Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Dimier, Louis; Lossky, Boris [Oth.]
Fontainebleau — Paris, 1930

DOI Page / Citation link:
https://doi.org/10.11588/diglit.44055#0033
Overview
Facsimile
0.5
1 cm
facsimile
Scroll
OCR fulltext
LA COUR DE FRANÇOIS 7er

3i

une innocence où l’on se figure saisir le cynisme d’une
société. Épris de fables licencieuses, il ajoute à ce fond ce
qu’il croit propre à divertir un lecteur aussi peu difficile
que lui. Ainsi ses tableaux offrent de fausses couleurs, et
pour les anecdotes, le mieux qu’on en puisse dire est que
peut-être ce furent des lardons de cour, dont les gentils-
hommes s’amusaient à accommoder l’une ou l’autre. Bussy,
Dugua, le maréchal Strozzi, que Brantôme cite comme ses
compères, tinrent avec lui sans doute, dans quelque coin,
ces entretiens, où la malice et l’obscénité se donnent carrière,
qui ne méritaient pas d’être imprimés, et qui n’auraient pas
fait fortune sans le plaisir que prirent plus tard les gens du
monde à y retrouver leurs parentés, leurs alliances, les
charges de leurs grands-pères, avec les médisances d’une
cour défunte, qu’ils comparaient à celle dans laquelle ils
vivaient.
Cela n’empêche pas de recueillir chez cet auteur quelques
traits non suspects qu’on ne trouverait pas ailleurs; par
exemple quand il dit qu’à la cour, sous Louis XI, on ne
respectait pas les femmes, et que cette grossièreté des
mœurs réapparut sous Henri III. Cela n’est pas inventé,
cela suppose des témoins. Cela aide à concevoir une ère de
bonne tenue, où l’on ne s’étonne pas de voir ranger le
règne de François Ier et celui de Henri II.
« Le roi François Ier, dit-il, qui a bien aimé les dames,
ne voulait point qu’on en médît en sa cour, et voulut qu’on
leur portât grand honneur et respect. » Il ajoute que pour
un seul mot proféré contre les mœurs de quelques femmes
de la cour, un gentilhomme encourut les derniers châtiments,
et n’y échappa que par la fuite. « Que s’il eût été pris, pour
le sûr il était pendu; tant on vit le roi cette fois en colère,
ni faire plus de jurement. » Brantôme, à qui cette histoire
pourrait servir de leçon, ajoute : « Je la tiens d’une personne
d’honneur qui y était; et lors le roi dit tout haut que qui
 
Annotationen