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Delaborde, Henri-François
L' expédition de Charles VIII en Italie — Paris, 1888

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https://doi.org/10.11588/diglit.32791#0514
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4§4

CHARLES Vin QUITTE FLORENCE.

reconnaître que le roi ordonna d'indemniser les habitants, et il fait en
même temps un autre aveu, d'où il résulte que les accusations de vio-
lences portées contre les Français furent moins motivées qu'on pour-
rait le croire. « Ce qu'il y eut de plus étonnant, dit-il, c'est que, parmi
cette grande multitude de gens assemblés, il n'y eut à regretter que la
mort de dix hommes, Anzf yzze Fruzzçuz.s' (F. )) Si l'on se
rappelle que, lors de l'échauffourée du eq novembre, les Suisses res-
tèrent pendant une heure dans une rue étroite, exposés à une grêle
de projectiles lancés de toutes les fenêtres, on peut supposer à bon
droit que les soldats du roi comptaient pour le plus grand nombre
parmi ces dix morts, et qu'il reste bien peu de meurtres à leur im-
puter. a Grâces soient donc rendues au Dieu tout-puissant, s'écrie pieu-
sement le chroniqueur Aorentin, pour les bienfaits qu'il nous a accordés,
non à cause de nos mérites, mais à cause de sa clémence et de sa
bonté infinies. En vérité, il est à croire que, malgré l'excès de nos pé-
chés, les jeûnes et les bonnes œuvres imposés à notre peuple par
frère Jérôme Savonarole nous avaient fait trouver grâce auprès de
Lui. Qu'il soit béni nz ^eczz/u -yeczFcnvw? / ))
Dans le texte du traité conclu entre les Florentins et Charles VIII,
il est dit que si Charlemagne, Charles le Grand, a été le restaura-
teur matériel de la ville, Charles VIII, qui a été le restaurateur de la
liberté florentine, a mérité d'être appelé Plus grand et Très grand, Mu-
/ùm <V ATuaTzzz.s', K Ce sont là, dit le génois Senarega, des titres que
le roi dut plutôt à l'adulation des Florentins qu'à sa propre vo-
lonté (2).)) Néanmoins, en pensant aux effroyables conséquences d'un
conAit entre les Florentins et les Français, aux trésors pillés, aux pa-
lais incendiés, aux marbres du Dôme ou aux portes du Baptistère
éclatant sous les boulets, à la ruine complète qui eût menacé la ville,
au temps d'arrêt qui en fût résulté dans la marche de la civilisation ,
il semble qu'on ne puisse trouver de termes assez vifs pour exprimer
sa reconnaissance envers celui qui épargna au monde un semblable
désastre, et l'on est tenté de parler le même langage que les rédac-
teurs du traité. Quant au peuple Aorentin, enivré de son courage, de sa
résolution de combattre jusqu'à la mort pour empêcher le retour d'une
(:) Parenti, fol. 5y v°.
(2) Senarega, dans Muratori, Acrz'pZor^, XXIV, 5^.3 D . — Voyez l'article 2 du traité.
 
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