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https://doi.org/10.11588/diglit.6356#0230
CONCLUSION.
211
< >n s'accorde cependant à reconnaître que le style géométrique des vases du Dipylon
était florissant à Athènes au vn" siècle (pp. 104, 189); mais les débuts peuvent en
remonter à une époque plus ancienne. Le type géométrique des Iles l'a certainement
précédé, et d'autre part, nous devons supposer entre celui-ci et les objets de Mycènes
un intervalle de temps assez long-, qui explique le renouvellement des formes et les
progrès accomplis (pp. 1S8-189, note 1). Si Mycènes et Spata nous reportent aux xue et
xi6 siècles (p. 7o), nous serions donc voisins du x° et du ixe siècle (1) pour le début de
cette seconde phase du style géométrique, pendant laquelle les Grecs des Iles et du con-
tinent commencent à produire des œuvres où l'influence orientale est de plus en plus
sensible, mais où l'imitation libre et les procédés de l'âge classique s'annoncent déjà
par des caractères incontestables (p. 142). Les monuments conservés par nous dans
les Musées ne sont sans doute pas d'une époque aussi reculée; le vuie et le vu0 siècle
sont les dates les plus lointaines où l'on puisse remonter avec une suffisante rigueur
scientilique (p. 142); mais ils marquent le développement d'une phase dont le début
doit sans doute être placé plus haut, ce qui permet d'établir une suite chronologique
et ininterrompue entre les produits des plus anciennes céramiques et les fabriques
de l'âge historique.
A côté du style géométrique et à la même époque, c'est-à-dire au x° et au ix" siècle
(p. 131), s'est développée l'ornementation orientale qui, outre des motifs particuliers,
comme la fleur de lotus, la palmette, la tresse, etc., a fourni à la céramique grecque
les types très importants des animaux, réels ou fantastiques, et les premières figures de
divinités qui ont un caractère purement asiatique (p. 163-166, 174-178). Si l'on admet
avec Fauteur la parenté aux origines de ces deux styles, on comprendra qu'ils se soient
mêlés l'un à l'autre sans effort. Peu importe que l'un ou l'autre soit prédominant; c'est
une affaire de goût et do fabrique locale. Pendant que le style géométrique reste
prépondérant dans la céramique de Milo et de Santorin (ch. vu), do l'Attique (ch. vin)
et de ce qu'on peut appeler la seconde période de Mycènes (p. 104), les motifs orien-
taux, au contraire, se développent avec plus d'abondance sur les poteries peintes et
émaillées de Rhodes (ch. x et xm), sur les reliefs d'Étrurie (ch. xn), surtout sur les
vases corinthiens de la première période (ch. xi) ; enfin, Chypre (ch. xiv) est peut-être
la fabrique qui montre la combinaison la plus impartiale du style géométrique et du
style oriental. Remarquons que cette circonstance est tout à fait en faveur de la
théorie présentée par l'auteur sur l'origine asiatique des deux styles, puisqu'on s'ac-
corde à reconnaître que les Chypriotes ont plus que tout autre peuple suivi docilement
les inspirations venues de l'Orient, dans tous les produits de leur art national.
Dans les fabriques où le style oriental est prédominant, nous trouvons plus rarement
les essais originaux de la figure humaine qui ont été signalés sur les vases géométriques
d'Athènes, de Phalère, de Mycènes (chap. vm), et la raison en est facile à comprendre.
L'imagerie orientale, transportée dans tous les pays grecs par les Phéniciens sous
(i ) Nous laissons à ces dates et aux suivantes le caractère hypothétique sur lequel l'auteur
a insisté déjà (p. 75), en faisant observer qu'elles sont simplement destinées à donner plus
de clarté à l'exposition et à rendre la suite du raisonnement plus facile. — E. P.]
211
< >n s'accorde cependant à reconnaître que le style géométrique des vases du Dipylon
était florissant à Athènes au vn" siècle (pp. 104, 189); mais les débuts peuvent en
remonter à une époque plus ancienne. Le type géométrique des Iles l'a certainement
précédé, et d'autre part, nous devons supposer entre celui-ci et les objets de Mycènes
un intervalle de temps assez long-, qui explique le renouvellement des formes et les
progrès accomplis (pp. 1S8-189, note 1). Si Mycènes et Spata nous reportent aux xue et
xi6 siècles (p. 7o), nous serions donc voisins du x° et du ixe siècle (1) pour le début de
cette seconde phase du style géométrique, pendant laquelle les Grecs des Iles et du con-
tinent commencent à produire des œuvres où l'influence orientale est de plus en plus
sensible, mais où l'imitation libre et les procédés de l'âge classique s'annoncent déjà
par des caractères incontestables (p. 142). Les monuments conservés par nous dans
les Musées ne sont sans doute pas d'une époque aussi reculée; le vuie et le vu0 siècle
sont les dates les plus lointaines où l'on puisse remonter avec une suffisante rigueur
scientilique (p. 142); mais ils marquent le développement d'une phase dont le début
doit sans doute être placé plus haut, ce qui permet d'établir une suite chronologique
et ininterrompue entre les produits des plus anciennes céramiques et les fabriques
de l'âge historique.
A côté du style géométrique et à la même époque, c'est-à-dire au x° et au ix" siècle
(p. 131), s'est développée l'ornementation orientale qui, outre des motifs particuliers,
comme la fleur de lotus, la palmette, la tresse, etc., a fourni à la céramique grecque
les types très importants des animaux, réels ou fantastiques, et les premières figures de
divinités qui ont un caractère purement asiatique (p. 163-166, 174-178). Si l'on admet
avec Fauteur la parenté aux origines de ces deux styles, on comprendra qu'ils se soient
mêlés l'un à l'autre sans effort. Peu importe que l'un ou l'autre soit prédominant; c'est
une affaire de goût et do fabrique locale. Pendant que le style géométrique reste
prépondérant dans la céramique de Milo et de Santorin (ch. vu), do l'Attique (ch. vin)
et de ce qu'on peut appeler la seconde période de Mycènes (p. 104), les motifs orien-
taux, au contraire, se développent avec plus d'abondance sur les poteries peintes et
émaillées de Rhodes (ch. x et xm), sur les reliefs d'Étrurie (ch. xn), surtout sur les
vases corinthiens de la première période (ch. xi) ; enfin, Chypre (ch. xiv) est peut-être
la fabrique qui montre la combinaison la plus impartiale du style géométrique et du
style oriental. Remarquons que cette circonstance est tout à fait en faveur de la
théorie présentée par l'auteur sur l'origine asiatique des deux styles, puisqu'on s'ac-
corde à reconnaître que les Chypriotes ont plus que tout autre peuple suivi docilement
les inspirations venues de l'Orient, dans tous les produits de leur art national.
Dans les fabriques où le style oriental est prédominant, nous trouvons plus rarement
les essais originaux de la figure humaine qui ont été signalés sur les vases géométriques
d'Athènes, de Phalère, de Mycènes (chap. vm), et la raison en est facile à comprendre.
L'imagerie orientale, transportée dans tous les pays grecs par les Phéniciens sous
(i ) Nous laissons à ces dates et aux suivantes le caractère hypothétique sur lequel l'auteur
a insisté déjà (p. 75), en faisant observer qu'elles sont simplement destinées à donner plus
de clarté à l'exposition et à rendre la suite du raisonnement plus facile. — E. P.]