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Le dessin à l'école et dans la famille: revue d'éducation esthétique — 5.1926/​1927

DOI issue:
No. 4 (1er janvier 1927)
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https://doi.org/10.11588/diglit.43079#0091
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caractères grecs, l’inscription : Alcamène adore
Dieu. Ce graflite, tracé par dérision d’un chré-
tien, doit se rapporter aux années 123 et 125
de notre ère.
Alcamène est debout, un bras retombe le
long du corps; de la main droite le personnage
envoie au crucifié le baiser de la main, carac-
téristique de l’adoration à cette époque, [/ado-
ration rendue au monstre, d’après les auteurs
contemporains, s’adresse au Dieu des chrétiens
incarné dans la nature humaine.
Quelques gemmes et quelques terres cuites
reproduisirent la même calomnie à Carthage et
à Pompé!.
L’âne de la Nativité et de la Fuite en
Egypte.
Parmi les monuments figurés il existe un
nombre considérable de représentations de la
Nativité de Jésus. Ce sujet paraît tardivement
et un certain nombre d’exemplaires sont pour-
vus d’un détail devenu populaire; la présence
de deux animaux, l’âne et le bœuf. Ce détail a
eu sa place bien marquée dans l'iconographie
et l’on a pu attribuer ce fait à une réalité his-
torique. L’Evangile n’en parle pas, mais on le
trouve dans les Evangiles apocryphes'auxquels
les premiers chrétiens ajoutaient foi.
Les littérateurs peu scrupuleux et désireux
de fournir des anecdotes aux esprits curieux,
mêlèrent ces deux animaux à la Nativité. Leur
présence n’est pourtant pas mentionnée dans
l’évangile apocryphe connu sous le nom de
Pseudo-Mathieu. « Le troisième jour de la nais-
sance du Seigneur, y est-il dit, la bienheureuse
Ma rie sortit de la caverne et entra dans une
étable où elle plaça l’enfant dans la crèche ; et
le bœuf et l’âne l’adorèrent. Alors fut accom-
pli ce qui avait été dit par le prophète Isaïe :
Le bœuf connaît son maître et l’âne de la crèche
son seigneur. » Ces deux animaux l’ayant au
milieu d’eux l’adorèrent sans cesse. Alors fut
accompli également ce qu’avait dit le prophète
Ivalame : « Tu seras comme au milieu de deux
animaux. Et Joseph et Marie demeurèrent trois
jours en cet endroit avec l’enfant. » Cet écrit,
en cette forme, remonte au VIe siècle.
Les sarcophages romains du IVe siècle repré-
sentent souvent l’âne et le bœuf. Quelques-uns
de ces marbres appartiennent à l’époque Cons-
tantinienne et même à l’époque précédente. Au
Ve siècle le même sujet reparaît.
En peinture le sujet n’est pas représenté. On
en trouve un seul exemple au cimetière de Saint-
Sébastien. L’enfant y est couché sur une petite

table près de laquelle ou voit le bœuf et l’âne.
Le sujet s’est constitué dans la sculpture. Le
plus ancien morceau, à date certaine, stir lequel
on voit l’âne et le bœuf, est un fragment de
sarcophage romain de l’année 343 représentait
l’Adoration des bergers au clair de lune. L’En-
fant Jésus est emmaillotté et les deux animaux
sont d’un réalisme excellent. Marie et Joseph ne
sont pas représentés. Le même fait se constate
sur trois sarcophages du Latran dont deux ne
représentent qu’un seul berger.
La scène se complique à mesure que les temps
s’éloignent des traditions artistiques et du sym-
bolisme très clair des premiers siècles. Sur un
sarcophage qui se trouve dans l’église Sainte-
Marie à Milan, l’Enfant Jésus se trouve sous
un hangar et les figures d’animaux sont très
bien observées, sinon habilement tracées.
Au \ Ie siècle on voit des pâtes de verre
représentant avec la Sainte Vierge, l’Enfant
Jésus et saint Joseph, le bœuf et l’âne.
Une autre pâte de verre du VIIe siècle (col-
lection Vettori), réunit le croissant de la lune
et l’étoile des Mages. Jésus est couché, enve-
loppé de langes; derrière lui l’âne et le bœuf se
voient de face, la tête introduite entre les mon-
tants de la crèche. Une miniature du XIe siècle,
conservée à Munich, offre les mêmes caractères.


fig. 2. — Gjlotto.— ta fuite en Egypte

Donc, depuis le IVe siècle, l’âne trouvait sa
place dans la représentation des crèches. Selon
Serry, dominicain, maître en théologie et doc-
teur en Sorbonne, lorsqu’il parle de l’âne et du
bœuf, Isaïe ■ veut simplement indiquer en quel
lieu naîtra Jésus, et les Pères de l’Eglise n’ont,
nulle part, l’intention de leur donner une exis-
 
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