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de hottes à porter du pain ; leurs dossiers en pelles à
remuer le bled ; les coussins des chaises en forme de
facs. Cette Académie a donné un Dictionnaire qui
passe pour un chef-d’œuvre. Voye^ Académies.
Cumes, Curna , Cumcz , Ville très-ancienne , située
à une demi-lieue de Bau'i , & à trois lieues de Naples ,
avait été bâtie par des Grecs venus de l’Isse d’Eubée.
Enée , sélon Virgile , en y abordant , y trouva un
Temple d’Apollon , bâti par Dédale , qui y avoit
repiésenté les différens événemens de la vie de Mi-
nos , & y avoit consacré les ailes avec lesquelles ce
célébré Architefte s’étoit échappé du labyrinthe. La
beauté des ruines de Cumes fait ajouter foi aux choses
que Virgile en raconte & prouve la beauté de cette
ville & le luxe de ses habitans , qui , sélon Athénée ,
étoient couverts de draps d’or, & n’alloient jamais que
dans des chars. Les agrémens de Baie & de Pouzzols,
qui attirèrent les Romains , dépeuplèrent Cumes ; les
Sarrasins la dévasterent : ses murs , dont il reste en-
core quelques parties, étoient fort élevés. Les antiqui-
tés qu’on y trouve sont encore assez bien conservées :
on y voit des relies de temples & d’acqueducs, que
le temps seuls & les volcans n’ont pas détruits , mais
la férocité des hommes : on y-trouve un arc de triom-
phe , bâti de gros quartiers de marbre , assez ressem-
blant à celui de Janus à Rome.
C’est dans cette Ville qu’étoit l’entrée de la grotte
de la Sibylle , & qui communiquoit à celle dont l’en-
trée est sur le lac Averne : comme il y a apparence
que c’étoient les mêmes souterrains , nous parlons ici
de l'une & de l’autre. Vis-à-vis du Temple d’Apol-
lon , au Midi du lac Averne , étoit l’entrée de l’antre
de la Sibylle. Elle est encore à-peu-près telle que
Virgile l’a décrite. L’ouverture en est large , remplie
de cailloutages , couvertes d’épaisses forêts, & défen-
dues par un lac noir & profond ; mais cette entrée
ell presque bouchée par un des atterrissemens. Cette
excavation qui communiquoit au lac depuis Cumes ,
n a plus que deux cens pas. Les éboulemens ont coupé
le passage. Un petit chemin étroit conduit à deux pe«
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de hottes à porter du pain ; leurs dossiers en pelles à
remuer le bled ; les coussins des chaises en forme de
facs. Cette Académie a donné un Dictionnaire qui
passe pour un chef-d’œuvre. Voye^ Académies.
Cumes, Curna , Cumcz , Ville très-ancienne , située
à une demi-lieue de Bau'i , & à trois lieues de Naples ,
avait été bâtie par des Grecs venus de l’Isse d’Eubée.
Enée , sélon Virgile , en y abordant , y trouva un
Temple d’Apollon , bâti par Dédale , qui y avoit
repiésenté les différens événemens de la vie de Mi-
nos , & y avoit consacré les ailes avec lesquelles ce
célébré Architefte s’étoit échappé du labyrinthe. La
beauté des ruines de Cumes fait ajouter foi aux choses
que Virgile en raconte & prouve la beauté de cette
ville & le luxe de ses habitans , qui , sélon Athénée ,
étoient couverts de draps d’or, & n’alloient jamais que
dans des chars. Les agrémens de Baie & de Pouzzols,
qui attirèrent les Romains , dépeuplèrent Cumes ; les
Sarrasins la dévasterent : ses murs , dont il reste en-
core quelques parties, étoient fort élevés. Les antiqui-
tés qu’on y trouve sont encore assez bien conservées :
on y voit des relies de temples & d’acqueducs, que
le temps seuls & les volcans n’ont pas détruits , mais
la férocité des hommes : on y-trouve un arc de triom-
phe , bâti de gros quartiers de marbre , assez ressem-
blant à celui de Janus à Rome.
C’est dans cette Ville qu’étoit l’entrée de la grotte
de la Sibylle , & qui communiquoit à celle dont l’en-
trée est sur le lac Averne : comme il y a apparence
que c’étoient les mêmes souterrains , nous parlons ici
de l'une & de l’autre. Vis-à-vis du Temple d’Apol-
lon , au Midi du lac Averne , étoit l’entrée de l’antre
de la Sibylle. Elle est encore à-peu-près telle que
Virgile l’a décrite. L’ouverture en est large , remplie
de cailloutages , couvertes d’épaisses forêts, & défen-
dues par un lac noir & profond ; mais cette entrée
ell presque bouchée par un des atterrissemens. Cette
excavation qui communiquoit au lac depuis Cumes ,
n a plus que deux cens pas. Les éboulemens ont coupé
le passage. Un petit chemin étroit conduit à deux pe«
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