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Dumont, Albert; Chaplain, Jules
Les céramiques de la Grèce propre: vases peints et terres cuites (Band 1): Histoire de la peinture des vases grecs depuis les origines jusqu'au Ve siècle avant Jesus-Christ suivie d'un choix de vases peints trouvés en Grèce — Paris, 1888

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https://doi.org/10.11588/diglit.6356#0231

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212

CONCLUSION.

forme d'armures, de cuirasses, d'ivoires, de tentures, do vases do métal et peut-être
de terres cuites (p. 131), fournissait de nombreux modèles aux artistes qui hésitaient à
se mesurer avec les difficultés de la représentation humaine ou animale (1); de là
ces types de divinités et d'animaux qui sont purement asiatiques, l'Artémis persique,
les génies anguipèdes et ailés, la sirène, le griffon, la chimère, et les grands fauves
inconnus à la Grèce, le lion et. le tigre; même les animaux que les Grecs pouvaient
avoir sous les yeux ont un caractère d'imitation bien marqué; ils sont tels qu'on les
voit sur les coupes phéniciennes de métal (p. 112-126). Pourtant les artistes delà Grèce
continentale n'abandonnent pas tout à fait l'idée de copier par eux-mêmes la nature, et
l'on trouve àCorinthe, sur les vases de style oriental, comme en Altique sur les vases
de style géométrique, la marque d'un effort persistant et louable pour aborder la
représentation bumaine (p. 178). C'est cet effort qui aboutira enfin vers le vnQ siècle
à une rénovation de l'art céramique et qui reléguera de plus en plus au second plan
l'imitation des motifs orientaux, jusqu'à ce qu'ils disparaissent complètement dans
la suite. Dès le vin" siècle probablement, dans les œuvres plus importantes de l'art
industriel, le style oriental avait commencé en Grèce à perdre de sa prépondérance;
nous en avons pour preuve le coffre de Cypsélus (ebap. xv, n) où l'on voit une nou-
velle imagerie grecque constituée, qui n'est déjà plus tout entière empruntée à l'O-
rient (p. 131); c'est celle que les peintres de vases vont un peu plus tard adopter et
répandre à profusion.

En somme, des deux côtés nous aboutissons au même résultat. C'est entre le x° et
le vni° siècle apparemment que se développe et fleurit le style oriental, en même temps
que le style géométrique de la seconde période. Tous deux se mêlent plus ou moins
suivant les fabriques; tous deux persistent dans la céramique, longtemps après que le
déclin de ce système a commencé dans l'art grec; ils se conservent alors par la fore
de la tradition, peut-être même jusqu'au ive et au m8 siècle dans certains pays comme
Chypre (p. 207). Tous deux sont répandus parle commerce jusqu'aux confins du monde
ancien, et l'on ne doit pas s'étonner d'en retrouver des exemplaires un peu partout.
Malgré cette diversité de provenances, malgré les nuances nombreuses de style et de
décor introduites par le goût particulier de chaque région dans le système d'ornemen-
tation des vases, il semble difficile de méconnaître le caractère d'unité des céramiques
de cette période, leur communauté d'origine, et l'influence considérable que l'Orient
a exercée sur elles. — E. P.]

(1) [Sur les difficultés du dessin à ses débuts, voir les judicieuses réflexions de M. Perrot,
dans un récent article du Journal des Savants, mars 1885, pp. 158-159, à propos du livre de
M. Milchhœfer, Die Anfànge (1er Kunst in Grieclienland, qui conteste beaucoup l'importance
de l'influence phénicienne sur l'art grec et qui donne de préférence une place prépondérante
aux traditions et aux procédés fournis par fa civilisation phrygienne. M. Perrot a discuté
cette idée dans un nouvel article, id., mai 1885, p. 276-282. — E. P.]
 
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