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Driou, Alfred
Naples: les magnificences de son golfe et les curiosités de ses rivages : ascension au Vésuve et description du volcan, visite aux champs de feu, aux collines et aux ruines du Pausilippe... — Limoges: Imprimerie de Barbou Frères, 1862

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https://doi.org/10.11588/diglit.59132#0238
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Mais d’abord un petit préambule, avant d’entrer en matière :
Le jour de notre première visite à Pompéï, nous avons commencé notre excur-
sion parle Forum, qui a lui seul demande un long examen ; puis nous avons
erré par toute la ville , comme de vrais flâneurs, faisant des zig-zags dans tous
les sens ; courant de la boutique d’un boulanger à celle d’un pharmacien; allant
du laitier au chausseur ; de chez Salluste chez Polybe , de l’école des Gladiateurs
aux Thermes, etc.
Voici un aperçu rapide de nos remarques: Les rues sont généralement droites,
mais fort peu larges, afin d’y être moins exposé aux rayons du soleil si chaud
dans ces contrées. On peut les franchir presque toutes d'une seule enjambée. Il
en est cependant quelques-uns qui comptent douze à treize pieds de largeur :
elles sont rares. Elles ont toutes des trottoirs , faits en pouzzolanes , en briques ,
en galets , en marbre même , en mosaïques, en asphalte, ou en ciment, opus
signinum, selon leurs propriétaires chargésde leur confection. Ces trottoirs sont élevés
de dix pouces et larges de deux, trois et quatre pieds. On les appelait jadis margi-
nes. La partie du milieu, agger , est disposée en chaussée pour l’écoulement des
eaux. Un seul char peut circuler sur cet espace, qui leur est réservé. Le pavé de
la chaussée se compose de polygones de laves si fortement joints ensemble qu’ils
semblent rivés sur le sol à tout jamais. Ces pierres plates, irrégulières, dans les
rues plus passantes, sont sillonnées par des ornières que l’on croirait faites par un
char qui s’éloigne, laissant après lui le sillon argenté du fer de ses roues. Ici et là ,
deux pierres oblongues, en saillie et à la hauteur du trottoir, coupent l’agger dans
le milieu, sans empêcher le passage des roues et du cheval, afin de permettre
de franchir la rue quand il pleut et que la chaussée forme ruisseau. On trouve
aussi, mais plus espacées, des marches de pierres pour donner aux cavaliers la
facilité de montera cheval ou d’en descendre. Souvent on voit des trous aux
bordures des trottoirs, surtout devant les boutiques. Ils étaient destinés à
tenir attachés par la bride les chevaux de ceux qui s’arrêtaient.
Jadis les maisons de Pompéï étaient couronnées de terrasses couvertes de
fleurs , d’arbustes et de plantes grimpantes , ce qui était d’un aspect fort pitto-
resques. On appelait cette plate-forme Solarium , à cause de son exposition au so-
leil. Peu de fenêtres : les anciens dédaignant la vue du dehors, où, du reste, ils
étaient presque toujours. Les fenêtres qui existent étaient garnies de bois et de
vitres, tout comme lesnôtres. Les vitres étaient connues : on en a trouvé des quan-
tités dans la maison de Diomède, et ailleurs. Aujourd’hui, l’aspect de Pompéï est
celui d’une ville qui n’a plus de toits, puisque les matières volcaniques ouïes ont
brûles, ou les ont effondrés de leur poids. On dirait une cilé qui manque d’ha-
 
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