110 EXCURSIONS ARCHÉOLOGIQUES
dans les autres, le principal souci de l'artiste et sa pré-
occupation essentielle est l'arrangement des draperies
qui habillent la statue. La sculpture archaïque est trop
inexpérimentée encore pour représenter le modèle
nu; elle ignore l'anatomie du corps ou du moins elle
ne s'en soucie guère ; elle aime mieux envelopper la
personne humaine d'étofl'es qu'elle drapera avec un
soin minutieux, en plis lourds et cassants d'une symé-
trie voulue, qui parfois est bien monotone encore. La
chevelure est traitée avec le même soin que rajuste-
ment, avec un curieux mélange de recherche et de ma-
ladresse. Bref, tout le détail extérieur du costume et
de la parure est rendu avec une conscience extrême :
c'est qu'en effet, le visage, avec ses plans multiples et
ses lignes compliquées, offrait à la main de l'artiste
de prodigieuses difficultés; c'est là, où son ciseau se
sent moins à l'aise, où son inexpérience se trahit plus
gauchement, que les éléments caractéristiques du type
archaïque se reconnaissent le plus clairement, que se
marquent le mieux aussi les progrès croissants de
l'école. L'œil, presque rond au début, bientôt s'allonge
en forme d'amande et se relève vers les tempes, bridé
comme un œil d'extrême Orient, médiocrement ouvert
encore et comme clignotant à la lumière du jour; en
même temps que le globe de l'œil, très saillant au
début, s'aplatit à mesure que l'art se sent plus maître
de ses procédés. La bouche, qui généralement a les
lèvres charnues et fortes, grimace un sourire gauche et
pincé qui est caractéristique, et dont la disparition
progressive correspond au développement de l'art. Le
front est fortement dessiné, le nez a les ailes largement
développées; mais ce qui est particulièrement frappant,
c'est la forme de la tête 1res ronde et le modelé des
dans les autres, le principal souci de l'artiste et sa pré-
occupation essentielle est l'arrangement des draperies
qui habillent la statue. La sculpture archaïque est trop
inexpérimentée encore pour représenter le modèle
nu; elle ignore l'anatomie du corps ou du moins elle
ne s'en soucie guère ; elle aime mieux envelopper la
personne humaine d'étofl'es qu'elle drapera avec un
soin minutieux, en plis lourds et cassants d'une symé-
trie voulue, qui parfois est bien monotone encore. La
chevelure est traitée avec le même soin que rajuste-
ment, avec un curieux mélange de recherche et de ma-
ladresse. Bref, tout le détail extérieur du costume et
de la parure est rendu avec une conscience extrême :
c'est qu'en effet, le visage, avec ses plans multiples et
ses lignes compliquées, offrait à la main de l'artiste
de prodigieuses difficultés; c'est là, où son ciseau se
sent moins à l'aise, où son inexpérience se trahit plus
gauchement, que les éléments caractéristiques du type
archaïque se reconnaissent le plus clairement, que se
marquent le mieux aussi les progrès croissants de
l'école. L'œil, presque rond au début, bientôt s'allonge
en forme d'amande et se relève vers les tempes, bridé
comme un œil d'extrême Orient, médiocrement ouvert
encore et comme clignotant à la lumière du jour; en
même temps que le globe de l'œil, très saillant au
début, s'aplatit à mesure que l'art se sent plus maître
de ses procédés. La bouche, qui généralement a les
lèvres charnues et fortes, grimace un sourire gauche et
pincé qui est caractéristique, et dont la disparition
progressive correspond au développement de l'art. Le
front est fortement dessiné, le nez a les ailes largement
développées; mais ce qui est particulièrement frappant,
c'est la forme de la tête 1res ronde et le modelé des