Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Dumont, Albert; Chaplain, Jules
Les céramiques de la Grèce propre: vases peints et terres cuites (Band 1): Histoire de la peinture des vases grecs depuis les origines jusqu'au Ve siècle avant Jesus-Christ suivie d'un choix de vases peints trouvés en Grèce — Paris, 1888

DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.6356#0229

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
210

CONCLUSION.

mentation florale aurait au moins autant de titres à être considérée comme la plus
ancienne dans les pays grecs et, dans ce cas, il faudrait donc supposer que les Pélasges
et Aryens ont réussi à imposer leur style géométrique aux populations des Iles, déjà
maîtresses d'une ornementation céramique particulière? On comprend l'art grec pri-
mitif transformé ou profondément modifié par ses relations avec l'Orient, car il est de
règle que le peuple le plus avancé influe sur celui qui l'est le moins. Mais que savons-
nous des Aryens et des Pélasges? Sur quelles preuves s'appuyer pour leur prêter cette
influence décisive? Si l'on admet, au contraire, qu'une part assez grande déjà revient à
la Phénicie dans la première introduction du style géométrique en Grèce, toute cette
céramique garde son unité historique et rentre dans les conditions d'un développement
normal.

En effet, après Mycènes et Spata, nous assistons maintenant à une nouvelle phase du
style géométrique qui atteint son plus haut degré de perfection avec le type des Iles
(chap. vu) et avec les vases du Dipylon d'Athènes (chap. vin). Il faut même remarquer
que cette nouvelle phase a le caractère d'une sorte de rénovation et de renaissance dans
le système linéaire, qu'on sentait déjà monotone et pour ainsi dire vieilli dans les produits
de Mycènes (p. 67). D'où vient cette renaissance? Est-elle due à un développement
naturel et heureux de l'esprit artistique, cherchant avarier l'uniformité du style géo-
métrique par l'introduction des figures d'animaux (p. 83) et même des figures
humaines (p. 96)? Faut-il y voir un progrès dû à l'imitation des modèles orientaux?
L'auteur aime mieux reconnaître qui1 nous ne savons encore rien sur ces questions
de détail (pp. !S8-lo9) et qu'il faut en laisser la solution aux découvertes de l'avenir.

Ce qu'il importe de constater, c'est que cette seconde période du style géométrique
nous démontre : 1° la continuité de l'évolution accomplie, puisque ce style conserve des
rapports indéniables avec les produits de l'âge antérieur (p. 85); 2" un progrès consi-
dérable dans le goût artistique, car les formes des vases sont plus élégantes, la déco-
ration plus habile, la symétrie moins monotone, la profusion évitée, les sujets variés
(pp. 84-8o); 3° un acheminement de plus en plus sensible vers les formes orientales
qui fournissent à ce style des éléments nouveaux, comme l'emploi des zones, les
métopes, la pyramide, le triangle et le losange, la grecque ou méandre, etc. (pp. 89-90) ;
la faiblesse des pieds et des anses contribue aussi à prouver une imitation de modèles
en métal qui ne peuvent venir que de l'Orient (pp. 91, 95). Pourtant, l'originalité
native du génie grec persiste à travers cette période d'influence orientale très mar-
quée; dans la fabrique primitive d'Athènes (pp. 96-104), on voit déjà se former le
système que la céramique grecque conservera en le perfectionnant au vi° et au
v° siècle : imitation des motifs étrangers pour les détails d'ornementation, mais con-
ception personnelle et indépendante de la figure humaine comme sujet central (1).
Pour la question des dates, la chronologie de ces vases reste encore assez obscure.

(1) [M. Helbig, qui est d'accord avec M. Dumont sur l'origine orientale du style géomé-
trique, va beaucoup plus loin que lui sur ce point et reconnaît une influence asiatique
même dans l'exécution des figures humaines sur les vases du Dipylon, Dns homerische Epos,
pp. 26-27. — E. P.]
 
Annotationen