trois
principales étymologies proposées: -1° gr. KA-
LOPOD- (le radical de kalôpous [roXottouç,
-Ô7TOÔOÇ < kôàov “bois” et ttoûç “pied”])
“pied de bois (pour faire des souliers)” à travers
le 1t. *calopodia, d’où *calopia, *galopia, par
Gaston Paris R 3,113, Claussen RF 15,840,
REW 1525, Corom 2,634, BattAl sub calô-
scia, DDM; on peut ajouter OED 4,32b et
Hubschmid ZrP 74,523. -2° It.vulg. GALLL
CULA “petite sandale” (4es. et gloses), dér. de
gallica (Cicéron, et plus tard: “sandale d’homme
à la campagne”; v. aussi gallica DC 4,16c) peut-
être sous l’influence du 1t. caligula “petite botte
de soldat” (gallicula serait donc la solea gallica
“sandale gauloise”), par Gam1 et Gam2 (évolu-
tion formelle peu claire, cp. BASILICA > ba-
soche}, Brüch (ZrP 51,482s.; à travers *gallec-
ca). -3° gaul. *GALLOS “pierre” (-> gal),
par Wartburg (FEW 4,45b et BW5) en partant
d’un soulier avec une semelle particulièrement
grosse; Spitzer ZrP 43,333-339 avait proposé la
même étym. en partant d’un verbe *galocher
“patauger, etc.”. H. et R. Kahane proposent
eux-mêmes de partir de deux variantes grecques:
*KALÔRTION: comp. de kâlon “bois” et
-artion («a conjunct form of arter “kind of
felt shoe” also known from Byz. cheirôrtion
“glove” (lit., hand-shoe) andpodôrtion “gaiter”
(lit., footshoe). »), latinisé en *calortium, d’où
calabr. k a l à rc i pl. “sandali da montanaro”
[H. et R. Kahane ne mentionnent pas calosci pl.
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Dans la tradition médicinale arabe il s’agit de
médicaments composés, dont les meilleurs se-
raient aromatizata cum musco et aliis odoriferis
(Avicenne, Ineichen FsWbg I 424nl2). Par
l’intermédiare de l’Ecole de Salerne (où est 05
attesté pour la première fois mit. gallia mus-
cata, ca. 1165) le mot (sous des formes plus ou
moins latinisantes) et la recette sont passés dans
les traités de médecine afr. de tradition arabe et
en it. (gàlia muscata, 14es., BattAl). Le mot avec 10
article ar. agglutiné vit dans la Péninsule Ibéri-
que: esp. algalia dep. 1328-1335, Corom; cat.
algàlia, dep. 14es., AlcM; port, algâlia, dep.
15es. (qlgallya}, Mach2. - Ineichen FsWbg I
424; FEW 19,51a] (galle muschee MoamT, go//<? 15
muscate LSimplMedD 535, galle AntidNicD
29;56 [emploi elliptique]; galli muscate Gl-
Guillljgû/za muscate ca. 1256 AldL 20,12;96,34,
galia muscata AldL 61,1, galliam muscatam
RecMédEpidA A, galie muschee MoamT, galie 20
GhatrifT; galie muscade RecMédEpidsA, gallie
muscate RecMédEpidA A; gelie muschee
MoamT) “médicament composé de différen-
tes résines, de condiments et de musc, utilisable
comme fumigateur” (ca. 1256 - ca. 1349, AldL; 25
LSimpleMedD; AntidNicD; MoamT; GhatrifT;
GIGuillI; RecMédEpidA A f °142v°b; 143v°b et
RecMédEpidsA f°97v°b R.Arveiller R 94,170,
FEW 19,51a; Ineichen FsWbg I 424; TL 4,71).
- Môhren. 30
[GALLESUIE f [ Debet .xiiij. asquet cum .xiiij.
gallesuies salis albi. Il s’agit sans doute d’une
mauvaise lecture ou copie pour gallesnie FEW
4,48b, < GALOXINA, v. jaloine] “me- 35
sure pour le sel” (hap. Lib. rub. Troarni [ =
Troarn, Dép. Calv.], f°125r°, Gdf 4,211b; De-
lisle 568).] - Blüm; Baldinger.
GALME m. [Le 1t. GALBÂNUM “résine pro- 40
duite par une plante ombellifère de Syrie
(bubon galbanum)” est représenté en afr. par
l’emprunt savant -» GALBAN; judéofr. galme
semble être une formation autochtone partant
d’une var. accentuelle *GALBANUM. Il rend 45
le plus souvent galbanum de l’Itala, Exode XXX
34. Attesté aussi en mit. galmum CG1L 5,363,28
(gloss, sub galba) et galmilla CG1L 5,363,30
(gloss.) et en aocc. ou acat. galme (emprunt au
fr.?) Blondheim R 49,345.] “gomme-résine 50
balsamique utilisée pour la production
d’onguents et de substances fumigatoires”
(judéofr. 2em.lles. - 14es., SalIsaakB; Ra-
schiD2 535 [Schlessinger MachsorS 15 doute, à
tort, de la var. glma}-, GlBNhébr3O2L 30,29 55
[donne la forme gulme qu’il faut prob. lire gal-
me}-, GlLeipzigl099; GlParmePal2924; Gl-
ParmePal2780; GlBNhébrl243, LevyTrés;
Blondheim R 49,344; FEW 4,23b). - Mohren.
[GALOBIER adj. “gaillard” (Gdf 4,212a; hap.
14es., FEW 17,478b sub abfrq. *WALA)
n’existe pas; il faut lire afrpr. galobier “auda-
cieux, galant, magnifique, gracieux” (GirRoss-
Déc var. ms.L 2813 [ms. de Londres de la 2e
moitié du 13es. avec une langue fort francisée],
éd.Michel 1856, p.374; PfisterGir 491 avec tou-
tes les var.; = afrpr.galauber GirRossDec, aocc.
galaubier PfisterGir 491, dér. de afrpr. galaubie
f. “hardiesse, jactance”, aocc.galaubia “magnifi-
cence, largesse”,gualaubia “jactance” PfisterGir
491 < got. *GALAUBEI [ei prononcé 7 ] “qch.
qui a beaucoup de valeur” FEW 16,10a). Wart-
burg, de même, a mis par erreur les formes sui-
vantes sous abfrq. *WALA, FEW 17,478b:
afrpr. galauber GirRossDéc; afrpr. galaubie f.
“hardiesse”, Ambert digaleubâ v.a. “prodiguer
son bien”; pour afr. galoberie f. “débauche”
(ca. 1270), galoperie (c^AllO} -> ga-
ler]. - Baldinger.
GALOCHE f. [Etymologie très discutée. H. et
R. Kahane RoPh 21,503-504, résument les trois
principales étymologies proposées: -1° gr. KA-
LOPOD- (le radical de kalôpous [roXottouç,
-Ô7TOÔOÇ < kôàov “bois” et ttoûç “pied”])
“pied de bois (pour faire des souliers)” à travers
le 1t. *calopodia, d’où *calopia, *galopia, par
Gaston Paris R 3,113, Claussen RF 15,840,
REW 1525, Corom 2,634, BattAl sub calô-
scia, DDM; on peut ajouter OED 4,32b et
Hubschmid ZrP 74,523. -2° It.vulg. GALLL
CULA “petite sandale” (4es. et gloses), dér. de
gallica (Cicéron, et plus tard: “sandale d’homme
à la campagne”; v. aussi gallica DC 4,16c) peut-
être sous l’influence du 1t. caligula “petite botte
de soldat” (gallicula serait donc la solea gallica
“sandale gauloise”), par Gam1 et Gam2 (évolu-
tion formelle peu claire, cp. BASILICA > ba-
soche}, Brüch (ZrP 51,482s.; à travers *gallec-
ca). -3° gaul. *GALLOS “pierre” (-> gal),
par Wartburg (FEW 4,45b et BW5) en partant
d’un soulier avec une semelle particulièrement
grosse; Spitzer ZrP 43,333-339 avait proposé la
même étym. en partant d’un verbe *galocher
“patauger, etc.”. H. et R. Kahane proposent
eux-mêmes de partir de deux variantes grecques:
*KALÔRTION: comp. de kâlon “bois” et
-artion («a conjunct form of arter “kind of
felt shoe” also known from Byz. cheirôrtion
“glove” (lit., hand-shoe) andpodôrtion “gaiter”
(lit., footshoe). »), latinisé en *calortium, d’où
calabr. k a l à rc i pl. “sandali da montanaro”
[H. et R. Kahane ne mentionnent pas calosci pl.
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