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Baldinger, Kurt; Möhren, Frankwalt [Hrsg.]; Städtler, Thomas [Hrsg.]; Heidelberger Akademie der Wissenschaften / Kommission für das Altfranzösische Etymologische Wörterbuch [Mitarb.]; Baldinger, Kurt [Bearb.]
Dictionnaire étymologique de l'ancien français: [DEAF] (G): G — Tübingen: Max Niemeyer Verlag, 1995

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https://doi.org/10.11588/diglit.61390#0140
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GARAIT

[“Lieu dit ancien”]). 2° “mise en jachère, ja-
chère” (agn. fin 13es., HosebL 8 [correspond à
waret HosebHenL 6s. (ci-dessus sub garait sens
2°); si voz terres soient partiz en trois parties, la
une à ivernage, l'autre à qarresme, et la tierce à 05
warrette en esté, donqe est la charue de terre de
IXxx acres; et si voz terres soint partiz en deux,
com sount en plusours pays, l’une partie à iver-
nage et quarresme et l’autre partie à warrette,
dount serra la charue de VIIIXX acres-, Gdf 10
4,227b, qui ne cite que la première partie de ce
passage, donne la définition “temps du labour”,
qui n’est pas satisfaisante, cp. un passage corres-
pondant de FletaR 2,241: vt terre sint tripartite,
tune nouies viginti acre faciunt carucatam, eà 15
quod LX. in hyeme, LX. in Quadragesima, et LX.
in estate pro warecto debent exarari. De terris
vero bipartitis debent ad carucam octies viginti
acre computari vt medietas pro warecto habeatur
et medietas alia in hyeme, et Quadragesima semi- 20
netur, cf. Delisle 298;299; DC sub warec-
TUM.]).
$ garetour m. “laboureur” (doc. norm. 1264,
Gdf 4,227b.)
$ [*desgaraitier v.a. [Rattaché par Wartburg 25
FEW 14,333a à notre famille, mais il est très
prob. dér. de *GARRA -» jarret] (desgarait
subj.prés.sg.3 SaisnMich) “donner un coup
de façon à faire trébucher” (ca.1195, SaisnMich
XCIX [Saisne passeront Rune (= le Rhône), qi 30
ne sorent l’agait; Au monter de la rive lor fai-
saient molt lait, Si com il i venaient lè prenaient
à fait. Cil n ’ancontre le suen qi ne le desgarait,
Si q’an Rune trabuche; molt ampire son plait,
Qar li hauberz l’apoise, qifloter ne le lait; Ne nuis 35
ne si adresce qi cher escot n’ipait. Tex .v.c. en i
muert], Gdf 2,591a [sub desgareter, déf.
“couper le jarret de”]; TL 2,1598 [critique la déf.
de Gdf et le rattache, sans le définir, à garait <
VERVACTUM]; FEW 4,67b [desjareter “cou- 40
per le jarret de” GdfLex, sub *GARRA] et
14,333a [desgaraitier “faire sortir (qn) du
champ” hap. sub VERVACTUM; les deux indi-
cations du FEW se rapportent uniquement à
notre passage. Gdf, à notre avis, a rattaché avec 45
raison *desgaraitier à la famille du fr. jarret, sans
toutefois reconnaître le sens exact]) - Baldinger].
- Huyghe.
GARAIT2 m. [Au sens de “coup” garait repré- 50
sente très prob. un croisement degamczY “coup”
(-» gemait 2°) et de garrot “gros bâton; etc.”
(-+ garrot), d’autant plus qpe gemait avait, lui
aussi, le sens de “bâton, gourdin”] “coup”
(ca.1185, AlexParHM 272 [A .1. baron de Grese 55
vet doner tel garait (var. en vint poignant
à hait) Que l’escu de son col li a percié et

frailf). - Huyghe; Baldinger.

GARAIT3 m. [Passage difficile de SaisnM 3016:
Baudoins fu ou tref qui son gent cop ot fait, Ocis
a Caanin, s’en ot pris le garait, Molt ot bien pris
ses armes, son samblant contrefait, Nus hom nel
[ravisast-, ravisant ms.I] qui tant conneii(st) l’ait.
Ayant traversé le Rhône, Baudouin, neveu de
Charlemagne, armé de sa seule lance, a tué Caa-
nin sur la rive, puis s’est entièrement revêtu de
ses armes et, grâce à ce déguisement, il a pu
parvenir jusqu’à la tente de la reine Sebille
(femme du chef saxon Guitechin), dont Bau-
douin est tombé amoureux (v. cette laisse dans
SaisnM 2947-3014 et HenryChrest 23). Cet épi-
sode est repris sous forme de résumé au début de
la laisse suivante (passage cité ci-dessus). L’idée
centrale (importante par la suite), c’est le dégui-
sement de Baudouin. Ceci explique et justifie la
reprise synonymique (en ot prist le garait et son
samblant contrefait) qui est à la base de mon
interprétation: garait semble en effet signifier
“apparence extérieure”, variante, si cette inter-
prétation est correcte, de carait “visage, figure”,
attesté dans GirRossDécH 5742 Au partir me fist
trop irat carait « il me fit une figure irri-
tée » (PfisterGir 314 avec var.; s’agirait-il, dans
notre texte, d’une influence directe?) < *CA-
RACTUM < 1t. CARA FEW 2,349a (la termi-
naison est prob. influencée par CHARACTER
(cp. afr. charai(t) “charme, sortilège” FEW 2,
354 < CARAGIUS, PfisterGir 314n25); v. aussi
RensonVis 499. Quant à la sonorisation de c- g-
v. Udo L. Figge, Die romanische Anlautsonori-
sation, Bonn 1966.] “apparence extérieure”
(ca.1195, SaisnM 3016, Gdf 4,218a [déf. “coup”;
-> garait2]). - Baldinger.
GARANCE f. [Abfrq. *WRATJA “garance”
(d’où aha. rezza), emprunté au 1t. brattea “feuille
de métal, notamment d’or” qui a été confondu
sémantiquement avec 1t. blatta, -ea “pourpre”,
Kluge ZD WF 14,160 et ARom 6,311; Nieder-
mann ARom 5,436. En galloroman, l’apparition-
d’un -a- de passage entre w et r est sûrement
phonétique (cp. *wrainjo > garegnon, *wraith
> garat), de sorte qu’il n’est pas nécessaire de
supposer avec Niedermann une forme frq.
*warantja, du It.vulg. *barantia, à côté de
*wratja, du 1t. brattea. L’insertion de -n- s’expli-
que par une confusion de suffixes dans les mots
germ. d’origine 1t. (palatium > aha. phalanza-,
focacea > aha. fochanza-, etc.). Le mot est
attesté en Gaule sous forme latinisée depuis le
7es. dans des chartes, des capitulaires et des glos-
saires (warantia, warentia, varantia, garantia, ga-
rancia, DC 4,26). Il vit aussi dans le Midi, mais

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