DOI issue:
No. 4 (1er janvier 1927)
DOI Page / Citation link: https://doi.org/10.11588/diglit.43079#0093
prélevait le nécessaire et distribuait le reste en
aumônes.
Saint Germain, évêque d’Auxerre (31 juil-
let 448), a, près de lui, un âne abattu qui
relève la tête et le regarde.
Dans son voyage à Ravenne pour intercéder
auprès de la cour en faveur des Bretons insur-
gés, l’impératrice Placidie voulut remplacer
l’âne du Saint par un cheval bien dressé. « Que
l’on me montre mon âne, dit saint Germain, car
la bête cpii m’a conduit ici me ramènera. »
L’âne, se secouant, se releva, reprit le Saint
sur son dos et repartit. Saint Germain, ancien
chef Gaulois, ne voulait d’un âne pour monture
que par humilité.
Saint Rieul, premier évêque de Senlis
(30 mars), exorcisant un possédé, le diable lui
demanda la permission d’entrer dans le corps
de son âne. Le Saint y consentit. Mais l’âne,
en bête bien apprise, traça une croix avec son
pied, sur la terre, et le diable fut réduit à se
pourvoir ailleurs.
Saint Hélénus, abbé en Egypte (17 avril
IVe siècle), portait à ses frères leur nourriture.
Le Saint, fatigué, craignant de ne pas arriver,
appela des onagres folâtrant près de là ; l'un
d’eux se détacha et lui prêta son aide.
Saint Léonard, ermite (b nov. 559). Le roi
d’Austrasie, Thierry, lui offrit un vaste do-
maine. Le Saint se contenta de ce qu’il pourrait
circonscrire porté sur un âne en une nuit. Un
oratoire fut établi en cette enceinte ; une ab-
baye s’y éleva et une ville se construisit autour
de l’abbaye. Ce fut Saint-Léonard-en-Limousin.
On sait comment saint Antoine de Padoue,
franciscain (13 juin 1231), fit agenouiller un
âne devant le Saint Sacrement, tandis que les
hérétiques refusaient de croire à la présence
réelle. Un sectaire fit jeûner son âne. Antoine,
portant le Saint Sacrement, se présenta devant
l’âne qu'on avait mis en face de sa pâture.
Celui-ci quitta l’avoine et se prosterna à la
confusion des hérétiques qui se convertirent.
Enfin saint François de Paule (2 avril 1508),
est représenté avec un âne auprès d’une forge.
Le Saint avait fait ferrer son âne, mais comme
il n’avait pas d’argent pour payer le travail, le
maréchal s’emporta. Le Saint commande à son
âne de rendre les fers ; celui-ci secoue les pieds
et les fers rentrent en la possession du forgeron.
Nous avons raconté la légende de l'âne de
sainte Austreberte (n° 4, L1 janvier 1926,
page 93), qu’un loup dévora. La Sainte força
le criminel à remplacer l’âne du monastère.
ICméraldiquc s’est emparée de l’âne et la
numismatique en a donné de nombreuses
images.
Une médaille gravée en Italie, se répandit
partout comme un talisman. Elle porte d’un
côté, la tête de l’empereur Alexandre coiffée
de la dépouille d’un lion ; de l’autre une ânesse
et son ânon qu’elle allaite. Au-dessous se trouve
un scorpion ; autour se lit l’inscription : Demi-
nus noster Jésus Christ-us Dei filius.
Saint Jean Chrysostome s’éleva contre cet
abus. « Que dira-t-on de ceux qui lient à leur
tête et à leurs pieds la médaille de bronze
d’Alexandre Macédonien.'' Sont-ce là nos espé-
rances ? Après la croix et la mort du Sauveur,
mettons-nous l’espoir de notre salut en l’image
d’un roi gentil ? »
Une autre médaille représentait Alexandre,
la tête ceinte de lauriers; l’autre côté portail
une ânesse allaitant son ânon, mais sans inscrip-
tion. Ces médailles eurent, jusqu'au moyen-âge,
une vogue assez générale.
On le voit, l’âne a tenu sa place dans tous
les arts et les qualités que Buffon lui reconnaît
compensent les défauts que lui attribue le
fabuliste. Les Saints, et parmi eux saint Fran-
çois d’Assise en particulier, nous ont appris à
ne dédaigner aucun de nos « frères inférieurs.»
Parmi eux l'âne mérite bien quelque égard. Son
rôle auprès de la Crèche, dans la fuite en
Egypte, dans l’entrée à Jérusalem et dans la
vie des Saints, ne lui vaut-il aucune considé-
ration ?
Compositions mensuelles, janvier 1927
Cours A. — Décorer un carré de 12 centim.
de côté avec deux carrés et des parallèles
obliques de diverses directions.
Cours B. — Sujet donné au certificat d’études:
Décorer un isocèle de 12 cent, de base avec
des feuilles d’églantine.
('ours C. — Dessiner une nature morte formée
de quelques fruits au choix, d’une assiette
à dessert et d’un couteau. Disposition des
objets au choix.
Cours supérieur. Deux enfants offrent leurs
vœux de bonne année à leur grand’mère.
aumônes.
Saint Germain, évêque d’Auxerre (31 juil-
let 448), a, près de lui, un âne abattu qui
relève la tête et le regarde.
Dans son voyage à Ravenne pour intercéder
auprès de la cour en faveur des Bretons insur-
gés, l’impératrice Placidie voulut remplacer
l’âne du Saint par un cheval bien dressé. « Que
l’on me montre mon âne, dit saint Germain, car
la bête cpii m’a conduit ici me ramènera. »
L’âne, se secouant, se releva, reprit le Saint
sur son dos et repartit. Saint Germain, ancien
chef Gaulois, ne voulait d’un âne pour monture
que par humilité.
Saint Rieul, premier évêque de Senlis
(30 mars), exorcisant un possédé, le diable lui
demanda la permission d’entrer dans le corps
de son âne. Le Saint y consentit. Mais l’âne,
en bête bien apprise, traça une croix avec son
pied, sur la terre, et le diable fut réduit à se
pourvoir ailleurs.
Saint Hélénus, abbé en Egypte (17 avril
IVe siècle), portait à ses frères leur nourriture.
Le Saint, fatigué, craignant de ne pas arriver,
appela des onagres folâtrant près de là ; l'un
d’eux se détacha et lui prêta son aide.
Saint Léonard, ermite (b nov. 559). Le roi
d’Austrasie, Thierry, lui offrit un vaste do-
maine. Le Saint se contenta de ce qu’il pourrait
circonscrire porté sur un âne en une nuit. Un
oratoire fut établi en cette enceinte ; une ab-
baye s’y éleva et une ville se construisit autour
de l’abbaye. Ce fut Saint-Léonard-en-Limousin.
On sait comment saint Antoine de Padoue,
franciscain (13 juin 1231), fit agenouiller un
âne devant le Saint Sacrement, tandis que les
hérétiques refusaient de croire à la présence
réelle. Un sectaire fit jeûner son âne. Antoine,
portant le Saint Sacrement, se présenta devant
l’âne qu'on avait mis en face de sa pâture.
Celui-ci quitta l’avoine et se prosterna à la
confusion des hérétiques qui se convertirent.
Enfin saint François de Paule (2 avril 1508),
est représenté avec un âne auprès d’une forge.
Le Saint avait fait ferrer son âne, mais comme
il n’avait pas d’argent pour payer le travail, le
maréchal s’emporta. Le Saint commande à son
âne de rendre les fers ; celui-ci secoue les pieds
et les fers rentrent en la possession du forgeron.
Nous avons raconté la légende de l'âne de
sainte Austreberte (n° 4, L1 janvier 1926,
page 93), qu’un loup dévora. La Sainte força
le criminel à remplacer l’âne du monastère.
ICméraldiquc s’est emparée de l’âne et la
numismatique en a donné de nombreuses
images.
Une médaille gravée en Italie, se répandit
partout comme un talisman. Elle porte d’un
côté, la tête de l’empereur Alexandre coiffée
de la dépouille d’un lion ; de l’autre une ânesse
et son ânon qu’elle allaite. Au-dessous se trouve
un scorpion ; autour se lit l’inscription : Demi-
nus noster Jésus Christ-us Dei filius.
Saint Jean Chrysostome s’éleva contre cet
abus. « Que dira-t-on de ceux qui lient à leur
tête et à leurs pieds la médaille de bronze
d’Alexandre Macédonien.'' Sont-ce là nos espé-
rances ? Après la croix et la mort du Sauveur,
mettons-nous l’espoir de notre salut en l’image
d’un roi gentil ? »
Une autre médaille représentait Alexandre,
la tête ceinte de lauriers; l’autre côté portail
une ânesse allaitant son ânon, mais sans inscrip-
tion. Ces médailles eurent, jusqu'au moyen-âge,
une vogue assez générale.
On le voit, l’âne a tenu sa place dans tous
les arts et les qualités que Buffon lui reconnaît
compensent les défauts que lui attribue le
fabuliste. Les Saints, et parmi eux saint Fran-
çois d’Assise en particulier, nous ont appris à
ne dédaigner aucun de nos « frères inférieurs.»
Parmi eux l'âne mérite bien quelque égard. Son
rôle auprès de la Crèche, dans la fuite en
Egypte, dans l’entrée à Jérusalem et dans la
vie des Saints, ne lui vaut-il aucune considé-
ration ?
Compositions mensuelles, janvier 1927
Cours A. — Décorer un carré de 12 centim.
de côté avec deux carrés et des parallèles
obliques de diverses directions.
Cours B. — Sujet donné au certificat d’études:
Décorer un isocèle de 12 cent, de base avec
des feuilles d’églantine.
('ours C. — Dessiner une nature morte formée
de quelques fruits au choix, d’une assiette
à dessert et d’un couteau. Disposition des
objets au choix.
Cours supérieur. Deux enfants offrent leurs
vœux de bonne année à leur grand’mère.