GARNIR
boure ne garmos-, M.Kuttner, Was bedeutet
Guillaume d’Angleterre, v.637: N'i a ne borre ne
garmos, ZfSL 55,219-221], TL 4,176 [“ein Far-
bemittel”]; Gdf 4,233a; FEW 17,529a; Goddard
161; 129). 2° “feinte, hypocrisie” (champ.
ca.1250, Pères, Gdf 4,233a; FEW 17,529a).
• garmosé p.p. “infecté de fraude, d’hypocri-
sie” (champ, ca.1195, EvrartGen; Gdf 4,233a;
FEW 17,529).
£ garmosement m. “feinte, fourberie, hypocri-
sie” (champ, ca.1195, EvrartGen, Gdf 4,233a;
FEW 17,529a).
£ garmoisie f. “feinte, hypocrisie” (champ.
ca.1250, Pères, Gdf 4,233a; FEW 17,529a).
£ engarmouser (var. enguermeuser même texte)
0 v.a. “donner un certain apprêt à une étoffe de
laine” (Paris ca.1268, LMestD 196 [Aîw frepier
ne puet ensoufrer lange ne nule chause lange
enguermeuser, ce est a savoir de fesil de charbon
et de huile], TL 3,376; Gdf 3,164c d’après
LMestL; FEW 17,529a). - Baldinger.
GARNACHE1 f. [Mot d’origine incertaine;
BattAl et Corom proposent le 1t. GAUNACA
“sorte de fourrure” d’origine iranienne, ce qui
gagne en probabilité s’il est vrai que le type ga-
nache (sans r) est plus ancien, ce qui pourtant
n’est pas confirmé ni par les attestations du fr.
(ce qui est moins grave puisqu’il l’a prob.
emprunté à l’aocc. ou à une autre langue méri-
dionale), ni par l’aocc., où garnacha est attesté
dès 1158, ganacha dep. ca. 1190. Il semble que
l’aocc. ait été le centre d’irradiation du mot
(les attestations en mit., de même, viennent sur-
tout du Midi de la France; v. dans le même sens
Corom). Les premières attestations fr. viennent
de l’Ordre du Temple et de l’Hôpital de Jérusa-
lem ce qui semble suggérer que le fr. a emprunté
le mot dans le milieu multilingue du Levant. Dès
le 13es. le type garnacha est largement répandu:
ait. guarnaccia (dep. 13es., à côté de guarnacca
et var. Bezzola 210; BattAl), cat. garnatxa
(13e - 17es., AlcM), esp. garnacha (dès 1222,
Corom), aport. id. (1204, Mach2; ZrP 28,
429; garnachia 1243 Mach2; guarnacha 1254
Mach2); mha. garnasch “long vêtement sans
manches” dans le Parzival de Wolfram von
Eschenbach. Wartburg pense à GAUNACA
tout en classant le mot parmi les étymologies peu
sûres ou inconnues; si les formes sans r étaient
plus anciennes, le r pourrait s’expliquer par
influence de la famille de *WARNJAN -> gar-
nir. FEW 21,508a; Corom 2,685; BattAl]
(garnache ca. 1260 RègleTempleC 425; 1263 Rè-
gleHospJér BN fr.1978 f°62 r° (id. RègleHosp-
JérM); 1290 LevyTrés; 1300 RègleHospJér BN
fr.1979 f°60 v°; doc. 1352 DC; doc. 1387
CptBrunD 159, guarnache ca.1260 RègleTem-
pleC 132;142;314;317;335;558,gflr«(2/c7ze Nevers
1266 Gay; 1285 BretTournD; genache fin 13es.
DispVin; ganache doc. 1352 DC, canache doc.
1352 DC) 0 “sorte de vêtement de dessus
(presque toujours un ample manteau fourré, à
collet ou à capuchon, et fendu devant ou sur le
côté; quelquefois avec manches, v. Gay 1,766b)”
(ca.1260 - Cotgr 1611, RègleTempleC 132
[a I frere dou covent puet doner I besanz, ou une
cote ou chemise, ou une guarnache, ou I cuir de
dain, ou un bouqueran-, l’éd. définit “variété de
la chape et du balandran, sans manches ni cein-
ture”]; 142 [Et si puent doner l’un frere de couvent
a l’autre sans congié une garnache que il aura
portée I <2«];314;317;335 [/es guarnaches de ber-
r/e];425;558 [une guarnache a penne]-, Règle-
HospJér ms.BN fr.1978 f °62 r° [ms. de ca.1315,
mais le passage en question est daté 1263; texte
v. Gdf 4,233b; v. aussi ms.BN fr.1979 f°43 r°
passage daté également de 1263];f °46 v° [Le frere
doit avoir .iij. chemises et .iij. braies et une cote
et .j. iupel, une garnache, une chappe et .ij. man-
teaus .j. a penne et l’autre sans penne, chauces,
langes et linges et trois dras en lit et le quart, ce
est le sac-, texte à dater prob. ca. 1300; var. du
même texte du Cart. de S. Jean de Jérus. cité par
Gdf 4,233b, et ms.BN fr.1979 f°34 r°]; Nevers
1266; BretTournD 298; LevyTrés 122a; DispVin
[Chascun ot forree genache JubNRec I 294]; doc.
1387 CptBrunD 159 [pour la garnache 320 her-
mines], Gdf 4,233a; TL 4,176; FEW 21,507b;
Gay 1,766; Enlart III 48). - Baldinger.
GARNACHE2 f. “espèce de vin” (TL 4,176;
GdfC 9,722b; FEW 14,299a) - vernache.
GARNIR v. [D’un germ. *WARNJAN,
*WAR(A)NÔJAN “prendre garde à qch.” qui
appartient à la famille indo-eur. *uer - “aperce-
voir, faire attention” (cp. 1t. verëri “avoir une
crainte respectueuse pour, révérer”, asax.
waron, aangl. warian, angl. beware, ail.
(be-)wahren\, la forme en -jan, base du fr. -ir, est
bien attestée en aangl.: warenian, wearnian, war-
nian (cette forme attestée p.ex. en 1023, OED)
avec les sens “to take need, be on one’s guard,
beware”, “to make aware, to put on one’s
guard” (attesté dep. ca.1000), “to put (a person)
on his guard, to caution against some person or
thing as dangerous” (dep. 1225), etc. (OED sub
warn1 et garnish; il paraît avoir eu selon le
OED une certaine confusion en germ. et en
aangl. avec un verbe homonyme *warnjan “to
ward off, prevent, refuse”, asax. wernjan, aangl.
wiernan, etc.). Sur le continent sont attestés aha.
uuarnôn “avertir amicalement, protéger;
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boure ne garmos-, M.Kuttner, Was bedeutet
Guillaume d’Angleterre, v.637: N'i a ne borre ne
garmos, ZfSL 55,219-221], TL 4,176 [“ein Far-
bemittel”]; Gdf 4,233a; FEW 17,529a; Goddard
161; 129). 2° “feinte, hypocrisie” (champ.
ca.1250, Pères, Gdf 4,233a; FEW 17,529a).
• garmosé p.p. “infecté de fraude, d’hypocri-
sie” (champ, ca.1195, EvrartGen; Gdf 4,233a;
FEW 17,529).
£ garmosement m. “feinte, fourberie, hypocri-
sie” (champ, ca.1195, EvrartGen, Gdf 4,233a;
FEW 17,529a).
£ garmoisie f. “feinte, hypocrisie” (champ.
ca.1250, Pères, Gdf 4,233a; FEW 17,529a).
£ engarmouser (var. enguermeuser même texte)
0 v.a. “donner un certain apprêt à une étoffe de
laine” (Paris ca.1268, LMestD 196 [Aîw frepier
ne puet ensoufrer lange ne nule chause lange
enguermeuser, ce est a savoir de fesil de charbon
et de huile], TL 3,376; Gdf 3,164c d’après
LMestL; FEW 17,529a). - Baldinger.
GARNACHE1 f. [Mot d’origine incertaine;
BattAl et Corom proposent le 1t. GAUNACA
“sorte de fourrure” d’origine iranienne, ce qui
gagne en probabilité s’il est vrai que le type ga-
nache (sans r) est plus ancien, ce qui pourtant
n’est pas confirmé ni par les attestations du fr.
(ce qui est moins grave puisqu’il l’a prob.
emprunté à l’aocc. ou à une autre langue méri-
dionale), ni par l’aocc., où garnacha est attesté
dès 1158, ganacha dep. ca. 1190. Il semble que
l’aocc. ait été le centre d’irradiation du mot
(les attestations en mit., de même, viennent sur-
tout du Midi de la France; v. dans le même sens
Corom). Les premières attestations fr. viennent
de l’Ordre du Temple et de l’Hôpital de Jérusa-
lem ce qui semble suggérer que le fr. a emprunté
le mot dans le milieu multilingue du Levant. Dès
le 13es. le type garnacha est largement répandu:
ait. guarnaccia (dep. 13es., à côté de guarnacca
et var. Bezzola 210; BattAl), cat. garnatxa
(13e - 17es., AlcM), esp. garnacha (dès 1222,
Corom), aport. id. (1204, Mach2; ZrP 28,
429; garnachia 1243 Mach2; guarnacha 1254
Mach2); mha. garnasch “long vêtement sans
manches” dans le Parzival de Wolfram von
Eschenbach. Wartburg pense à GAUNACA
tout en classant le mot parmi les étymologies peu
sûres ou inconnues; si les formes sans r étaient
plus anciennes, le r pourrait s’expliquer par
influence de la famille de *WARNJAN -> gar-
nir. FEW 21,508a; Corom 2,685; BattAl]
(garnache ca. 1260 RègleTempleC 425; 1263 Rè-
gleHospJér BN fr.1978 f°62 r° (id. RègleHosp-
JérM); 1290 LevyTrés; 1300 RègleHospJér BN
fr.1979 f°60 v°; doc. 1352 DC; doc. 1387
CptBrunD 159, guarnache ca.1260 RègleTem-
pleC 132;142;314;317;335;558,gflr«(2/c7ze Nevers
1266 Gay; 1285 BretTournD; genache fin 13es.
DispVin; ganache doc. 1352 DC, canache doc.
1352 DC) 0 “sorte de vêtement de dessus
(presque toujours un ample manteau fourré, à
collet ou à capuchon, et fendu devant ou sur le
côté; quelquefois avec manches, v. Gay 1,766b)”
(ca.1260 - Cotgr 1611, RègleTempleC 132
[a I frere dou covent puet doner I besanz, ou une
cote ou chemise, ou une guarnache, ou I cuir de
dain, ou un bouqueran-, l’éd. définit “variété de
la chape et du balandran, sans manches ni cein-
ture”]; 142 [Et si puent doner l’un frere de couvent
a l’autre sans congié une garnache que il aura
portée I <2«];314;317;335 [/es guarnaches de ber-
r/e];425;558 [une guarnache a penne]-, Règle-
HospJér ms.BN fr.1978 f °62 r° [ms. de ca.1315,
mais le passage en question est daté 1263; texte
v. Gdf 4,233b; v. aussi ms.BN fr.1979 f°43 r°
passage daté également de 1263];f °46 v° [Le frere
doit avoir .iij. chemises et .iij. braies et une cote
et .j. iupel, une garnache, une chappe et .ij. man-
teaus .j. a penne et l’autre sans penne, chauces,
langes et linges et trois dras en lit et le quart, ce
est le sac-, texte à dater prob. ca. 1300; var. du
même texte du Cart. de S. Jean de Jérus. cité par
Gdf 4,233b, et ms.BN fr.1979 f°34 r°]; Nevers
1266; BretTournD 298; LevyTrés 122a; DispVin
[Chascun ot forree genache JubNRec I 294]; doc.
1387 CptBrunD 159 [pour la garnache 320 her-
mines], Gdf 4,233a; TL 4,176; FEW 21,507b;
Gay 1,766; Enlart III 48). - Baldinger.
GARNACHE2 f. “espèce de vin” (TL 4,176;
GdfC 9,722b; FEW 14,299a) - vernache.
GARNIR v. [D’un germ. *WARNJAN,
*WAR(A)NÔJAN “prendre garde à qch.” qui
appartient à la famille indo-eur. *uer - “aperce-
voir, faire attention” (cp. 1t. verëri “avoir une
crainte respectueuse pour, révérer”, asax.
waron, aangl. warian, angl. beware, ail.
(be-)wahren\, la forme en -jan, base du fr. -ir, est
bien attestée en aangl.: warenian, wearnian, war-
nian (cette forme attestée p.ex. en 1023, OED)
avec les sens “to take need, be on one’s guard,
beware”, “to make aware, to put on one’s
guard” (attesté dep. ca.1000), “to put (a person)
on his guard, to caution against some person or
thing as dangerous” (dep. 1225), etc. (OED sub
warn1 et garnish; il paraît avoir eu selon le
OED une certaine confusion en germ. et en
aangl. avec un verbe homonyme *warnjan “to
ward off, prevent, refuse”, asax. wernjan, aangl.
wiernan, etc.). Sur le continent sont attestés aha.
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