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Destrée, Jules
Lettre au roi sur la séparation de la Wallonie et de la Flandre: gevolgd door het antwoord a Monsieur Destrée door H. Meert — Bruxelles, 1912

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https://doi.org/10.11588/diglit.32979#0031
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A Monsieur Destrée

Monsieur le Représentant,

Vous avez écrit une lettre au Roi, dans laquelle, après avoir
reconnu que les droits des Fiamands ont été méconnus
après 1830, vous dites que le mouvement pour le redresse-
ment de leurs griefs a atteint son but et maintenant le
dépasse.

Un hebdomadaire flamand, le Volksbelang, s’est occupé de
votre lettre, qui d’après lui respire la sincêrité. “ Les Wallons,
dit-il, ont toujours été indifférents au mouvement flamand.
Mais maintenant •— la lettre de M. Destrée en estla preuve —,
ils vont se mettre à étudier ce que jusqu’ici ils ont combattu
sans succès. Alors viendra la lumière et par la lumière, l’union,
qui fait la force. „

Je crains bien qu’il ne s’illusionne, le Volksbelang qui rend
hommage à votre style. En effet, la lettre est fort bien écrite,
elle est trop bien écrite. C’est un moreeau de littérature. Mais
pour étayer un réquisitoire, des fleurs de rhétorique ne suf-
fisent pas. II fallait non des assertions, il fallait des faits, il fal-
lait des preuves. Au lieu de faits et de preuves vous nous servez
de la sensiblerie et des enfantillages.

J’ai relu votre lettre. Et je ne sais vraiment que penser de sa
sincérité. Malgré moi, je ne puis y voir que de la littêrature. Car
enfm, quand on est sincère on s’efforce de rester tant soit peu
objectif, on s’efforce d’être juste. El quand on porte un juge-
ment on le porte en connaissance de cause. Ici il aurait fallu
étudier d’abord, écrire après. Or, Monsieur Destrée, vous igno-
rez tout des griefs flamands et du mouvement flamand.

Pardonnez-moi d’exprimer ma pensée avec une franchise un
peu rude. Je ne veux point faire de littérature et il n’y aura
pas rnoyen de se méprendre sur ma sincérité à moi. * Je sacrifie
sans hésitation la forrne au fond. Ge n’est donc pas une “lettre,,
que dégusteront les amateurs de belles phrases „ (Lucien Col-
son). Elle sera écrite dans un français sur la qualité duquel je
 
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