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Baldinger, Kurt; Möhren, Frankwalt [Hrsg.]; Städtler, Thomas [Hrsg.]; Heidelberger Akademie der Wissenschaften / Kommission für das Altfranzösische Etymologische Wörterbuch [Mitarb.]; Baldinger, Kurt [Bearb.]
Dictionnaire étymologique de l'ancien français: [DEAF] (G): G — Tübingen: Max Niemeyer Verlag, 1995

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https://doi.org/10.11588/diglit.61390#0412
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GESSONNEUS

GESTE1

pent)” ou “qui mord = qui pique (en parlant
d’un serpent [d’après la croyance populaire])”
(ca.1320, OvMor Gdf et OvMorB IV 6008var„
Gdf 4,268c). - Baldinger.
GEST1 m. [Du 1t. GESTUS “manière de se tenir, at-
titude du corps”, en particulier “gestes de l’ora-
teur ou de l’acteur, mimique”, lesquels sens ont
subsisté en français. Au 15es., emprunté au latin
avec la graphie geste (FEW 4,126b), probable-
ment pour remédier à l’homonymie de gest [zç]
avec d’autres mots ayant la même prononciation,
notamment jet, le -e final assurant la pro-
nonciation des consonnes précédentes, mais don-
nant aussi au mot, au début, le genre féminin.
GESTUS, qui est un dérivé du verbe GERERE
“porter, se charger de qch., accomplir” (EM4
273b - 274a), s’est aussi conservé dans les autres
langues romanes: it. gesto “portamento, moven-
za; espressione dello sguardo” dep. lem,13es.,
“movimento del corpo” dep. fin 13es., Battaglia;
log. et camp, géstu “gesto” WagnerDiz; occ. gest
“geste, mouvement, mine” dep. 13es., Lv, Mis-
tral ; cat. gest “mouvement du corps” dep. 2em. 13es.,
“conjunt de la disposiciô del cos coma expressiva 25
d’idees, sentiments ...” dep. 14es., AlcM; esp. ges-
to “actitud moral” et sens mod. “grimace, moue”
dans fazer gestos “hacer visajes” dep. Iem.l3es.
[sens analogue en norm. : pl. gestes “faux sem-
blants, grimace” FEW 4,126b], “porte, aspecto”
dep. Iem.l4es., Corom 2,725a; port, gesto “movi-
mento do corpo” et “aparência, semblante, ros-
to” dep. 14es., Lorenzo; Mach3; roum. gest “ge-
ste” (qui ne figure pas chez Cioranescu) semble
être un emprunt moderne (1948, DLR).] (gest
FetRomF1 724,8; DenFoulB1 III 13,63; geste dep.
Comm) ♦ “mouvement, attitude (du corps, des
membres)” (1213 FetRomF1 724,8 [Césarpronon-
çait sa reson en plet par agüe voiz et trenchant,
par une ardent esmuete, par un covenable gest de 40
cors et de membres} ; 1372 DenFoulB1 III 13,63 [57
sont les jeunes varletons et adolescens si chaiti-
vement gouvernez et demenez en leur tendre aa-
ge. . des signes de leur face, du gest de leurs
corps] ; TL 4,288 ; FEW 4,126b). 45
• [geste f. “id.” (ca.1490 Comm, GdfC 9,697c;
FEW 4,126b, m. dep. Est 1549, GdfC 9,697c).]-
Straka.
*GEST2 m.? [Il faut séparer geste f. “levure”, qui 50
provient de l’aangl. (^ geste2) des formes mas-
culines giest, gist, giet qu’on a relevées à partir
du 14es. dans les dialectes du Nord du domaine
d’oïl, mais qu’on trouve latinisées dès 1202 à Pa-

ris (unum obolum pro gesto vel levano DC 4,62c);
celles-ci viennent du mnéerl. GEST “levure”, Ver-
Ver 2,1684, dont l’aire se prolonge en Allemagne
( mha. jest “écume” Lexer 1,1480, cf. ail. Gischt)
5 depuis la Rhénanie et la Westphalie jusqu’à la
Poméranie (Kretschmer 105). FEW 16,34a.] ( giest
doc. Douai, gist doc. Lille, 1369, ghist ib. 1400;
ib. 1440 FEW, giet doc. Corbie) ♦ “levure”
(1360 - 1443, doc. Douai 1360 [deux deniers obo-
10 le, pour giest]', doc. Lille 1369 [pour goudalle et
gist]', doc. Lille 1400 [ghist]; ib. 1440 FEW [tiré
de Marquant 124 qui cite ghist prob. d’après une
série de doc. 1421-1480]; doc. Corbie (Somme)
1443 [on poelt bien métré giet en pain . . . depuis
15 Saint Remy jusques a Pasques], Gdf 4,277a [doc.
1360 mal rangé ou erreur pour 1460?]; FEW
16,34a). - Straka.
GESTE1 f. [Du 1t. GESTA, p.p. du verbe GE-
20 RERE “exécuter, accomplir, faire” (v. aussi ci-
dessus gest1), employé, dès le It.cl. (par ex. par
Corn. Nepos), en fonction de subst. pl. n. au sens
d’ “actions, hauts faits, exploits militaires”, com-
me synonyme de acta ou rës gestae (EM4 273b).
En 1t. tardif, le mot est devenu subst. fém. sg. :
GESTA, -AE, et a pris le sens de historia de rebus
gestis “histoire, récit des hauts faits”, par ex. Ges-
ta Francorum (7es., G. Paris, La littérature fr. du
moyen âge §§ 15 et 21), Gesta Dagoberti regis ou
30 gesta sanctorum patrum (Niermeyer); v. aussi,
dans Vita Caroli Magni d’Eginhard (f 840):
“Hanc prudens Gestam noris tu scribere, Lector,
Einhardum Magni magnificum Caroli” (DC
4,62c). Les deux sens, “action d’éclat mémorable,
35 exploit” et “histoire des hauts faits d’un peuple,
d’une famille ou d’un héros, poème de récits his-
toriques, chronique, épopée”, se sont conservés
en afr. où geste f. est attesté dès la Ch. de Roland
avec la seconde des deux acceptions, tandis
qu’avec la première, le mot n’apparaît que dans
la seconde moitié du 12es., à partir du Roman de
Thèbes (ca. 1160); cette différence chronologique
ne justifie cependant pas l’opinion selon laquelle
le sens d’ “action mémorable” serait secondaire
et viendrait en afr. de celui de “poème de récits
historiques” (BW5); c’est l’ordre des acceptions
donné par le FEW 4,119a, qui semble refléter fi-
dèlement les trois principaux stades de l’évolu-
tion sémantique du mot depuis “action d’éclat
mémorable” (1°) à “histoire, récit des hauts faits
d’un peuple, d’une famille, d’un héros” (4°) et jus-
qu’à “famille, lignée, race” (6°). De la première
acception dérivent, au 13es., par affaiblissement
sémantique, le sens neutre de “fait, action” (2°)

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