282 INCURSIONS ARCIlliOLOGIQUKS
la morL de la nature ; bientôt la préoccupation de la
vie future domina la touchante histoire de la tragédie
divine; et de cette combinaison naquirent les mystères
d'Éleusis. L'auteur de l'hymne à Déméter, un initié
assurément, fait bien sentir la haute destination de
ces rites mystérieux, quand il termine son récit par
ces mots remarquables, empreints d'une piété si pro-
fonde : « Heureux, parmi les hommes qui habitent la
terre, celui qui a contemplé ces grands spectacles! Mais
celui qui n'est pas initié, qui n'a point participé à ces
cérémonies saintes, est à jamais privé d'un pareil
bonheur, même quand la mort l'a fait descendre dans
les sombres demeures. »
I
La petite ville d'Eleusis, où Déméter avait vécu et
souffert, où elle s'était manifestée dans sa gloire divine,
où elle avait enseigné aux hommes les secrets de son
culte, était pour les Grecs un véritable Terre sainte.
Tout y rappelait le souvenir de la déesse, tout y portait
l'empreinte de ses pas. Ici on montrait le puits où elle
s'était assise, et la pierre sur laquelle elle s'était
reposée; ailleurs, la maison qui l'avait reçue dans sa
détresse, et la place du premier temple qu'elle s'était
fait bâtir. Aux alentours de la ville, les rochers, les
moindres accidents de terrain portaient des noms qui
rappelaient aux âmes pieuses la divine légende. Ici,
on voyait le liguier sauvage près duquel Pluton enle-
vant Perséphone était rentré dans son empire souter-
rain, et la fontaine Callichoros autour de laquelle les
femmes d'Eleusis avaient formé les premiers chœurs
la morL de la nature ; bientôt la préoccupation de la
vie future domina la touchante histoire de la tragédie
divine; et de cette combinaison naquirent les mystères
d'Éleusis. L'auteur de l'hymne à Déméter, un initié
assurément, fait bien sentir la haute destination de
ces rites mystérieux, quand il termine son récit par
ces mots remarquables, empreints d'une piété si pro-
fonde : « Heureux, parmi les hommes qui habitent la
terre, celui qui a contemplé ces grands spectacles! Mais
celui qui n'est pas initié, qui n'a point participé à ces
cérémonies saintes, est à jamais privé d'un pareil
bonheur, même quand la mort l'a fait descendre dans
les sombres demeures. »
I
La petite ville d'Eleusis, où Déméter avait vécu et
souffert, où elle s'était manifestée dans sa gloire divine,
où elle avait enseigné aux hommes les secrets de son
culte, était pour les Grecs un véritable Terre sainte.
Tout y rappelait le souvenir de la déesse, tout y portait
l'empreinte de ses pas. Ici on montrait le puits où elle
s'était assise, et la pierre sur laquelle elle s'était
reposée; ailleurs, la maison qui l'avait reçue dans sa
détresse, et la place du premier temple qu'elle s'était
fait bâtir. Aux alentours de la ville, les rochers, les
moindres accidents de terrain portaient des noms qui
rappelaient aux âmes pieuses la divine légende. Ici,
on voyait le liguier sauvage près duquel Pluton enle-
vant Perséphone était rentré dans son empire souter-
rain, et la fontaine Callichoros autour de laquelle les
femmes d'Eleusis avaient formé les premiers chœurs