GREZOIS
• engrevance f. ♦ “ce qui est pénible à supporter”
(mil. 14es., JArkAmP 1,115 [Fille sage est iretages a
son baron, et cele ki deshoneur lifait, est engrevance
aupere}, Gdf 3,182b; FEW 4,261b [13es., à corr.]).
• entregrever v.pron. “se faire du mal l’un à l’autre”
(1155 - ca. 1442, BrutA 12854 [Halcent les braz, les
escuz lievent, De merveillus cops s’entregrievent};
MonGuill2C 4090; AmbroiseP 5310; ContPerc'TR
1585 [Chascuns de ferir s’abandone: D’ax entre-
grever molt se hastent, Lor cops ne perdent ne ne
gastent}; LancF 5020 var. ms. déb. 13es., Gdf 3,287c
[une att. ca. 1442 Le Franc]; TL 4,641,27 [l’att. de
Brut sub grever]; FEW 4,261a).
• [esgrever v.n., enregistré Stone 260a “to become
hoarse”, tiré de ChirRogH0 240v°a Sa voiz H
esgrevera que a peines parler pura, avec renvoi à
agreger, est plutôt var. de escrever, v. -> CREVER.]
• mesgrever v.a ♦ “imposer à tort une charge
considérable (dans les ordres matériel, physique
ou psychique)” (déb. 14es., NicBozSerm2L 132 [yl
averount assuraunce Ke ja ne serrount par mechance
Mesgrevé}, Stone 422a).
• regrever v. ♦ 1° v.a. “imposer (de son côté)
une charge considérable (dans les ordres matériel,
physique ou psychique)” (lert. 13es. - 3eq. 15es.,
GuillTyrP IV 14 [La tierce porte meismes, qui a non
la porte du chien, regrevoit moût les noz; car il y
avoit un pont de pierre... Par la faisaient souvent H
Tur granz saillies}', GGui Gdf, Gdf 6,749a; TL 8,641
[renvoi]; FEW 4,260b). ♦ 2° v.n. “éprouver (de son
côté) un sentiment pénible à supporter” (fin 13es.,
PercB 2586 [Mas Clamadeus et sa gent crievent (var.
ms. fin 13e s. Et la gent Clamadeu regrievent; = PercL
2879 se grievent) Qui la novele ja savoient Del bien
que cil dedanz avoient], TL 8,641).
• rengrever v.a ♦ rengrever a avec objet indirect
“imposer (de nouveau) une charge considérable
(dans les ordres matériel, physique ou psychique)”
(lert. 13es.; 15es., DurmG 2989 [Mesire Durmars
est entrés En la forest tos adolés, Quar sa plaie li
rengreva], TL 8,814 [v.intr.]; Gdf 7,34b [v.n.]; FEW
4,261b [v.n.]. — Stâdtler.
[GREYWERK s. [Mot anglais partiellement
intégré en agn. Angl. GREYWERK “vair (spéc. le
dos)” est composé de mangl. grei “gris” et mba.
werk “œuvre, travail” (MED 4,325a) sur le modèle
de mba. grawerk, graw werk “vair (spéc. le dos)”
(SchillerLübben 2,142a; 5,682b); correspond à ail.
Grauwerk. Cp. mit. opus griseum 1234 Latham 323b
et agn. grisoevere GRIS. La désignation courante
en afr. est gris, -*■ GRIS 2°. — Le mot angl. est à
antidater (MED: 1349) sur la base de LHom, v. ci-
dessous.] ♦ “fourrure (spéc. le dos) du petit-gris
(écureuil de Russie et de Sibérie, scurius varius), vair
(spéc. le dos)” (agn., [1311 LHorn f°222v° [quivre
(glose interlin. angl. coper), esteim, grisovere (glose
prob. angl. graiwerk) ne deivent le custume}}', doc.
Londres 1298-1370 Stone [il avoit eskyppé a Bruges
deux barelles de greywerk}; doc. Southampton 1429
PortBookS 108 [.xiij. mantels de greywerk..., .xj.
mantels de greywerk}, Stone 343a; cf. MED 4,325b;
DelortFourr p. 39ss.).] — Môhren.
GREZOIS adj. [De It.vulg. GRAECÏSCUS “grec”,
appuyé par mit. graecïscus DC 4,93c (première att.:
1010). — Nous rangeons ci-dessous comme var. gre-
gois, gregeis, etc. Gam2 495a pense que gregois est
une forme dial.pic., mais cette forme se trouve aussi
dans des textes non picards; TLF 9,469b parle d’une
«altération de l’a.fr. grezeiz [sic], grezois» sans don-
ner ni renvois ni dire comment entendre ‘altération’;
selon HartmannZG 8 (cité au FEW 4,212a) grezois se
serait développé de gregois sous l’influence de Grèce,
mais GRAECÏSCUS aboutit régulièrement à grezois
(cf. Pope § 783) qui est donc la forme primaire; Hart-
mannZG 32ss. donne des exemples du passage de
-z(s)~ à -g-, mais un tel développement phonétique
reste à expliquer. Cf. aussi it. gresesco / gregesco
ci-dessous. — GRAECÏSCUS est continué par it.
grechesco, gresesco, gregesco adj. “grec” (dep. 13es.,
Battaglia 7,26a «Deriv. da greco»), aocc. grezesc,
grezeis, grezes “grec” (dep. fin 12es., Rn 3,506b),
cat. gresca f. “allégresse” (dep. 13es., CoromCat
4,643a); esp. gresca f. “caractère hargneux” est em-
prunté au cat., Corom2 3,206a; le sens du mot esp.
est prob. dû à la mauvaise réputation des Grecs (cf.
K. L. Müller, Übertr. Gebr. von Ethnika in der Rom.,
1973, 179).-Pope § 783; FEW 4,211b.
Rem.: TL 4,610 donne un syntagme a la gregoise
qu’il définit “nach griechischer Art”. La source en
est Gdf 4,356a qui cite un contexte d’Athis d’après
Ars. 3312 f°77b (qui est une copie du 18es. de
BL Add. 16441): Armez fu bien a la greseche.
AthisH 12225 donne une lecture différente: Armez
fu bien a loi grezoise (var. ms. ca. 1330 [= BL Add.
16441] greseche). Un syntagme a la gregoise n’existe
prob. pas en afr., greseche est ici adj. au sens de
“grec”. — Nous n’avons pas relevé les att. de la
désignation du peuple grec ni quant au sens, ni quant
à la graphie.]
(grezois AimonFlH 853; 1297; 1302; PriseOrABR1
1118; FloovB 1166; AmbroiseP 1434 [f. -esche};
MortAymC 983; 1381; 1520; ContGuillTyroM 29;
OrsonP 1532; AthisH 12225; AngVieGregM 293
[f. -esche}; ContPerc2AR 9600 [= ContPerc2ER
19722]; ContPerc2ER 19755; MichRayn 131 [f.
-eche}; etc.etc.; BibleMacéS 30453 [f. -oiche}; etc.
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• engrevance f. ♦ “ce qui est pénible à supporter”
(mil. 14es., JArkAmP 1,115 [Fille sage est iretages a
son baron, et cele ki deshoneur lifait, est engrevance
aupere}, Gdf 3,182b; FEW 4,261b [13es., à corr.]).
• entregrever v.pron. “se faire du mal l’un à l’autre”
(1155 - ca. 1442, BrutA 12854 [Halcent les braz, les
escuz lievent, De merveillus cops s’entregrievent};
MonGuill2C 4090; AmbroiseP 5310; ContPerc'TR
1585 [Chascuns de ferir s’abandone: D’ax entre-
grever molt se hastent, Lor cops ne perdent ne ne
gastent}; LancF 5020 var. ms. déb. 13es., Gdf 3,287c
[une att. ca. 1442 Le Franc]; TL 4,641,27 [l’att. de
Brut sub grever]; FEW 4,261a).
• [esgrever v.n., enregistré Stone 260a “to become
hoarse”, tiré de ChirRogH0 240v°a Sa voiz H
esgrevera que a peines parler pura, avec renvoi à
agreger, est plutôt var. de escrever, v. -> CREVER.]
• mesgrever v.a ♦ “imposer à tort une charge
considérable (dans les ordres matériel, physique
ou psychique)” (déb. 14es., NicBozSerm2L 132 [yl
averount assuraunce Ke ja ne serrount par mechance
Mesgrevé}, Stone 422a).
• regrever v. ♦ 1° v.a. “imposer (de son côté)
une charge considérable (dans les ordres matériel,
physique ou psychique)” (lert. 13es. - 3eq. 15es.,
GuillTyrP IV 14 [La tierce porte meismes, qui a non
la porte du chien, regrevoit moût les noz; car il y
avoit un pont de pierre... Par la faisaient souvent H
Tur granz saillies}', GGui Gdf, Gdf 6,749a; TL 8,641
[renvoi]; FEW 4,260b). ♦ 2° v.n. “éprouver (de son
côté) un sentiment pénible à supporter” (fin 13es.,
PercB 2586 [Mas Clamadeus et sa gent crievent (var.
ms. fin 13e s. Et la gent Clamadeu regrievent; = PercL
2879 se grievent) Qui la novele ja savoient Del bien
que cil dedanz avoient], TL 8,641).
• rengrever v.a ♦ rengrever a avec objet indirect
“imposer (de nouveau) une charge considérable
(dans les ordres matériel, physique ou psychique)”
(lert. 13es.; 15es., DurmG 2989 [Mesire Durmars
est entrés En la forest tos adolés, Quar sa plaie li
rengreva], TL 8,814 [v.intr.]; Gdf 7,34b [v.n.]; FEW
4,261b [v.n.]. — Stâdtler.
[GREYWERK s. [Mot anglais partiellement
intégré en agn. Angl. GREYWERK “vair (spéc. le
dos)” est composé de mangl. grei “gris” et mba.
werk “œuvre, travail” (MED 4,325a) sur le modèle
de mba. grawerk, graw werk “vair (spéc. le dos)”
(SchillerLübben 2,142a; 5,682b); correspond à ail.
Grauwerk. Cp. mit. opus griseum 1234 Latham 323b
et agn. grisoevere GRIS. La désignation courante
en afr. est gris, -*■ GRIS 2°. — Le mot angl. est à
antidater (MED: 1349) sur la base de LHom, v. ci-
dessous.] ♦ “fourrure (spéc. le dos) du petit-gris
(écureuil de Russie et de Sibérie, scurius varius), vair
(spéc. le dos)” (agn., [1311 LHorn f°222v° [quivre
(glose interlin. angl. coper), esteim, grisovere (glose
prob. angl. graiwerk) ne deivent le custume}}', doc.
Londres 1298-1370 Stone [il avoit eskyppé a Bruges
deux barelles de greywerk}; doc. Southampton 1429
PortBookS 108 [.xiij. mantels de greywerk..., .xj.
mantels de greywerk}, Stone 343a; cf. MED 4,325b;
DelortFourr p. 39ss.).] — Môhren.
GREZOIS adj. [De It.vulg. GRAECÏSCUS “grec”,
appuyé par mit. graecïscus DC 4,93c (première att.:
1010). — Nous rangeons ci-dessous comme var. gre-
gois, gregeis, etc. Gam2 495a pense que gregois est
une forme dial.pic., mais cette forme se trouve aussi
dans des textes non picards; TLF 9,469b parle d’une
«altération de l’a.fr. grezeiz [sic], grezois» sans don-
ner ni renvois ni dire comment entendre ‘altération’;
selon HartmannZG 8 (cité au FEW 4,212a) grezois se
serait développé de gregois sous l’influence de Grèce,
mais GRAECÏSCUS aboutit régulièrement à grezois
(cf. Pope § 783) qui est donc la forme primaire; Hart-
mannZG 32ss. donne des exemples du passage de
-z(s)~ à -g-, mais un tel développement phonétique
reste à expliquer. Cf. aussi it. gresesco / gregesco
ci-dessous. — GRAECÏSCUS est continué par it.
grechesco, gresesco, gregesco adj. “grec” (dep. 13es.,
Battaglia 7,26a «Deriv. da greco»), aocc. grezesc,
grezeis, grezes “grec” (dep. fin 12es., Rn 3,506b),
cat. gresca f. “allégresse” (dep. 13es., CoromCat
4,643a); esp. gresca f. “caractère hargneux” est em-
prunté au cat., Corom2 3,206a; le sens du mot esp.
est prob. dû à la mauvaise réputation des Grecs (cf.
K. L. Müller, Übertr. Gebr. von Ethnika in der Rom.,
1973, 179).-Pope § 783; FEW 4,211b.
Rem.: TL 4,610 donne un syntagme a la gregoise
qu’il définit “nach griechischer Art”. La source en
est Gdf 4,356a qui cite un contexte d’Athis d’après
Ars. 3312 f°77b (qui est une copie du 18es. de
BL Add. 16441): Armez fu bien a la greseche.
AthisH 12225 donne une lecture différente: Armez
fu bien a loi grezoise (var. ms. ca. 1330 [= BL Add.
16441] greseche). Un syntagme a la gregoise n’existe
prob. pas en afr., greseche est ici adj. au sens de
“grec”. — Nous n’avons pas relevé les att. de la
désignation du peuple grec ni quant au sens, ni quant
à la graphie.]
(grezois AimonFlH 853; 1297; 1302; PriseOrABR1
1118; FloovB 1166; AmbroiseP 1434 [f. -esche};
MortAymC 983; 1381; 1520; ContGuillTyroM 29;
OrsonP 1532; AthisH 12225; AngVieGregM 293
[f. -esche}; ContPerc2AR 9600 [= ContPerc2ER
19722]; ContPerc2ER 19755; MichRayn 131 [f.
-eche}; etc.etc.; BibleMacéS 30453 [f. -oiche}; etc.
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