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Baldinger, Kurt; Möhren, Frankwalt [Editor]; Städtler, Thomas [Editor]; Heidelberger Akademie der Wissenschaften / Kommission für das Altfranzösische Etymologische Wörterbuch [Contr.]; Baldinger, Kurt [Oth.]
Dictionnaire étymologique de l'ancien français: [DEAF] (G): G — Tübingen: Max Niemeyer Verlag, 1995

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https://doi.org/10.11588/diglit.61390#0923
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GUIVRE2

“fasce formant des angles alternativement saillants et
rentrants” (1254, RôleBigotA 205 [Guillaume Gire
- l’escu blanc au kief de geules a une vuive d’argent
de travers es kief], cp. BraultBlazon 287). ♦ 4°
“sorte de poutre (prob. celle qui passe une travée,
soit pour recevoir la poussée du toit ou des murs,
soit pour servir de support dans le cas d’une travée
longue)” [cf. la remarque ci-dessus] (agn. 1320/21,
doc. RLiR 58,487 [pour la tour de la chapelle .vij.
charrezde plom, .v. Ib. d’esteym, .xl. bordes, .xxiiij.
gistes, . ij. wyvres, ove la planchure pour. ij. estages
de meisme le tour], autre att., même ms., catalogue
Owen p. 676).
• guivre adj. (agn. guivre fin 12es. ModvB2
3141; ChardryDormM 1848, wivre DonneiP 911;
NicBozEmpV 322 [swivre corr. par l’éd.], wyvre
MirAgmK 25,6; NicBozMorS p. 90) ♦ “qui con-
tient du venin ou du poison capable de troubler
gravement ou d’interrompre les fonctions vitales
de l’organisme” (agn. fin 12es. - déb. 14es., Don-
neiP 911 [E la serpent, la wivre beste, Mort de eue,
mort de la teste]', NicBozMorS p.90 [mes lui bo-
traz qe tant est petit e tant wyvre, si tost com l’em
le touche, comence de enfler e se arme a ire], TL
4,807; Gdf 8,274b; FEW 14,488a); ♦ “id.” dans une
comparaison (agn. fin 12es., ModvB2 3141 [Karplus
est guivre que la serpent, Plus changable que n 'est
le vent]f, ♦ au fig. “qui est plein de malveillance
et méchanceté” (agn. déb. 13es.; ca. 1240, Chardry-
DormM 1848 [(Jésus) joie e duçur Nus doinst aver, e
del gruçur Del puslent enfer (le diable) nus delivre,
Ki tant par est felun e guivre; Ceo est le deable];
MirAgmK 25,6; NicBozEmpV 322, TL 4,807; Stone
346b; FEW 14,488a).
• guivret s.m. (guivret ca. 1275 ClarisA 5457 [c.s.
pl. -és]; 5513 [c.s. pl. -és]; 5567; 5599 [c.s. pl. -és];
vivret ClarisA 5485 [c.s. pl. -és]; vuivret ClarisA
5549; 5574) ♦ “petit de la guivre” (ca. 1275, ClarisA
5457 [En cele voie a une guivre, Feu ardant par la
bouche livre Et venin ensemble melle; La teste a bien
. i. pié de lé. Ele a .xv. piéz de grandor, Trop est plaine
de grant hidor;. VIL guivrés la sivent toz jors]; 5485
[Se la guivre aviez tuee Et ses vuirés (1. vivrés)]; 5549;
etc., TL 4,809; FEW 14,488a [ca. 1268 = ClarisA]).
• guivrel s.m. ♦ “petit de la guivre” (mil. 13es.,
MortAymC 2512 [Fées les firent qui en sont essiliées
Par une guivre qui s’i est herbergiée:... Et trente
guivres (var. ms. mil. 13es. guivrel) la sivent et
requièrent], TL 4,809; FEW 14,488a).
• vivet s.m. “sorte de poisson aux nageoires
épineuses, comestible, vivant surtout dans le sable
des côtes, vive” [cp. guivre' 2°] (ca. 1300, CrieriesC
138 [De cels qui les fres harens crient; Or au vivet
H autre dient, Sor et blanc, harenc fres poudré...

Menuise vive orrez crier], Gdf 8,273b; FEW 14,488a;
RIFn 3,179).
• vipere f. [souvent m. au 16es., v. Hu] “espèce non
définie de serpent (venimeux ou non)” (dep. ca. 1250,
BestAmFournS 76,6 [vous aveis nul homme acuelli
en vostre amistei ki soit de la nature a le vipere (f. ?,
texte pic.; cp. 4,7 repairiera le maison; 65,6 selonc le
maniéré de le cocodrille) ou al ’ydre ou al ’yrec[h ]on
ou a l’aronde]; HMondB 1823 [Tir et vipere sont
une meisme chose, mes il different entre les autres
serpens; car ces ont les testes plus lees que les autres
serpens et ont les densplus longues]; 1826; GIVatR
5695; AnticlLudR 1350; [GuillMachRemW 931
<: compere}, TL 11,525; GdfC 10,860c; Hu 7,482a;
Rob 1986 9,757b; FEW 14,488a).
• [viperanadj. [Emprunt de l’it. *viperano. Suffixe
-an < it. -ano, cf. Nyrop 3 § 304,3°] ♦ au fig.
“de vipère” (ca. 1310, AiméHistNormD 136 [Cestui
Gisolfe... liquel de la part de la mere estoit nez
de gent viperane, en prime comensa a estre jovene
et petit a petit comensa a vomir lo venin], Gdf
8,255c)]. — Fietz-Beck.
GUIVRE2 f. [Le FEW traite guivre “espèce de
javelot” sous deux étymons différents: d’une part
sous 1t. VÏPERA “vipère” (FEW 14,488a), emploi
métaphorique de guivre “vipère”, d’autre part sous
aangl. WIFER “javelot” (FEW 17,578b; cf. BosTol
1218b WIFEL, WIFER “an arrow, dart, javelin”, cf.
aussi TraLiPhi 32,68). La géographie linguistique
plaide plûtot en faveur d’un étymon aangl. On peut
penser que la dénomination aura suivi la diffusion
(de la connaissance) de l’arme. Mais l’existence
de guivre “vipère” a certainement contribué à sa
propagation; une identification secondaire avec ce
mot est même possible (v. -> GUIVRE1). — FEW
14,488a et FEW 17,578b enregistrent wigre “esp.
de javelot” RolS 2075 ms. Oxford f°37v° [Il (les
Sarrasins) lor lancent & lances & espiez, Et wigres
& darz & museras & agiez & gieser], 2155. Ce
mot est un emprunt à l’anord. VIGR “javelot”,
DeVriesAnord 661b, cp. Pokorny 1129, v. -> WIGRE,
cf. Keller ZrP 83,277ss.]
(guivre lem. 12es. GormB 149; ChGuillM 770;
871; 877; etc.; AntiocheD 3869; 6326; MonRaincB
2383; ChétifsM 1659; 1955; MortAymC 777; Prise-
CordD 2743; 2772; AyeB 3373; 3405; GuiWarE
11127; GuibAndrM 750; 1939; FlorenceW 2029;
ElucidaireGilR 392; CligesG 1517var. [gujure 1.
guivre]; RolS 2075var.; RolPM 2449; RenMonttC
3865 [guivée 1. guivre]; HermValS 783, pic. givre
SaisnlJB 1283 ajout de ms. T ca. 1300; pic. wivre
AntiocheD 3311; GilChinP 2607)

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