FONTAINEBLEAU
Venise et dans toute l’Italie : tous propos que le courtisan
dut écouter avec avidité, parce qu’ils touchaient aux origines
des curiosités à la mode.
Brantôme conte que Lescun, frère de Lautrec, d’abord
destiné à l’Eglise sous le nom de protonotaire de Foix et
fréquentant les écoles de Pavie, avait eu soin de n’y rien
apprendre, afin de « n’être efféminé », ce qui ne seyait pas
aux gentilshommes. « Ils abhorraient bien fort les lettres
en ce temps-là », dit-il. Vingt ans plus tard les temps étaient
changés ; il fallait être savant ou estimer la science, la poésie,
tous les beaux-arts.
Dans les peintures dont on décora la chambre de
Mme d’Étampes à Fontainebleau, se voit un sujet d’Alexan-
dre honorant la mémoire d’Homère d’une cassette précieuse,
dans laquelle il fait serrer ses œuvres. Dans l’histoire d’un
grand conquérant peinte sur les murailles de cette chambre,
le roi ne voulut pas que ce trait fût négligé. Quand lui-même
laissa à Avignon son camp, au temps où l’empereur, qui
était entré en Provence, en fut repoussé, il eut soin de visiter
la fontaine de Vaucluse, et d’écrire à ce sujet des vers où
sont célébrés Pétrarque et Laure.
Mais ce n’est pas tout. L’encouragement qu’il donnait
à ces muses gracieuses ne l’empêchait pas de tourner ses
efforts à l’avancement de sciences plus graves, dont l’Italie
encore lui offrait les modèles.
Malgré sa grande réputation, la Sorbonne y était peu
propre. L’autonomie dont elle jouissait n’offrait pas d’ou-
verture à briser ses routines, et il y avait encore moins de
chance, habituée qu’elle était à tenir tête aux puissances,
qu’on parvînt à la persuader.
^jCe qu’on avait tenté chez elle et dans ses cadres n’avait
pas réussi. Sous Louis XII, Lascaris, attiré par ce prince,
y avait enseigné, avec peu de profit dans le monde savant,
et au dehors sans retentissement. Sous François Ier, Lefèvre
Venise et dans toute l’Italie : tous propos que le courtisan
dut écouter avec avidité, parce qu’ils touchaient aux origines
des curiosités à la mode.
Brantôme conte que Lescun, frère de Lautrec, d’abord
destiné à l’Eglise sous le nom de protonotaire de Foix et
fréquentant les écoles de Pavie, avait eu soin de n’y rien
apprendre, afin de « n’être efféminé », ce qui ne seyait pas
aux gentilshommes. « Ils abhorraient bien fort les lettres
en ce temps-là », dit-il. Vingt ans plus tard les temps étaient
changés ; il fallait être savant ou estimer la science, la poésie,
tous les beaux-arts.
Dans les peintures dont on décora la chambre de
Mme d’Étampes à Fontainebleau, se voit un sujet d’Alexan-
dre honorant la mémoire d’Homère d’une cassette précieuse,
dans laquelle il fait serrer ses œuvres. Dans l’histoire d’un
grand conquérant peinte sur les murailles de cette chambre,
le roi ne voulut pas que ce trait fût négligé. Quand lui-même
laissa à Avignon son camp, au temps où l’empereur, qui
était entré en Provence, en fut repoussé, il eut soin de visiter
la fontaine de Vaucluse, et d’écrire à ce sujet des vers où
sont célébrés Pétrarque et Laure.
Mais ce n’est pas tout. L’encouragement qu’il donnait
à ces muses gracieuses ne l’empêchait pas de tourner ses
efforts à l’avancement de sciences plus graves, dont l’Italie
encore lui offrait les modèles.
Malgré sa grande réputation, la Sorbonne y était peu
propre. L’autonomie dont elle jouissait n’offrait pas d’ou-
verture à briser ses routines, et il y avait encore moins de
chance, habituée qu’elle était à tenir tête aux puissances,
qu’on parvînt à la persuader.
^jCe qu’on avait tenté chez elle et dans ses cadres n’avait
pas réussi. Sous Louis XII, Lascaris, attiré par ce prince,
y avait enseigné, avec peu de profit dans le monde savant,
et au dehors sans retentissement. Sous François Ier, Lefèvre