DE L’APPLICATION DU NU EN SCULPTURE. 133
Inutile de dire qu’au point. de vue de la religion chretienne
le nu est considere comme une impudicite.
Le christianisme ä son aurore se leva pur et immateriel
comme un meteore, ecrasant sous ses divins preceptes le vieil
ordre social du paganisme et aneantissant pour toujours une reli-
gion basee sur des fondements d’argile, sans morale et sans vertu,
par consequent incapable de resister au flot des passions humaines.
L’äme sacrifiee jusqu’alors au corps s’eleva tout ä coup jus-
qu’a la divinite. L’homme comprit qu’en le creant, Dieu n’avait
pas-eu pour but unique de le faire jouir des biens terrestres;
mais qu’il etait avant tout sp'irituel et que l’etincelle divine dont
il etait anime, devait etre la preoccupation premiere de son exis'
tence.
L’Evangile nous apprit ä dominer nos passions et ä triompher
de notre etre materiel. II nous enseigna la pudeur et la decence,-
et les sublimes preceptes de Jesus-Christ enthousiasmerent l’huma
nite et jeterent au loin des racines profondes et inebranlables.
Pendant le moyen-age la foi fut vive et les moeurs austeres;
le nu fut pour ainsi dire completement exclu et les sujets reli-
gieux inspirerent le genie de nos grands artistes.
La renaissance fut un retour d’admiration pour l’art antique
et on en revint a copier et ä imiter ces chefs-d’oeuvre d’un autre
äge. Depuis, l’art statuaire vit d’imitation et il reproduit fidele-
ment des Venus et des Mercure, sans parvenir ä se frayer une
route nouvellö qui rompe avec les traditions d’un passe incontes-
tablement glorieux, mais qui toutefois est en contradiction flagrante
avu notre civilisation moderne.
Disons en terminant que le sculpteur grec fut logique lorsqu’il
representa l’Olympe sans voiles, ainsi que le seraient les negres
de l’Afrique s’ils avaient un art statuaire; mais que nous, habi-
tants du Nord et chretiens, nous ne le sommes pas en les imitant,
puisque la nudite est un outrage a nos moeurs et ä nos lois.
Conservons dans nos musees ces remarquabliss monuments de
l’antiquite paienne, mais rompons avec la routine qui nous egare
dans une voie fausse et excluons de nos rues et de nos places
publiques les nudites qui les souillent.
(yeBse Marie Nahuys.
Inutile de dire qu’au point. de vue de la religion chretienne
le nu est considere comme une impudicite.
Le christianisme ä son aurore se leva pur et immateriel
comme un meteore, ecrasant sous ses divins preceptes le vieil
ordre social du paganisme et aneantissant pour toujours une reli-
gion basee sur des fondements d’argile, sans morale et sans vertu,
par consequent incapable de resister au flot des passions humaines.
L’äme sacrifiee jusqu’alors au corps s’eleva tout ä coup jus-
qu’a la divinite. L’homme comprit qu’en le creant, Dieu n’avait
pas-eu pour but unique de le faire jouir des biens terrestres;
mais qu’il etait avant tout sp'irituel et que l’etincelle divine dont
il etait anime, devait etre la preoccupation premiere de son exis'
tence.
L’Evangile nous apprit ä dominer nos passions et ä triompher
de notre etre materiel. II nous enseigna la pudeur et la decence,-
et les sublimes preceptes de Jesus-Christ enthousiasmerent l’huma
nite et jeterent au loin des racines profondes et inebranlables.
Pendant le moyen-age la foi fut vive et les moeurs austeres;
le nu fut pour ainsi dire completement exclu et les sujets reli-
gieux inspirerent le genie de nos grands artistes.
La renaissance fut un retour d’admiration pour l’art antique
et on en revint a copier et ä imiter ces chefs-d’oeuvre d’un autre
äge. Depuis, l’art statuaire vit d’imitation et il reproduit fidele-
ment des Venus et des Mercure, sans parvenir ä se frayer une
route nouvellö qui rompe avec les traditions d’un passe incontes-
tablement glorieux, mais qui toutefois est en contradiction flagrante
avu notre civilisation moderne.
Disons en terminant que le sculpteur grec fut logique lorsqu’il
representa l’Olympe sans voiles, ainsi que le seraient les negres
de l’Afrique s’ils avaient un art statuaire; mais que nous, habi-
tants du Nord et chretiens, nous ne le sommes pas en les imitant,
puisque la nudite est un outrage a nos moeurs et ä nos lois.
Conservons dans nos musees ces remarquabliss monuments de
l’antiquite paienne, mais rompons avec la routine qui nous egare
dans une voie fausse et excluons de nos rues et de nos places
publiques les nudites qui les souillent.
(yeBse Marie Nahuys.