GORDINGE
GORGE
(Jal2 57a ‘fr. bas + mnéerl. gordinge’), que de
germ. bak “dos” (cp. néerl. bakboord > fr. bâ-
bord, Valkh 157) et gordinge.} ♦ t. de marine
“sorte de cordage fixant la voile (p.-ê. l’amure,
soit le cordage qui fixe, du côté du vent, le point
d’en bas d’une basse voile)” (ca.1160, SGillesP
887 [(le bateau fait route au devant du vent sans
que l’équipage ait besoin de déployer son art)
[Ne] n’i out halé bagordinge, [Ne] escote ne sco-
laringe, Ne fud mester de boesline (ms. bocs-);
Tute fud qu[e]ie la marine, ms. agn. Iem.l3es.], TL
1,793 [corr. en bagorduige]; Jal2 57a; Stone 59a;
FEW 23, 95b).
• *holgordinge f. [Semble être composé d’un
élément germ. HOL-, relié par alternance voca-
lique à HALEN “tirer, surtout sur un cordage”
(v. —• haler), cp. ail. holen “aller chercher” etc.,
pourtant absent au néerl., et de gordinge. (EdmK
p.cxx: ‘hol- faute pour hal- ?’)] (agn. holgurdin
EdmK 1456) ♦ t. de marine “cordage qui sert à
relever une certaine partie d’une voile, ou de
plisser et de rapprocher cette voile elle-même de
la vergue qui la porte, cargue” (3et.l2es., EdmK
1456 [Les mariners en sunt mult liee (du vent très
fort); Lur lof unt enz mult tost lancié E alaschent
lur boelins E estreinent lur holgurdins, ms. agn.
14es.], TL 4,1132; Stone 355a; FEW 23,95b). -
Môhren.
GORFOLER — FOLER.
GORGE f. [Du lt.tard. GURGA “gouffre”, qui
dérive lui-même du It.class. gurges “id.”, et qui
est attesté au 6es. à côté de la forme masc. gurgus
“id.” (ThesLL 62,2359). Pour les continuateurs de
ce dernier, v. — gort1. Des différentes accep-
tions de gorge en afr., c’est celle de “gosier, gor-
ge” (1°) qui est attestée déjà en lt.tard. pour gur-
ges (5es., v. FEW 4,337b); les autres, dont la filia-
tion sémantique ne pose pas de problèmes, se
sont développées en fr. Le commentaire du FEW
concernant l’acception de “sein”: «Die bed[eu-
tung] “weibliche brust” verdankt ihre entstehung
wohl dem wunsch nach einem deckwort»
(4,338a), ne s’impose pas puisque les attestations
ne font pas clairement reconnaître le sens de
“seins d’une femme”, v. 3° ci-dessous. - Gurga
existe encore dans aocc. gorga (1478, FEW
4,330a) et occ. mod. dial. (FEW), cat. gorga (dep.
fin 14es., CoromCat 4,566b), it. gorga (dep. 14es.,
Battaglia 6,984a) ; esp. gorga semble emprunté au
cat. (Corom2 3,174a). Au fr. sont empruntés it.
gorgia (dep. 13es., CortZol 511a; Battaglia
6,985a), esp. gorja (dep. 2eq.l3es. [ms. 14es.], Co-
rom2 3,174b), port, gorja (dep. 16es., Mach3
3,166a), angl. gorge (dep. mi!.14es., MED 4,253a)
et mhall. gorge (cf. Kaindl ZrP 17,360).
Cp. encore l’emploi dans un nom de personne,
Jehan a la gorge, tesserant (Taillel313M 163),
qui ne peut être interprété définitivement. -
Gdf 4,311c donne sub gorgiee “gorge, tête, vie”
[!] la seule att. suivante: L’eschiele se repent que
tant est aprocie Cil qu’il [1. qui] puet eschaper
n’oblia sa gorgie, Th. de Kent, Geste d’Alis., qui
correspond à AlexParA II 759 corgiee “fouet
muni d’une courroie”. Au choix de sens offert
par Gdf nous préférons considérer gorgie com-
me var. de corgie à initiale sonorisée, cf. les for-
mes réunies dans FiggeSon 57. - FEW 4,337a;
REW 3921.]
(gorge lerq.l2es. BrendanW 1145; EneasS1 3654;
4036; PhilomB 159; ErecR 1476; 3019; RouH III
4068; GuillAnglH 1425; 1982; RenM III 66; 72;
VII 105; 725; XVI 248; etc.; SimFreineGeorgM
627; 1269; VMortHélW 10,2; SGenB 3272;
etc.etc., gourge doc. Dole 1348 Gdf; [GastPhéb-
ChasseT 49,6; BibbrW 43,6], gorje GarLorrD
124; CoincyllllB 67; LSimplMedD 205; FevresS
106, francoit. gorce MoamT I 10,3, gorça Macai-
reM 1044; OgDanAlC 974; 1601) ♦ 1° “parties
antérieure et latérales du cou (vues de l’extérieur
ou de l’intérieur), gorge” [dans plusieurs contex-
tes il est impossible d’exclure les sens de “gosier”
ou de “cou” en général] (dep. Ierq.l2es., Bren-
danW 1145 [emploi fig., v. ci-dessous]; EneasS1
3654 [Par la gorge li ist l’aleine]; Erec 1476; 3019;
RouH III 4068; RenM III 66 [(/z marcheans) Le
gourpil trovent enverse. De toutes pars l’ont ren-
verse, N’ont ore garde qu’il les morde. Prisent le
dos et puis la gorge, ou “peau de la gorge...” ?, v.
4°]; RenR 14751 [l’en me devrait couper la gorge,
correspond à RenM VII 725 par ma puie de gor-
ge, v. — pute]; etc.; SimFreineGeorgM 627;
1269; VMortHélW 10,2; etc.etc.; HMondB 257
[La .iiij. partie principal du col est dite gorge, c’est
le neu de la gorge par devant le col, le quel est
sans moien après le menton et desous]; etc.etc.,
TL 4,441 [distingue encore les acceptions de “EB-
organ” et de “Sprechorgan” 4,442]; GdfC 9,708b;
Stone 338b; LevyTrés 124b; FEW 4,331b); ♦ au
fig., dit d’un volcan (lerq. 12es., BrendanW 1145
[Jetant flammes de sa gorge]) ; ♦ coupe-gorge em-
ployé comme nom d’une épée (2em.l3es., Tourn-
AntW 2178 [li voldrent couper la gorge A leur
espee Coupe-gorge]); ♦ mentir par la gorge 1322
SJeanBaptOct’G 2980, v. — mentir; ♦ a haute
gorge loc. adv. “à haute voix” (14es., GirRossAlH
3755 [Tuit ensamble respondent, criant a haute
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(Jal2 57a ‘fr. bas + mnéerl. gordinge’), que de
germ. bak “dos” (cp. néerl. bakboord > fr. bâ-
bord, Valkh 157) et gordinge.} ♦ t. de marine
“sorte de cordage fixant la voile (p.-ê. l’amure,
soit le cordage qui fixe, du côté du vent, le point
d’en bas d’une basse voile)” (ca.1160, SGillesP
887 [(le bateau fait route au devant du vent sans
que l’équipage ait besoin de déployer son art)
[Ne] n’i out halé bagordinge, [Ne] escote ne sco-
laringe, Ne fud mester de boesline (ms. bocs-);
Tute fud qu[e]ie la marine, ms. agn. Iem.l3es.], TL
1,793 [corr. en bagorduige]; Jal2 57a; Stone 59a;
FEW 23, 95b).
• *holgordinge f. [Semble être composé d’un
élément germ. HOL-, relié par alternance voca-
lique à HALEN “tirer, surtout sur un cordage”
(v. —• haler), cp. ail. holen “aller chercher” etc.,
pourtant absent au néerl., et de gordinge. (EdmK
p.cxx: ‘hol- faute pour hal- ?’)] (agn. holgurdin
EdmK 1456) ♦ t. de marine “cordage qui sert à
relever une certaine partie d’une voile, ou de
plisser et de rapprocher cette voile elle-même de
la vergue qui la porte, cargue” (3et.l2es., EdmK
1456 [Les mariners en sunt mult liee (du vent très
fort); Lur lof unt enz mult tost lancié E alaschent
lur boelins E estreinent lur holgurdins, ms. agn.
14es.], TL 4,1132; Stone 355a; FEW 23,95b). -
Môhren.
GORFOLER — FOLER.
GORGE f. [Du lt.tard. GURGA “gouffre”, qui
dérive lui-même du It.class. gurges “id.”, et qui
est attesté au 6es. à côté de la forme masc. gurgus
“id.” (ThesLL 62,2359). Pour les continuateurs de
ce dernier, v. — gort1. Des différentes accep-
tions de gorge en afr., c’est celle de “gosier, gor-
ge” (1°) qui est attestée déjà en lt.tard. pour gur-
ges (5es., v. FEW 4,337b); les autres, dont la filia-
tion sémantique ne pose pas de problèmes, se
sont développées en fr. Le commentaire du FEW
concernant l’acception de “sein”: «Die bed[eu-
tung] “weibliche brust” verdankt ihre entstehung
wohl dem wunsch nach einem deckwort»
(4,338a), ne s’impose pas puisque les attestations
ne font pas clairement reconnaître le sens de
“seins d’une femme”, v. 3° ci-dessous. - Gurga
existe encore dans aocc. gorga (1478, FEW
4,330a) et occ. mod. dial. (FEW), cat. gorga (dep.
fin 14es., CoromCat 4,566b), it. gorga (dep. 14es.,
Battaglia 6,984a) ; esp. gorga semble emprunté au
cat. (Corom2 3,174a). Au fr. sont empruntés it.
gorgia (dep. 13es., CortZol 511a; Battaglia
6,985a), esp. gorja (dep. 2eq.l3es. [ms. 14es.], Co-
rom2 3,174b), port, gorja (dep. 16es., Mach3
3,166a), angl. gorge (dep. mi!.14es., MED 4,253a)
et mhall. gorge (cf. Kaindl ZrP 17,360).
Cp. encore l’emploi dans un nom de personne,
Jehan a la gorge, tesserant (Taillel313M 163),
qui ne peut être interprété définitivement. -
Gdf 4,311c donne sub gorgiee “gorge, tête, vie”
[!] la seule att. suivante: L’eschiele se repent que
tant est aprocie Cil qu’il [1. qui] puet eschaper
n’oblia sa gorgie, Th. de Kent, Geste d’Alis., qui
correspond à AlexParA II 759 corgiee “fouet
muni d’une courroie”. Au choix de sens offert
par Gdf nous préférons considérer gorgie com-
me var. de corgie à initiale sonorisée, cf. les for-
mes réunies dans FiggeSon 57. - FEW 4,337a;
REW 3921.]
(gorge lerq.l2es. BrendanW 1145; EneasS1 3654;
4036; PhilomB 159; ErecR 1476; 3019; RouH III
4068; GuillAnglH 1425; 1982; RenM III 66; 72;
VII 105; 725; XVI 248; etc.; SimFreineGeorgM
627; 1269; VMortHélW 10,2; SGenB 3272;
etc.etc., gourge doc. Dole 1348 Gdf; [GastPhéb-
ChasseT 49,6; BibbrW 43,6], gorje GarLorrD
124; CoincyllllB 67; LSimplMedD 205; FevresS
106, francoit. gorce MoamT I 10,3, gorça Macai-
reM 1044; OgDanAlC 974; 1601) ♦ 1° “parties
antérieure et latérales du cou (vues de l’extérieur
ou de l’intérieur), gorge” [dans plusieurs contex-
tes il est impossible d’exclure les sens de “gosier”
ou de “cou” en général] (dep. Ierq.l2es., Bren-
danW 1145 [emploi fig., v. ci-dessous]; EneasS1
3654 [Par la gorge li ist l’aleine]; Erec 1476; 3019;
RouH III 4068; RenM III 66 [(/z marcheans) Le
gourpil trovent enverse. De toutes pars l’ont ren-
verse, N’ont ore garde qu’il les morde. Prisent le
dos et puis la gorge, ou “peau de la gorge...” ?, v.
4°]; RenR 14751 [l’en me devrait couper la gorge,
correspond à RenM VII 725 par ma puie de gor-
ge, v. — pute]; etc.; SimFreineGeorgM 627;
1269; VMortHélW 10,2; etc.etc.; HMondB 257
[La .iiij. partie principal du col est dite gorge, c’est
le neu de la gorge par devant le col, le quel est
sans moien après le menton et desous]; etc.etc.,
TL 4,441 [distingue encore les acceptions de “EB-
organ” et de “Sprechorgan” 4,442]; GdfC 9,708b;
Stone 338b; LevyTrés 124b; FEW 4,331b); ♦ au
fig., dit d’un volcan (lerq. 12es., BrendanW 1145
[Jetant flammes de sa gorge]) ; ♦ coupe-gorge em-
ployé comme nom d’une épée (2em.l3es., Tourn-
AntW 2178 [li voldrent couper la gorge A leur
espee Coupe-gorge]); ♦ mentir par la gorge 1322
SJeanBaptOct’G 2980, v. — mentir; ♦ a haute
gorge loc. adv. “à haute voix” (14es., GirRossAlH
3755 [Tuit ensamble respondent, criant a haute
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